S. m. (Physique) tuyau, conduit ou canal, est un cylindre creux en-dedans, fait de plomb, de fer, de bois, de verre, ou d'autre matière, qui sert à donner passage à l'air ou à quelqu'autre fluide.

Ce terme s'applique ordinairement à ceux dont on se sert en Physique, Astronomie, Anatomie, etc. Dans les autres cas ordinaires, on se sert plus ordinairement du mot tuyau. Voyez TUYAU.

M. Varignon a donné, dans les mémoires de l'académie des Sciences, un essai sur les proportions nécessaires des diamètres des tubes, pour donner précisément une quantité déterminée d'eau. Le résultat de ce mémoire revient à ces deux analogies ; que les diminutions de vitesse de l'eau, occasionnées par ses frottements contre les parois des tubes, sont comme les diamètres, les tubes étant supposés également longs ; et que la quantité d'eau qui sort des tubes, est, comme la racine carrée de leurs diamètres ; mais cette règle doit être regardée comme beaucoup plus mathématique que physique. Car on ne connait point exactement à beaucoup-près la quantité de frottement que l'eau souffre contre les parois d'un vase dans lequel elle coule. Il est même fort difficîle de déterminer le mouvement d'un fluide qui coule dans un tube non-cylindrique, abstraction faite des frottements, et ce ne sera tout-au-plus qu'après bien du temps et des expériences réiterées qu'on viendra à bout de donner sur cette matière des règles précises, et de déterminer les lois du mouvement d'un fluide dans un tube de figure quelconque, et ayant égard à toutes les causes qui altèrent son mouvement, comme l'adhérence de ses parties, le frottement de ces parties contre le vase, etc. Voyez FLUIDE, FONTAINE, FROTTEMENT, etc.

Pour ce qui regarde les tubes des baromètres et des thermomètres, voyez BAROMETRE et THERMOMETRE. A l'égard de l'ascension des liqueurs dans des tubes capillaires, voyez ASCENSION et CAPILLAIRE.

TUBE DE TORRICELLI, voyez TORRICELLI. (O)

TUBE, en Astronomie, se dit quelquefois au-lieu de télescope ; mais plus proprement de cette partie du télescope, dans laquelle on met les verres lenticulaires, et par laquelle on les dirige et on les met en œuvre. Voyez TELESCOPE.

La bonté d'un tube étant de grande importance pour la bonté d'un télescope, nous donnerons ici la manière de le construire.

Construction d'un tube pour un télescope. Les principaux points auxquels il faut avoir égard, sont, que le tube ne soit point incommode par sa pesanteur, ni sujet à se déjeter et à déranger la position des verres ; d'où il s'ensuit qu'aucune espèce de tube ne peut servir dans tous les cas.

1°. Si le tube est petit, il vaut mieux qu'il soit fait de plaques de cuivre, minces, couvertes d'étain, et formées en tuyaux propres à entrer les uns dans les autres.

2°. Pour les longs tubes, le fer serait trop pesant : c'est pourquoi on aime mieux les faire de papier. Ainsi on tourne un cylindre de bois de la longueur du papier qu'on veut employer, et d'un diamètre égal à celui du plus petit tuyau ; on roule le papier autour de ce cylindre jusqu'à ce qu'il soit d'une épaisseur suffisante. Quand un tuyau est sec, on en fait d'autres de la même manière, observant toujours que le dernier serve d'étui à son plus proche voisin, jusqu'à ce qu'on en ait assez pour la longueur du tube qu'on veut faire. Enfin aux extrémités des tuyaux, on doit coller des anneaux de bois, afin de pouvoir les tirer plus facilement.

3°. Comme les rouleaux de papier sont sujets à renfler à l'humidité, de façon à ne pouvoir pas être tirés, et à se relâcher dans le temps sec, ce qui les fait vaciller, et que dans l'un et l'autre cas il est fort aisé que la situation des verres se trouve dérangée ; voici la meilleure manière de fabriquer ces tubes. Collez un parchemin autour d'un cylindre de bois, et ayez soin que le parchemin du côté où il est appliqué sur le cylindre soit peint en noir, pour empêcher les rayons réfléchis de faire aucune confusion. Prenez de petites lames de bois de hêtre bien fines, et les tournant au tour en cylindre, collez-les avec soin au parchemin, couvrez cet étui de bois avec du parchemin blanc, et faites un petit anneau ou rebord à son extrémité en-dehors ; faites ensuite un autre tuyau par-dessus le premier, et ensuite un autre jusqu'à ce que vous en ayez assez pour la longueur du tube.

Aux extrémités intérieures de chaque morceau du tube, placez une virole de bois, afin que les rayons superflus frappent sur les côtés et se perdent. Il sera à propos de garnir les viroles d'une vis dans les endroits où l'on doit placer les verres. Ayez un étui de bois pour couvrir le verre objectif, et le garantir des saletés ; et plaçant l'objectif dans sa virole, appliquez-le avec une vis au tube. Enfin ayez un étui de bois d'une longueur égale à la distance à laquelle l'oculaire est de la prunelle, et placez-le à l'autre extrémité du tube.

On a dit plus haut, à l'article second, que les longs tubes devaient se faire de papier ; mais depuis plus de trente ans, on en a fait de fort longs de laiton bien écroui, comme de 4, 5, 6, 8 pieds etc. de long, tant pour des télescopes ordinaires, que pour des télescopes de réflexion, et on doit toujours préférer les tubes de laiton bien écroui aux autres, lorsqu'ils ne sont pas d'une grandeur extraordinaire, et qu'on veut avoir un tube qui ne se déjette point, et qui reste constamment le même. Voyez SECTEUR. (T)

TUBE, terme d'Emailleur, c'est un tuyau de verre gros et long à volonté, dont les Emailleurs se servent pour aviver le feu de leur lampe, en le soufflant à la bouche, lorsqu'ils travaillent à des ouvrages qui ne sont pas de longue haleine, et qu'ils ne veulent point se servir du soufflet à émailleur.

Les Emailleurs ont encore plusieurs autres tubes pour souffler et enfler l'émail ; ce sont des espèces de sarbacanes dont ils se servent, à proportion comme les Verriers se servent de la felle pour souffler le verre.

TUBE, en terme de Lunettier, c'est le tuyau qui sert pour les verres des lunettes de longue vue. On le partage ordinairement en plusieurs morceaux qui s'emboitent les uns dans les autres. On en fait de carton, de fer-blanc et de légers copeaux de bois. Voyez LUNETTE, LUNETTIER et MOULE.

TUBES, (Lutherie) dans les grands tuyaux d'anches des orgues, sont des tuyaux de même forme et étoffe que le tuyau à la partie inférieure, dès qu'ils sont soudés, la noix, la bague ; et comme si le tuyau d'anche ne devait pas avoir plus de longueur, on place le corps du tuyau dans la table dans laquelle, à cause de la forme conique de ces deux pièces, il s'ajuste exactement, en sorte que le vent qui vient par l'anche dans la table passe dans le corps du tuyau, comme s'il était d'une seule pièce. Voyez la fig. 53. Pl. d'Orgue, qui représente un tube coupé par la moitié par un plan qui passe par son axe.