adj. (Grammaire et Métaphysique) qui ne peut être compris. Lorsqu'une proposition est incompréhensible, c'est ou la faute de l'objet, ou la faute des mots. Dans le premier cas, il n'y a point de ressource ; dans le second, il se faut faire expliquer les mots. Si les mots bien expliqués, il y a contradiction entre les idées, la proposition n'est point incompréhensible, elle est fausse ; s'il n'y a ni convenance ni disconvenance entre les idées, la proposition n'est point incompréhensible, elle est vide de sens. Il est indécent d'en faire de semblables à des gens sensés. Il y a deux grands principes qu'il ne faut point perdre de vue : c'est qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'y soit venu par la voie des sens, et qui par conséquent ne doive, en sortant de l'entendement, retrouver des objets sensibles pour se rattacher. Voilà en Philosophie le moyen de reconnaître les mots vides d'idées. Prenez un mot : prenez le plus abstrait ; décomposez-le ; décomposez-le encore, et il se résoudra en dernier lieu en une représentation sensible. C'est qu'il n'y a en nous que des réprésentations sensibles, et des mots particuliers qui les désignent, ou des mots généraux qui les rassemblent sous une même classe, et qui indiquent que toutes ces représentations sensibles, quelque diverses qu'elles soient, ont cependant une qualité commune.