LES, s. f. plur. (Calendrier romain) idus, uum, ce terme était d'usage chez les Romains pour compter et distinguer certains jours du mois ; on se sert encore de cette méthode dans la chancellerie romaine, et dans le calendrier du breviaire.

Les ides venaient le treizième jour de chaque mois, excepté dans les mois de Mars, de Mai, de Juillet et d'Octobre, où elles tombaient le quinzième, parce que ces quatre mois avaient six jours devant les nones, et les autres en avaient seulement quatre.

On donnait huit jours aux ides ; ainsi le huitième dans les mois de Mars, Mai, Juillet et Octobre, et le sixième dans les huit autres, on comptait le huitième avant les ides, et de même en diminuant jusqu'au douze ou au quatorze, qu'on appelait la veille des ides, parce que les ides venaient le treize ou le quinze, selon les différents mois.

Ceux qui veulent employer cette manière de dater, doivent encore savoir que les ides commencent le lendemain du jour des nones, et se ressouvenir qu'elles durent huit jours : or les nones de Janvier étant le cinquième dudit mois, on datera le sixième de Janvier, octavo idus Januarii, huit jours avant les ides de Janvier ; l'onzième Janvier se datera tertio idus, le troisième jour avant les ides ; et le treizième idibus Januarii, le jour des ides de Janvier ; si c'est dans les mois de Mars, de Mai, de Juillet et d'Octobre, où le jour des nones n'est que le sept, on ne commence à compter avant les ides que le huitième jour de ces quatre mois, à cause que celui des ides n'est que le quinze.

Pour trouver aisément le jour qui marque les dates des ides dont se sert la chancellerie romaine, comme nous l'avons dit ci-dessus, il faut compter combien il y a de jours depuis la date jusqu'au treize, ou au quinze du mois que tombent les ides, selon le nom du mois, en y ajoutant une unité, et l'on aura le jour de la date. Par exemple, si la lettre est datée quinto idus Januarii, c'est-à-dire le cinquième jour avant les ides de Janvier, joignez une unité au treize, qui est le jour des ides de ce mois, vous aurez quatorze, ôtez-en cinq, il restera neuf ; ainsi le cinquième avant les ides est le neuf de Janvier. Si la lettre est datée quinto idus Julii, qui est un mois où le jour des ides tombe le quinze, joignez une unité à quinze, vous aurez seize ; ôtez-en cinq, il reste onze ; ainsi le cinquième avant les ides de Juillet, c'est le onzième dudit mois.

On observera la même méthode quand on voudra employer cette sorte de date ; par exemple, si j'écris le neuf Juillet, depuis le neuf jusqu'à seize il y a sept jours ; ainsi je date septimo idus Julii, le septième jour avant les ides de Juillet. Voyez Antoine Aubriot, Principes de compter les kalendes, ides et nones.

Le mot ides vient du latin idus, que plusieurs dérivent de l'ancien toscan iduare, qui signifiait diviser, parce que les ides partageaient les mois en deux parties presqu'égales. D'autres tirent ce mot d'idulium, qui était le nom de la victime qu'on offrait à Jupiter le jour des ides ; mais peut-être aussi qu'on a donné à la victime le nom du jour qu'elle était immolée. Quoi qu'il en sait, la raison pour laquelle chaque mois à huit ides, c'est que le sacrifice se faisait toujours neuf jours après les nones, le jour des nones étant compris dans le nombre de neuf.

Enfin, pour obmettre peu de chose en littérature sur ce sujet, nous ajouterons que les ides de Mai étaient consacrées à Mercure ; les ides de Mars passèrent pour un jour malheureux, dans l'idée des partisans de la tyrannie, depuis que César eut été tué ce jour-là ; le temps d'après les ides de Juin était réputé favorable aux noces. Les ides d'Aout étaient consacrées à Diane, et les esclaves les chommaient aussi comme une fête. Aux ides de Septembre on prenait les augures pour faire les magistrats, qui entraient en charge autrefois aux ides de Mai, et puis aux ides de Mars, qui furent transportées finalement aux ides de Septembre. (D.J.)