S. m. (Astronomie) bande ou zone sphérique partagée en deux parties égales par l'écliptique, et terminée par deux cercles, que les planètes ne passent jamais même dans leurs plus grandes excursions. Voyez SOLEIL et PLANETES.

Ce mot, suivant quelques auteurs, vient du mot grec , animal, à cause des constellations qu'il renferme. D'autres le font dériver de , vie, d'après l'opinion où l'on était que les planètes avaient influence sur la vie.

Le soleil ne s'écarte jamais du milieu du zodiaque, c'est-à-dire de l'écliptique, mais les planètes s'en écartent plus ou moins. Voyez ÉCLIPTIQUE.

La largeur du zodiaque sert à mesurer les latitudes des planètes, ou leur dérivation de l'écliptique. Cette largeur doit être suivant quelques-uns de seize degrés, suivant d'autres de dix-huit et même de vingt degrés. Voyez LATITUDE.

L'écliptique coupe l'équateur obliquement sous un angle de 23 1/2 degrés, ou, pour parler plus exactement, de 23°. 29'. c'est ce qu'on appelle l'obliquitté de l'écliptique ; c'est aussi la plus grande déclinaison du soleil. Voyez OBLIQUITE et DECLINAISON, voyez aussi ÉCLIPTIQUE.

Le zodiaque est divisé en douze parties, appelées signes ; et ces signes ont les noms des constellations qui y répondaient autrefois. Voyez CONSTELLATION. Le mouvement d'Occident en Orient qui fait que les étoiles ne répondent plus aux mêmes parties du zodiaque, est ce qu'on appelle la précession des équinoxes. Voyez PRECESSION.

Par ce mouvement il est arrivé que toutes les constellations ont changé de place dans les cieux, et qu'elles ne nous paraissent plus dans le même lieu où les anciens Astronomes les ont remarquées. Par exemple, la constellation du Bélier qui, du temps d'Hypparque, paraissent dans la commune section de l'écliptique et de l'équateur, n'a laissé que son nom dans cette région du ciel ; car présentement elle parait avancée dans le lieu où paraissait autrefois le Taureau, et ainsi des autres. Il faut bien prendre garde de confondre les douze signes du zodiaque avec les douze constellations des étoiles fixes qui s'y sont trouvées du temps d'Hypparque, et où elles ont laissé les mêmes noms qu'on conserve encore aujourd'hui. Pour les distinguer, on appelle les douze portions égales du zodiaque de 30 degrés chacune, les douze signes du zodiaque, et en latin signa anastra, et les douze figures qui comprennent les étoiles qui y étaient autrefois, mais qui se sont avancées d'un signe se nomment les douze constellations du zodiaque, en latin signa stellata.

Les noms des signes du zodiaque sont de l'antiquité la plus reculée, et même, si nous en croyons M. l'abbé Pluche, ils ont précédé l'usage de l'écriture ; bien plus, il prétend que les noms imposés aux douze signes célestes donnèrent lieu à inventer la Peinture et l'Ecriture. On trouvera les preuves de cette hypothèse dans le IV. tome du spectacle de la nature, et plus au-long encore dans le I. tome de l'histoire du ciel. On ne saurait disconvenir que ses conjectures ne soient extrêmement ingénieuses, et qu'elles n'aient même au premier coup-d'oeil un air de simplicité qui plait. On voit éclore l'idolâtrie et tous les immenses détails de principes faciles, et qui réduisent l'origine de toutes les superstitions et de toutes les fables à des observations physiques faites d'abord pour les besoins de l'homme et la culture de la terre, mais ensuite méconnues à cause des figures symboliques, dont elles étaient accompagnées, et transportées à des usages tout différents. Cependant on a proposé dans divers journaux des objections à M. Pluche sur son hypothèse, que ses réponses ne paraissent pas avoir entièrement levées. Certaines conformités l'avaient frappé, et elles sont effectivement frappantes, mais il n'a défriché qu'une très-petite partie d'un champ immense dont on ne saurait venir à bout avec ces seuls principes. D'ailleurs la science des étymologies qui fait la principale et souvent l'unique base de ses hypothèses ; est sujette à difficulté et remplie d'équivoques.

Ainsi lorsqu'on dit qu'une étoîle est dans tel ou tel signe du zodiaque, on n'entend pas par-là qu'elle est dans la constellation qui porte le même nom, mais dans la partie du zodiaque qui a gardé le nom de cette constellation. Voyez SIGNE, #ETOILE>ÉTOILE, etc.

M. Cassini a appelé zodiaque des cometes une grande bande céleste que la plupart des cometes n'ont pas passé. Cette bande est beaucoup plus large que le zodiaque des planètes, et renferme les constellations d'Antinous, de Pegase, d'Andromède, du Taureau, d'Orion, de la Canicule, de l'Hidre, du Centaure, du Scorpion et du Sagittaire. Au reste, on a reconnu qu'il n'y a point de zodiaque des cometes, ces corps étant indifféremment placés dans la vaste étendue des cieux. Voyez COMETE. Chambers.

ZODIAQUE, (Littérature) M. Pluche, auteur de l'histoire du ciel, fait remonter jusqu'au voisinage du déluge de Noé et jusqu'au temps où l'Egypte n'était point encore habitée, l'institution du zodiaque sous la même forme qu'il conserve aujourd'hui parmi nous, et il tâche d'établir que les premiers hommes arrivés en Egypte y apportèrent de la Chaldée le même zodiaque, dont les Egyptiens, les Grecs et les Latins se sont servis, et dont nous nous servons nous-mêmes. Comme il semble poser ce principe pour fondement de son système sur les années égyptiennes et sur les antiquités de l'Egypte en général, en déclarant d'avance que s'il y a quelque chose de solide dans son ouvrage, il en est redevable à cette explication du zodiaque, nous croyons pouvoir transcrire ici l'examen qu'en a fait M. de la Nauze.

Macrobe cherchant les raisons de la dénomination donnée aux signes du Cancer et du Capricorne, avait dit qu'à l'exemple de l'Ecrevisse qui marche à reculons, le Soleil arrivé au Cancer rétrograde et descend obliquement ; et de l'exemple de la Chèvre qui en broutant gagne les hauteurs, le Soleil parvenu au Capricorne commence à remonter vers nous. Sur ce plan d'analogie, l'écrivain de l'histoire du ciel imagine à son tour la dénomination des autres signes, et il prétend que les instituteurs du zodiaque ont réellement voulu marquer la saison des agneaux par le Bélier à l'équinoxe du printemps, l'égalité des jours et des nuits par la Balance à l'équinoxe d'automne, le temps de la moisson par la Vierge tenant un épi, le temps des pluies d'hiver par le Verseau, ainsi du reste.

Or comme les pluies n'ont point lieu en Egypte, que la moisson s'y fait d'une saison différente de celle où le Soleil est dans la Vierge, et qu'en un mot l'ordre que les Signes expriment n'est pas celui du climat égyptien, de-là il infère que le zodiaque n'a point pris naissance en Egypte, qu'il y a été porté d'ailleurs, qu'il a été inventé avant qu'il y eut de colonie égyptienne sur les bords du Nil ; que ce sont les premiers habitants de la Chaldée qui, avant leur dispersion, ont donné aux maisons du Soleil les noms qu'elles portent, et que les signes d'été, par exemple, furent dès-lors comme ils l'ont été depuis l'Ecrevisse, le Lion, la Vierge, et les signes d'automne la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, ainsi des autres.

Cette idée parait à M. de la Nauze tout à fait insoutenable, parce que dans ces temps reculés qui remontent au-moins à quatre mille ans d'antiquité, la constellation de l'Ecrevisse était dans les signes du printemps, celle de la Balance dans les signes d'été, celle du Capricorne dans les signes d'hiver. C'est ce qui est démontré par le calcul du mouvement propre des étoiles fixes, qui, de l'aveu de tous les Astronomes modernes, doit être réglé sur le pied d'environ un degré de signe en 72 ans ; par exemple, prenons la constellation du Bélier dont la dernière étoile, celle de l'extrémité de la queue, est plus orientale de 50 degrés que le point équinoxial ne l'était en l'année 1740. Les 50 degrés du mouvement de l'étoîle à 72 ans par degrés font trois mille six cent ans, qui se sont écoulés depuis que l'équinoxe a commencé d'entamer la constellation appelée aujourd'hui Bélier. Il ne l'avait donc pas entamée encore il y a quatre mille ans, et par conséquent elle était alors dans les signes d'hiver.

Pendant le cours de ces quatre mille ans, les étoiles ont avancé de 55 degrés par rapport aux équinoxes ; d'où il suit que les pléïades, qui font partie de la constellation du Taureau et qui sont présentement à 55 degrés de l'équinoxe, lui répondaient exactement il y a 4000 ans ; dans ce temps-là donc le Taureau ouvrait le printemps. Ainsi qu'on ne dise point que le Bélier a été dès-lors comme il le fut depuis le premier signe du printemps ; car enfin il n'est pas possible d'imaginer que les auteurs du zodiaque aient jamais prétendu placer les constellations hors de leurs propres signes.

Il est vrai qu'aujourd'hui elles se trouvent à-peu-près dans les signes précédents, le Bélier dans le Taureau, le Taureau dans les Gemini, etc. Il est encore vrai dans un sens qu'elles se sont autrefois trouvées dans les signes subséquents, c'est-à-dire, par exemple, que la constellation qui porte le nom du Bélier a été anciennement dans le signe d'hiver, appelé Pisces. Mais elles ne furent jamais dans les signes subséquents reconnus pour tels, ou, ce qui est le même, jamais on ne donna le nom de Bélier au premier signe du printemps, pendant que la constellation du Bélier était encore dans les signes d'hiver il y a quatre mille ans. Il est évident au contraire qu'entre cet ancien temps et celui d'à-présent, il y a eu un temps intermédiaire où les constellations ont répondu à leurs signes avec le plus grand rapport possible, et que c'est dans ce temps intermédiaire qu'a été institué le zodiaque des Grecs, qui ensuite a passé des Latins jusqu'à nous. Il demeure donc prouvé que notre zodiaque n'a point été en usage à beaucoup près avant que l'Egypte fût habitée, et qu'on n'a point dû établir sur un fondement pareil les antiquités de l'Egypte en général et l'origine des années égyptiennes en particulier.

La différence du zodiaque égyptien et du zodiaque grec n'est-elle pas d'ailleurs bien certaine ? Achillès Tatius a déjà observé que les Grecs transportèrent à leurs héros et à leur histoire le nom des constellations égyptiennes, et le fait est assez visible par lui-même. Pour ce qui regarde plus particulièrement les signes du zodiaque, nous ne voyons dans les noms que nous leur donnons d'après les Grecs, aucun rapport avec les noms que leur ont donné les Arabes et les autres orientaux qui sont censés avoir le mieux conservé les vestiges de l'ancienne sphère égyptienne. Enfin la diversité de l'un et de l'autre zodiaque se découvre encore par le temps de leur institution qui parait tomber pour les Egyptiens au quinzième, et pour les Grecs au Xe siècle avant Jesus-Christ ; c'est ce qui me reste à faire voir.

Les Egyptiens avaient une sorte d'année lunaire quand le peuple hébreu sortit de l'Egypte ; ce fut l'an 1491 avant J. C. suivant la chronologie d'Usserius, et ensuite ils employèrent une forme d'année de 360 jours, jusqu'à ce qu'ils prissent l'année vague de 365 jours en l'an 1322. L'année mitoyenne entre 2491 et 1322 fut l'année 1407 ; ainsi l'usage de l'année de 360 jours, autrement de 12 mois de chacun trente jours, peut avoir commencé en Egypte vers l'an 1400 ; or c'est environ le même temps que doit être fixé l'établissement du zodiaque égyptien, avec sa division en douze signes : division dont les premiers auteurs ont été les peuples d'Egypte, suivant l'ancienne tradition attestée par Macrobe.

Le rapport d'un tel zodiaque de douze signes chacun de trente degrés, est visible avec une forme d'année de douze mois chacun de trente jours, et il fait assez sentir que l'établissement de l'un et celui de l'autre regardent ou précisément le même temps, ou des intervalles peu éloignés. L'antiquité du zodiaque égyptien ne peut donc se rapporter, ainsi que l'antiquité de l'année de 360 jours, à l'an environ 1400 de l'ère chrétienne. Quant au temps de l'institution du zodiaque grec, nous pouvons en parler avec plus de certitude. On voit qu'aussitôt les instituteurs du zodiaque ont nécessairement cherché à mettre le plus grand rapport possible entre les constellations et les dodécatemories. Les douze dodécatemories s'étendent chacune à un espace égal de trente degrés juste, pendant que les douze constellations occupent inégalement, l'une plus, l'autre moins de trente degrés. En instituant le zodiaque, on ne pouvait donc point éviter tout à fait l'irrégularité, mais par la nature même de l'établissement qu'on faisait, on prit garde que la petite constellation fut renfermée au milieu de sa dodécatemorie, et que la grande constellation entamât le moins qu'il se pouvait les deux dodécatemories voisines de la sienne.

On eut de plus une autre observation à faire dans ce zodiaque primitif, c'est que les quatre points des équinoxes et des solstices y occupassent d'abord le milieu de leurs quatre constellations. La preuve du concours de ce milieu avec les points cardinaux lors de l'institution du zodiaque, se tire des divers témoignages de l'antiquité qui attestent comment on a trouvé de siècle en siècle les quatre points concourants tantôt avec le commencement des constellations, plus anciennement avec le quatrième degré, plus anciennement encore avec le huitième, avec le douzième, et enfin avec le milieu même des constellations.

Il n'y a pas la moindre trace qu'on les ait trouvés plus loin ; preuve assez forte qu'ils n'y furent effectivement jamais, et que par conséquent ils occupèrent ce milieu dès l'institution du zodiaque. Or ces deux caractères, le plus grand rapport possible des constellations avec leurs signes ou dodécatemories, et la rencontre des points cardinaux avec le milieu des constellations, ne peuvent convenir qu'au dixième siècle avant J. C. le calcul astronomique le démontre. C'est donc à ce siècle là qu'il faut fixer le premier établissement du zodiaque des grecs. Chiron en fut l'instituteur ; car un écrivain de l'antiquité la plus reculée, cité par Clément d'Alexandrie, assurait que Chiron avait appris aux hommes les figures du ciel ; et puisqu'en cet endroit Clément d'Alexandrie traite des différentes découvertes et de leurs auteurs, nous devons entendre par ces figures du ciel que les constellations telles que la Grèce les connut depuis, avaient été primitivement tracées et arrangées par Chiron, qu'il a été conséquemment auteur du zodiaque dont les Grecs et les Latins se sont servis, et que l'antiquité de ce zodiaque remonte au dixième siècle, avant l'ère chrétienne, c'est-à-dire, à l'an 939, selon le calcul de Newton. Mém. des inscript. tom. XIV. (D.J.)