adj. (Physique) se dit de tout ce qui a rapport à l'aimant ; ainsi on dit fluide magnétique, vertu magnétique, pôle magnétique, etc. Voyez MAGNETIQUE, AIMANT, AIGUILLE, BOUSSOLE, etc.

MAGNETIQUE emplâtre, (Pharmacie et Matière médicale) c'est du magnes arsenicalis, ou aimant arsénical. Voyez AIMANT ARSENICAL, que cette emplâtre qui est fort peu utîle tire son nom. Son auteur Angelus Sala prétend qu'il guérit les charbons pestilentiels, par une vertu attractive ou magnétique. S'il opère en effet quelque chose dans ce cas, c'est par la vertu légèrement caustique de l'aimant arsénical : c'est par cette même vertu qu'il peut être utilement employé dans le traitement des ulcères rebelles. (b)

MAGNETISME, s. m. (Physique) c'est le nom général qu'on donne aux différentes propriétés de l'aimant ; ces propriétés, comme l'on sait, sont au nombre de trois principales ; l'attraction ou la vertu par laquelle l'aimant attire le fer ; la direction ou la vertu par laquelle l'aimant se tourne vers les pôles du monde, avec plus ou moins de déclinaison, selon le lieu de la terre où il est placé ; enfin l'inclinaison ou la vertu par laquelle une aiguille aimantée suspendue sur des pivots, s'incline vers l'horizon en se tournant vers le pôle : ses différentes propriétés ont été détaillées aux articles AIMANT, AIGUILLE, BOUSSOLE, et nous y renvoyons le lecteur, ainsi qu'aux mots DECLINAISON, VARIATION, COMPAS, etc. Il s'agit maintenant de la cause de ces différents phénomènes, dont nous avons promis au mot AIMANT, de parler dans cet article. Les Philosophes ont fait là-dessus bien des systèmes, mais jusqu'ici ils n'ont pu parvenir à rien donner de satisfaisant : ceux de nos lecteurs qui voudront connaître ce qu'on a dit sur ce sujet de plus plausible, pourront lire les trois dissertations de Mrs. Euler, Dufour, et Bernoulli, qui ont remporté le prix de l'académie en 1746 ; ils y trouveront des hypothèses ingénieuses, et dans celles de M. Dufour plusieurs expériences curieuses. Nous nous contenterons de dire ici que chacun de ces auteurs, ainsi que tous les Physiciens qui les ont précédés, attribuent les effets de l'aimant à une matière qu'ils appellent magnétique. Il est difficîle en effet, quand on a examiné les phénomènes, et surtout la disposition de la limaille d'acier autour de l'aimant, de se refuser à l'existence et à l'action de cette matière : cependant cette existence et cette action a souffert plusieurs difficultés : on peut en voir quelques-unes dans l'histoire de l'académie des Sciences de l'année 1733 ; on peut en voir aussi beaucoup d'autres dans l'Essai de physique de M. Musschenbroeck, §. 587. et suiv. contre les écoulements qu'on attribue à la matière magnétique ; nous renvoyons le lecteur à ces différents ouvrages, pour ne point trop grossir cet article, et aussi pour ne point paraitre favoriser une des deux opinions préférablement à l'autre, car nous avouons franchement que nous ne voyons rien d'assez établi sur ce sujet pour nous décider.

Au défaut de la connaissance de la cause qui produit les propriétés de l'aimant, ce serait beaucoup pour nous que de pouvoir au-moins trouver la liaison et l'analogie des différentes propriétés de cette pierre, de savoir comment sa direction est liée à son atraction, et son inclinaison à l'une et à l'autre de ces propriétés. Mais quoique ces trois propriétés soient vraisemblablement liées par une seule et même cause, elles paraissent avoir si peu de rapport entre elles, que jusqu'à présent on n'a pu en découvrir l'analogie. Ce qu'il y a de mieux à faire jusqu'à présent, est d'amasser des faits, et de laisser les systèmes à faire à notre postérité, qui vraisemblablement les laissera de même à la sienne.

M. Halley, pour expliquer la déclinaison de la boussole, a imaginé un gros aimant au centre de la terre, un second globe contenu au-dedans d'elle comme dans un noyau, et qui par la rotation sur un axe qui lui est propre, entretienne la déclinaison de l'aiguille dans une variation continuelle. M. Halley employait encore ce globe d'aimant à l'explication de l'aurore boréale ; il supposait que l'espace compris entre la terre et le noyau était rempli d'une vapeur légère et lumineuse, qui venant à s'échapper en certain temps par les pôles du globe terrestre, produit toutes les apparences de ce phénomène ; mais outre que toutes ces suppositions sont purement hypothétiques, on ne verrait pas encore comment ce gros aimant produirait l'attraction du fer, ni comment il agirait sur les petits aimants qui se trouvent sur ce globe, et dont il est si éloigné.

Le résultat de cet article est que les phénomènes de l'aimant sont vraisemblablement produits par une matière subtile, différente de l'air ; nous disons différente de l'air, parce que ces phénomènes ont également lieu dans le vide ; mais nous ignorons absolument la manière dont cette machine agit. C'est encore une question non moins difficîle que de savoir s'il y a quelque rapport entre la cause du magnétisme et celle de l'électricité, car on ne connait guère mieux l'une que l'autre. Voyez ELECTRICITE, CONDUCTEUR, COUP FOUDROYANT, FEU ELECTRIQUE, etc. (O)