Arts & Sciences

S. f. (Arts et Sciences) terme générique qui désigne toute occupation à quelque chose qu'on aime avec ardeur ; mais nous prenons ici ce mot dans le sens ordinaire, pour la forte application de l'esprit, soit à plusieurs Sciences en général, soit à quelqu'une en particulier.

Je n'encouragerai point les hommes à se dévouer à l'étude des Sciences, en leur citant les rois et les empereurs qui menaient à côté d'eux dans leurs chars de triomphe, les gens de lettres et les savants. Je ne leur citerai point Phraotès traitant avec Apollonius comme avec son supérieur, Julien descendant de son trône pour aller embrasser le philosophe Maxime, etc. ces exemples sont trop rares et trop singuliers pour en faire un sujet de triomphe : il faut vanter l'étude par elle-même et pour elle-même.

S. f. (arts et Sciences) terme général qui s'applique à tout ce qu'on trouve, qu'on invente, qu'on trouve d'utîle ou de curieux dans les Arts, les Sciences et les Métiers. Ce terme est assez synonyme à celui de découverte, quoique moins brillant ; mais on me permettra de les confondre ici, sans répéter les choses curieuses que le lecteur doit lire préalablement au mot DECOUVERTE.

Nous sommes redevables des inventions au temps, au pur hasard, à des conjonctures heureuses et imprévues, à un instinct mécanique, à la patience du travail, et à ses ressources.

S. m. (Arts et Sciences) travail, production d'un homme de lettres sur quelque sujet. On doit faire grand cas des ouvrages qui nous développent d'une main savante, les principes d'un art ou d'une science ; mais c'est au bon sens et à l'expérience à déterminer l'application de ce même principe. En général les ouvrages doivent tendre à éclairer l'esprit, mais rien ne le forme comme le soin d'écrire et de composer soi-même. C'est aux lecteurs à faire choix des ouvrages dont ils doivent plus ou moins se nourrir ; car il en est des livres comme des mets ; il y en a dont il ne faut que goûter, et d'autres qu'on doit ruminer et mâcher à loisir ; mais ce n'est que par de bons conseils, par le temps, ou par le génie, qu'on parvient à cette heureuse connaissance. On chérit ces auteurs excellents, dont les ouvrages sont autant d'amis qui moralisent sans offenser personne ; qui nous parlent sans prévention, et qui ne nous savent point mauvais gré de ce que nous passons légèrement sur des choses qui leur ont couté beaucoup de soins, de peines, et de veilles. Comme ouvrage est synonyme à livre, voyez LIVRE. (D.J.)