S. f. (Hydraulique) Il y en a de grasses et de maigres : les maigres sont l'eau, le vin et autres ; les grasses sont l'huile, la gomme, la poix, etc.

De tous les corps liquides on ne considère que l'eau dans l'hydraulique et dans l'hydrostatique, ou du-moins on y considère principalement l'équilibre et le mouvement des eaux : on renvoie les autres liqueurs à la physique expérimentale. (K)

LIQUEURS spiritueuses, (Chimie et Diète) Elles sont appelées plus communément liqueurs fortes, ou simplement liqueurs.

Ces liqueurs sont composées d'un esprit ardent, d'eau, de sucre, et d'un parfum ou substance aromatique qui doit flatter en même temps l'odorat et le gout.

Les liqueurs les plus communes se préparent avec les esprits ardents et phlegmatiques, connus sous le nom vulgaire d'eau de-vie : celles-là ne demandent point qu'on y emploie d'autre eau que ce phlegme surabondant qui met l'esprit ardent dans l'état d'eau-de-vie, voyez ESPRIT-DE-VIN à l'article VIN. Mais comme toutes les eaux-de-vie et même la bonne eau-de-vie de France, qui est la plus parfaite de toutes, ont en général un goût de feu et une certaine âcreté qui les rendent désagréables, et que cette mauvaise qualité leur est enlevée absolument par la nouvelle distillation qui les réduit en esprit-de-vin, les bonnes liqueurs, les liqueurs fines sont toujours préparées avec l'esprit-de-vin tempéré par l'addition de deux parties, c'est-à-dire du double de son poids d'eau commune. L'emploi de l'esprit-de-vin au lieu de l'eau-de-vie, donne d'ailleurs la faculté de préparer des liqueurs plus ou moins fortes, en variant la proportion de l'esprit-de-vin et de l'eau.

Le parfum se prend dans presque toutes les matières végétales odorantes ; les écorces des fruits éminemment chargés d'huîle essentielle, tels que ceux de la famille des oranges, citrons, bergamottes, cédras, etc. la plus grande partie des épiceries, comme gérofle, cannelle, macis, vanille, etc. les racines et semences aromatiques, d'anis, de fenouil, d'angélique, etc. les fleurs aromatiques, d'orange, d'oeillet, etc. les sucs de plusieurs fruits bien parfumés, comme d'abricots, de framboises, de cerises, etc.

Lorsque ce parfum réside dans quelque substance seche, comme cela se trouve dans tous les sujets dont nous venons de parler, excepté les sucs des fruits, on l'en extrait ou par le moyen de la distillation, ou par celui de l'infusion. C'est ordinairement l'esprit-de-vin destiné à la composition de la liqueur qu'on emploie à cette extraction : on le charge d'avance du parfum qu'on se propose d'introduire dans la liqueur, soit en distillant au bain-marie de l'eau-de-vie ou de l'esprit-de-vin avec une ou plusieurs substances aromatiques, ce qui produit des esprits ardents aromatiques, voyez ESPRIT, soit en faisant infuser ou tirant la teinture de ces substances aromatiques. Voyez INFUSION et TEINTURE.

Les liqueurs les plus délicates, les plus parfaites et en même temps les plus élégantes, se préparent par la voie de la distillation ; et le vrai point de perfection de cette opération consiste à charger l'esprit-de-vin autant qu'il est possible, sans nuire à l'agrément, de partie aromatique proprement dite, sans qu'il se charge en même temps d'huîle essentielle : car cette huîle essentielle donne toujours de l'âcreté à la liqueur, et trouble sa transparence. Au lieu qu'une liqueur qui est préparée avec un esprit ardent aromatique qui n'est point du tout huileux, et du beau sucre, est transparente et sans couleur, comme l'eau la plus claire : telle est la bonne eau de cannelle d'Angleterre ou des iles. Les esprits ardents distillés sur les matières très-huileuses, comme le zest de cédra ou de citron, sont presque toujours huileux, du moins est-il très-difficîle de les obtenir absolument exempts d'huile. L'eau qu'on est obligé de leur mêler dans la préparation de la liqueur, les blanchit donc, et d'autant plus qu'on emploie une plus grande quantité d'eau ; car les esprits ardents huileux supportent sans blanchir le mélange d'une certaine quantité d'eau presque parties égales, lorsqu'ils ne sont que peu chargés d'huile. C'est pour ces raisons que la liqueur assez connue sous le nom de cédra, est ou louche ou très-forte : car ce n'est pas toujours par bizarrerie ou par fantaisie que telle liqueur se fait plus forte qu'une autre, tandis qu'il semble que toutes pourraient varier en force par le changement arbitraire de la proportion d'eau : souvent ces variations ne sont point au pouvoir des artistes, dumoins des artistes ordinaires, qui sont obligés de réparer par ce vice de proportion un vice de préparation. Une autre ressource contre ce même vice, l'huileux des esprits ardents aromatiques, c'est la coloration : l'usage de colorer les liqueurs n'a d'autre origine que la nécessité d'en masquer l'état trouble, louche : en sorte que cette partie de l'art qu'on a tant travaillé à perfectionner depuis, qui a tant plu, ne procure au fond qu'une espèce de fard qui a eu même fortune que celui dont s'enduisent nos femmes, c'est-à-dire, s'il est permis de comparer les petites choses aux grandes, qu'employé originairement à masquer des défauts, il a enfin déguisé le chef d'œuvre de l'art dans les liqueurs, la transparence sans couleur, comme il dérobe à nos yeux, sur le visage des femmes, le plus précieux don de la nature, la fraicheur et le coloris de la jeunesse et de la santé.

Quant à l'infusion ou teinture, on obtient nécessairement par cette voie, outre le parfum, les substances solubles par l'esprit-de-vin, qui se trouvent dans la matière infusée, et qui donnent toujours de la couleur et quelqu'âcreté, au-moins de l'amertume ; l'esprit-de-vin ne touche que très-peu à l'huîle essentielle des substances entières auxquelles on l'applique, lors même qu'elles sont très-huileuses, par exemple aux fleurs d'orange ; mais si c'est à des substances dont une partie des cellules qui contiennent cette huîle aient été brisées, par exemple, du zest de citron, un esprit-de-vin digéré sur une pareille matière, peut à peine être employé à préparer une liqueur supportable. Aussi cette voie de l'infusion est-elle peu usitée et très-imparfaite. Le ratafiat à la fleur d'orange est ainsi préparé, principalement dans la vue médicinale de faire passer dans la liqueur le principe de l'amertume de ces fleurs, qui est regardé comme un très-bon stomachique.

On peut extraire aussi le parfum des substances seches par le moyen de l'eau, et employer encore ici la distillation ou l'infusion. Les eaux distillées ordinaires, voyez EAUX DISTILLEES, employées en tout ou en partie au lieu d'eau commune, rempliraient la première vue ; mais elles ne contiennent pas communément un parfum assez fort, assez concentré, assez pénétrant, pour percer à-travers l'esprit-de-vin et le sucre. Il n'y a guère que l'eau de fleur d'orange et l'eau de cannelle appelée orgée, voyez EAUX DISTILLEES, qui puissent y être employées. On prépare à Paris, sous le nom d'eau divine, une liqueur fort connue et fort agréable, dont le parfum unique ou au-moins dominant, est de l'eau de fleur d'orange. On a un exemple de parfum extrait, par une infusion à l'eau, dans une forte infusion de fleurs d'oeillet rouge qu'on peut employer à préparer un ratafiat d'oeillet.

On peut encore employer l'eau et l'esprit-de-vin ensemble, c'est-à-dire de l'eau-de-vie, à extraire les parfums par une voie d'infusion. On a par ce moyen des teintures moins huileuses ; mais comme nous l'avons observé plus haut, avec de l'eau-de-vie, on n'a jamais que des liqueurs communes, grossières.

Enfin on fait infuser quelquefois la matière du parfum dans une liqueur, d'ailleurs entièrement faite, c'est-à-dire dans le mélange, à proportion convenable d'esprit-de-vin, d'eau et de sucre. On prépare, par exemple, un très-bon ratafiat d'oeillet, ou plus proprement de gérofle, en faisant infuser quelques clous de gérofle dans un pareil mélange. On fait infuser des noyaux de cerises dans le ratafiat de cerise, d'ailleurs tout fait.

Une troisième manière d'introduire le parfum dans les liqueurs, c'est de l'y porter avec le sucre, soit sous forme d'oleosaccharum, soit sous forme de sirop. Les liqueurs parfumées par le premier moyen sont toujours louches et âcres ; elles ont éminemment les défauts que nous avons attribués plus haut à celles qui sont préparées avec des esprits ardents, aromatiques, huileux. Le sirop parfumé employé à la préparation des liqueurs, en est un bon ingrédient : on prépare une liqueur très-simple et très-bonne, en mêlant du bon sirop de coing, à des proportions convenables d'esprit-de-vin et d'eau.

Le simple mélange des sucs doux et parfumés de plusieurs fruits, comme abricots, peches, framboises, cerises, muscats, coings, etc. aux autres principes des liqueurs, fournissent enfin la dernière et plus simple voie de porter le parfum dans ces compositions. Sur quoi il faut observer que, comme ces sucs sont très-aqueux, et plus ou moins sucrés, ils tiennent lieu de toute eau, et sont employés en la même proportion ; et qu'ils tiennent aussi lieu d'une partie plus ou moins considérable de sucre. On prépare en Languedoc, où les cerises mûrissent parfaitement et sont très-sucrées, un ratafiat avec les sucs de ces fruits, et sans sucre, qui est fort agréable et assez doux.

La proportion ordinaire du sucre, dans les liqueurs qui ne contiennent aucune autre matière douce, est de trois à quatre onces pour chaque livre de liqueur aqueo-spiritueuse. Dans les liqueurs très-sucrées qu'on appelle communément grasses, à cause de leur consistance épaisse et onctueuse, qui dépend uniquement du sucre ; il y est porté jusqu'à la dose de cinq et même de six onces par livres de liqueur.

Le mélange pour la composition d'une liqueur étant fait, et le sucre entièrement fondu, on la filtre au papier gris, et même plusieurs fois de suite. Cette opération non-seulement sépare toutes les matières absolument indissoutes, telles que quelques ordures, et particules terreuses communément mêlées au plus beau sucre, etc. mais même une partie de cette huîle essentielle à-demi-dissoute, qui constitue l'état louche dont nous avons parlé plus haut : en sorte que ce louche n'est proprement un defaut, que lorsqu'il resiste au filtre, comme il le fait communément du moins en partie.

Le grand art des liqueurs consiste à trouver le point précis de concentration d'un parfum unique employé dans une liqueur, et la combinaison la plus agréable de divers parfums. Les notions majeures que nous avons données sur leur essence et sur leurs espèces, et même les règles fondamentales de leur préparation que nous avons exposées, ne sauraient former des artistes, du-moins des artistes consommés, des Sonini et des le Lièvre. C'est aussi uniquement au lecteur qui veut savoir ce qu'est cet art, et préparer pour son usage quelques liqueurs simples, et non à celui qui voudrait en faire métier, que nous l'avons destiné ; l'article suivant contient plus de détails.

Les liqueurs ne sont dans leur état de perfection que lorsqu'elles sont vieilles. Les différents ingrédiens ne sont pas mariés, unis dans les nouvelles. Le spiritueux y perce trop, y est trop sec, trop nud. Une combinaison plus intime est l'ouvrage de cette digestion spontanée que suppose la liquidité ; et il est utîle de la favoriser, d'augmenter le mouvement de liquidité, en tenant les liqueurs (comme on en use dans les pays chauds pour les vins doux, et même nos vins acidules généreux de Bordeaux, de Roussillon, de Languedoc, &c.) dans des lieux chauds, au grenier en été, dans des étuves en hiver.

Les liqueurs spiritueuses dont nous venons de parler, c'est-à-dire, les esprits ardents, aqueux, sucrés, et parfumés, ont toutes les qualités médecinales, absolues, bonnes ou mauvaises, des esprits ardents, dont elles constituent une espèce distinguée seulement par le degré de concentration, c'est-à-dire, de plus ou moins grande aquosité. Car le sucre n'est point un correctif réel de l'esprit ardent qui joint au contraire dans son mélange avec le corps doux toute son énergie, et qui dans les liqueurs n'est véritablement affoibli que par l'eau. Or, comme les esprits ardents ne se prennent pour l'ordinaire intérieurement que sous forme d'eau-de-vie, c'est-à-dire, à peu-près aussi aqueux que l'esprit ardent des liqueurs ; il est évident que non-seulement les qualités absolues de l'esprit ardent pur, et de l'esprit ardent des liqueurs sont les mêmes ; mais aussi que le degré de forces, de spirituosité de ces liqueurs, et de ces esprits ardents potables, et communément fins, est assez égal. Le parfum châtre, encore moins que le sucre, l'activité de l'esprit-de-vin. On pourrait plus vraisemblablement soupçonner qu'il l'augmente au contraire, ou du-moins la seconde. Car la substance aromatique, proprement dite, est réellement échauffante, irritante, augmentant le mouvement des humeurs ; mais elle est ordinairement en trop petite quantité dans les liqueurs pour produire un effet sensible. Celles qui laissent un sentiment durable et importun de chaleur et de corrosion dans l'estomac, le gosier, la bouche, et quelquefois même la peau, et les voies urinaires, ne doivent point cet effet à leur parfum, mais à de l'huîle essentielle, que nous avons déjà dit en être un ingrédient desagréable, et qui en est encore, comme l'on voit, un ingrédient pernicieux. A ce dernier effet près (qui ne doit pas être mis sur le compte des liqueurs, puisque les bonnes qui ne doivent point contenir le principe auquel il est dû. ne sauraient le produire), on peut donc assurer que les liqueurs considérées du côté de leur effet médecinal, ont absolument, et même à-peu-près quant à l'énergie ou degré, les mêmes vertus bonnes ou mauvaises, que les simples esprits ardents. Voyez ESPRIT DE VIN, à l'article VIN.

Il est bien vrai que les liqueurs sont des espèces de vins doux artificiels ; mais l'art n'imite en ceci la nature que fort grossièrement. Il ne parvient point à marier les principes spiritueux, au sucre, à l'eau, comme il l'était dans le vin, à de l'eau, à du tartre, à une partie extractive ou colorante, qui châtraient réellement son activité. En un mot l'esprit ardent, une fois retiré du vin, ne se combine de nouveau par aucun art connu, ne se tempere, ne s'adoucit comme il l'était dans le vin ; les liqueurs contiennent de l'esprit-de-vin très-nud. On prépare certaines liqueurs spiritueuses, qui sont plus particulièrement destinées à l'usage de la médecine, qui sont des remèdes, et qui ont plus ou moins de rapport à celles dont nous venons de parler, lesquelles sont principalement destinées à l'usage de la table : les premières sont connues sous le nom d'élixir. Voyez ELIXIR.

LIQUEUR DE CAILLOU, (Chimie) liquor silicum. Voyez la fin de l'article CAILLOU.

LIQUEUR DE CORNE DE CERF SUCCINEE, (Chimie, et Mat. méd.) on nomme ainsi un sel neutre resous, ou existant sous forme liquide, formé par l'union de l'alkali volatil de corne de cerf, au sel volatil acide de succin. Cette préparation ne demande aucune manœuvre particulière ; pour l'avoir cependant aussi élégante qu'il est possible, il est bon d'employer ces deux sels convenablement rectifiés.

Le sel contenu dans cette liqueur est un sel ammoniacal, huileux ou savonneux, c'est-à-dire enduit ou pénétré d'huîle de corne de cerf, et d'huîle de succin, que les sels respectifs ont retenu avec eux, lors même qu'ils ont été rectifiés.

C'est un remède moderne qu'on célèbre principalement comme anti-spasmodique, et desobstruant, dans les maladies nerveuses des deux sexes, et principalement pour les femmes, dans les passions hystériques, dans les suppressions des règles, etc. (b)

LIQUEUR DE CRYSTAL, (Chimie) c'est proprement la même chose que la liqueur de caillou. Voyez la fin de l'article CAILLOU. Car il y a une analogie parfaite quant à la composition intérieure ou chimique entre le caillou et le vrai crystal de roche, le crystal vitrifiable. Voyez CRYSTAL. (b)

LIQUEUR ETHEREE de Frobenius, (Chimie) Voyez ÉTHER.

LIQUEUR FUMANTE, ou ESPRIT FUMANT de Libavius, (Chimie) On connait sous ce nom le beurre d'étain plus ou moins liquide. Cette liqueur tire son nom du chimiste qui l'a fait connaître le premier, et de sa propriété singulière de répandre continuellement des fumées blanches. On peut la préparer ou en distillant ensemble une partie d'étain et trois parties de sublimé corrosif, ou bien, selon le procédé de Stahl, en distillant ensemble parties égales de sublimé corrosif, et d'un amalgame préparé avec quatre parties d'étain, et cinq parties de mercure. On distille l'un et l'autre mélange dans une cornue de verre, à laquelle on adapte un récipient de verre qu'il est bon de tenir plongé dans l'eau froide.

La liqueur fumante de Libavius attire puissamment l'humidité de l'air, très-vraisemblablement parce que l'acide marin surabondant qu'elle contient, y est dans un état de concentration peut-être absolue, du-moins très-considérable. On explique très-bien par cette propriété l'éruption abondante des vapeurs très-sensibles, qu'on peut même appeler grossières, dans cet ordre de phénomènes, qui s'en détachent sans cesse. Ces vapeurs sont composées de l'acide qui s'évapore, et d'une quantité considérable d'eau de l'athmosphère, qu'il attire, et à laquelle il s'unit. Ce phénomène nous parait avoir beaucoup plus d'analogie avec la fausse précipitation, celle de la dissolution de mercure par l'acide marin par exemple, qu'avec l'effervescence, auquel le très-estimable auteur des notes sur la chimie de Lemery, le rapporte.

La liqueur fumante de Libavius précipite l'or de sa dissolution dans l'eau régale sous la forme d'une poudre de couleur de pourpre, qui étant employée dans les verres colorés, dans les émaux, les couvertes des porcelaines, etc. y produit cette magnifique couleur.

Mais la propriété la plus piquante pour la curiosité du chimiste dogmatique, c'est celle que M. Rouelle le cadet y a découverte tout récemment, savoir, d'être propre à la production d'un éther. Car 1°. cette découverte satisfait à un problème chimique qui exerçait depuis longtemps les artistes, sans le moindre succès ; et elle est plus précieuse encore, comme confirmant un point très-important de doctrine chimique, savoir le dogme de la surabondance des acides dans les sels métalliques, et de leur état éminent de concentration sous cette forme. (b)

LIQUEUR, ou huîle d'étain, (Chimie) c'est le nom vulgaire de la dissolution d'étain par l'eau régale. Voyez ÉTAIN, (Histoire naturelle Minér. et Métal.)

LIQUEUR, ou huîle de mars, (Chimie, et Mat. méd.) Voyez à l'article MARTIAUX, (Remèdes.)

LIQUEUR, ou eau mercurielle, (Chimie, et Mat. méd.) Voyez à l'article MERCURE, (Pharmacie et Matière médicale)

LIQUEUR, ou huîle de mercure, (Chimie) Voyez à l'article MERCURE, (Pharmacie et Matière médicale)

LIQUEUR MINERALE ANODYNE d'Hoffman, (Chim. et mat. méd.) on ne sait pas positivement quelle est la liqueur que le célèbre Frideric Hoffman employait sous le nom de la liqueur minérale anodyne : mais on sait parfaitement qu'il en tirait le principe essentiel, ou les principes essentiels des produits de la distillation de l'esprit-de-vin avec l'acide vitriolique, qu'il a le premier renouvellé.

Selon la description qu'Hoffman a laissée de son procédé, obs. phys. chim. lib. II. obs. XIIIe il est clair qu'il n'a point obtenu d'éther, mais seulement ce qu'il appelle avec quelques anciens chimistes, un esprit doux de vitriol, qui n'est autre chose que de l'esprit-de-vin très-aromatique, empreint d'une légère odeur d'éther, dû. sans doute à une petite portion de cette substance, qu'on n'en saurait pourtant séparer par les moyens connus, savoir, la rectification et la précipitation par l'eau. Hoffman a obtenu secondement un esprit sulphureux, volatil, dont il ne s'est pas occupé ; et une bonne quantité d'huîle éthérée, plus pesante que l'eau, qu'il appelle desideratissimum sulphur vitrioli ; anodynum in liquidâ formâ ; et verum oleum vitrioli dulce.

C'est ce dernier produit, connu aussi parmi les chimistes très-modernes, sous le nom d'huîle du vin, qu'Hoffman célèbre uniquement ; c'est de ce principe qu'il dit : ejus virtutes in medendo mihi sunt notissimae, et eas ego non satis depraedicare possum.

On convient aussi généralement que l'huîle douce de vitriol entre dans la composition de la liqueur minérale anodyne d'Hoffman, et même qu'elle en fait l'ingrédient principal. Il est à présumer encore que cette liqueur est une dissolution à saturation, d'huîle douce de vitriol, ou du vin, dans un menstrue convenable. Ce menstrue convenable relativement à l'usage, est évidemment de l'esprit-de-vin. Reste donc à savoir seulement si Hoffman prenait, et si on doit prendre les deux premiers produits de la distillation de l'esprit de vin avec l'acide vitriolique, qui ne sont l'un et l'autre, selon cet auteur, que de l'esprit-de-vin, dont la première portion est simplement fragrants, et la seconde fragrantior ; ou bien du bon esprit-de-vin rectifié ordinaire.

M. Baron pense qu'Hoffman a expliqué assez clairement qu'il suivait la dernière méthode, dans ce passage de son observation phys. chim. déjà citée : Hoc oleum (sc. vitrioli dulce), aromaticum, recens, exquisitè solvitur in spiritu vini rectificatissimo, ipsique saporem, odorem, et virtutem confert anodynam ac sedativam in omnibus doloribus et spasmis utilissimam. Il est vraisemblable en effet que cette dissolution de l'huîle douce de vitriol, dans le simple esprit-de-vin rectifié, est la liqueur minérale anodyne d'Hoffman : mais il l'est presqu'autant au moins, qu'Hoffman préférait les deux premiers produits de sa distillation, ou son esprit doux de vitriol, puisqu'il le regardait comme de l'esprit-de-vin, mais comme de l'esprit-de-vin déjà pourvu de quelques qualités analogues à celles du principe dont il voulait le saouler.

Mais c'est-là une question de peu de conséquence : il importe davantage de savoir si on doit préparer aujourd'hui la liqueur minérale anodyne, avec l'esprit-de-vin rectifié ordinaire, ou avec les deux portions différemment aromatisées d'esprit-de-vin qui sont les deux premiers produits de la distillation de six, quatre, et même deux parties d'esprit-de-vin, avec une partie de bon acide vitriolique ; il est clair qu'il faut n'y employer que l'esprit-de-vin ordinaire, parce qu'il ne faut plus exécuter l'opération qui fournit ces deux produits ; et il ne faut plus exécuter cette opération, parce qu'elle est inutile, dumoins très-imparfaite, puisqu'un de ses principaux objets étant la production de l'éther (voyez ÉTHER Frobenii), et cet objet étant manqué dans l'opération qui donne les deux produits dont nous parlons, ce n'est pas la peine de les préparer ex professo, ou pour eux-mêmes. Il n'en est pas moins vrai, comme nous l'avons avancé à la fin de l'art. ÉTHER Frobenii, que la liqueur minérale anodyne d'Hoffman n'est dans presque toutes les boutiques que les premiers produits de la distillation manquée de l'éther, ordinairement sans addition, et quelquefois chargés de quelques gouttes d'huîle douce de vitriol.

Fr. Hoffman assure d'après des expériences très-réitérées pendant le cours d'une longue pratique, que sa liqueur minérale anodyne était un remède souverain dans toutes les maladies convulsives, et qu'elle calmait très-efficacement les grandes douleurs. On la donne depuis vingt jusqu'à quarante gouttes dans une liqueur appropriée. On emploie dans les mêmes vues, mais à moindre dose, l'éther de Frobenius, qui est même préférable, comme plus efficace, à la liqueur minérale anodyne. Voyez ÉTHER Frobenii. (b)

LIQUEUR de nitre fixe ou fixé, (Chimie) Voyez à l'article NITRE.

LIQUEUR de sel de tartre, (Chimie) Voyez SEL DE TARTRE, au mot TARTRE.