S. f. (Physique) est un terme dont s'est servi M. Grew pour signifier le plus petit degré de mélange des parties d'un mixte, c'est-à-dire celui par lequel les parties du mixte n'entrent point les unes dans les autres, ou n'adhèrent point ensemble, mais se touchent dans un point. Harris.

Cet auteur pense que les particules de tous les fluides se touchent, ou que leur cohésion n'est qu'une congrégation. Quelque sentiment qu'on suive sur la nature des fluides, on ne peut se dispenser de convenir que les particules de ces corps peuvent se mouvoir librement entr'elles, et cedent avec facilité au mouvement qu'on leur imprime ; aussi plusieurs auteurs croient-ils que ces particules ont peu d'adhérence, et se touchent par un très-petit nombre de points. C'est ce qui fait que ces mêmes auteurs les ont considérées comme des globules très-petits, qui se touchent, et qui peuvent glisser les uns sur les autres, et être déplacés facilement. Mais cela ne suffit pas pour nous donner une idée de la nature des fluides, et pour expliquer les phénomènes qu'on y observe, comme l'égalité de pression en tout sens. Voyez FLUIDE, PRESSION, HYDROSTATIQUE, ADHERENCE, etc. (O)

CONGREGATION, (Histoire moderne) est une assemblée de plusieurs personnes qui forment un corps, mais singulièrement d'ecclésiastiques. Voyez ASSEMBLEE, etc.

Ce terme s'emploie plus particulièrement des différents bureaux de cardinaux commis par le pape, et distribués en plusieurs chambres pour la direction de certaines affaires ; comme sont les différentes commissions ou bureaux des affaires qui sont portées au conseil d'état. Voyez CARDINAL.

La première est la congrégation du saint office, ou l'inquisition, composée de douze cardinaux et même davantage, selon qu'il plait au pape ; on y joint plusieurs prélats et théologiens de divers ordres religieux, qui portent le titre de consulteurs de l'inquisition : le cardinal qui en est chef, tient le cachet ou sceau de l'inquisition. La seconde, celle qui a une juridiction sur les évêques et sur les réguliers ; elle connait des différends qui naissent en Italie entre les évêques et leurs diocésains, et même entre les moines et religieux ; elle répond aux consultations que lui font les évêques : elle est composée de plusieurs cardinaux habiles dans les matières canoniques. La troisième est celle de l'immunité ecclésiastique ; elle a été établie pour savoir si certains délinquans doivent jouir de cette immunité, c'est-à-dire si on les doit prendre dans l'église ou non, lorsqu'ils s'y sont retirés : outre plusieurs cardinaux qui y président, elle a encore un clerc de chambre, un auditeur de rote, et un référendaire. La quatrième est celle du concile, pour expliquer les difficultés qui naissent sur celui de Trente, qui est le dernier concîle général. La cinquième est celle des coutumes, cérémonies, préséances, canonisations ; on l'appelle la congrégation des rits. La sixième est celle de la fabrique de S. Pierre ; elle connait des legs pour œuvres pies, dont une partie appartient à l'église de S. Pierre. La septième est celle des eaux, cours des rivières, ponts et chaussées. La huitième, celle des fontaines et des rues, dont le chef est le cardinal camerlingue. La neuvième, celle de l'index, qui est chargée de la révision des livres ou imprimés ou à imprimer. La dixième est le conseil d'état, pour toutes les affaires qui concernent le domaine du pape et de l'église, et se tient souvent devant sa sainteté : on l'appelle la consulte. L'onzième est la congrégation de bono regimine (du bon gouvernement) : le cardinal neveu est le président de ces deux dernières. La douzième est celle de la monnaie, qui donne son avis sur les monnaies déjà battues ou à battre, et qui met le prix à toutes celles des princes étrangers. La treizième, celle des évêques, où l'on examine les sujets qui doivent être promus aux évêchés d'Italie ; elle se tient en présence du pape. La quatorzième est celle des matières consistoriales, dont le cardinal-doyen est le président. La quinzième est celle de propagandâ fide (de la propagande) établie pour régler ce qui concerne les missions. Il y a encore la congrégation des aumônes, qui a le soin de ce qui concerne la subsistance de Rome et de tout l'état de l'Eglise. Ces congrégations changent quelquefois, selon la volonté des papes qui en établissent de nouvelles selon l'exigence des cas ; comme dans les autres pays les souverains créent des tribunaux ou commissions à temps et pour certaines affaires. (G) (a)

CONGREGATION se dit aussi d'une compagnie ou société de religieux, qui fait partie d'un ordre entier, et forme plusieurs monastères ou maisons religieuses sous une même règle et sous un même chef ; telles que la congrégation de France pour les chanoines réguliers de S. Augustin, les congrégations de Cluni, de S. Vannes, et de S. Maur, toutes trois de Bénédictins. Voyez les articles BENEDICTINS et BLANCS-MANTEAUX ; nous y avons parlé des services que l'ordre de S. Benait a rendus et rend encore aux Lettres et à l'Eglise. Il ne sera peut-être pas inutîle ici de donner la liste des ouvrages considérables que font ou qu'ont fait des Bénédictins actuellement vivants, dont la plupart sont de la congrégation de saint Maur, et les autres de celle de S. Vannes. Voici les principaux : l'histoire littéraire de la France, la collection des historiens de France, le Gallia christiana ; la nouvelle diplomatique, l'art de vérifier les dates, l'histoire des Gaulois, l'histoire de Bretagne, celle de Languedoc, l'histoire des auteurs sacrés et ecclésiastiques, les ouvrages nombreux et savants de dom Calmet, l'ouvrage de dom Charles Walmesley sur le calcul intégral, les ouvrages de D. Prudent Maran, et plusieurs éditions des pères, etc. Nous n'indiquons ici qu'une partie de ces travaux ; mais nous saisissons avec plaisir l'occasion de rendre justice à cette savante congrégation, qui ne parait point déchue de son ancienne ardeur pour le travail, qui rend à la littérature de vrais services par ses ouvrages, et donne à l'Eglise et aux autres ordres religieux un exemple bien digne d'être imité. (O)

CONGREGATION se dit encore d'une assemblée de personnes pieuses en forme de confrairie, comme en ont particulièrement les Jésuites en l'honneur de la Vierge, etc. Voyez CONFRAIRIE.

CONGREGATION DE PENITENCE, voyez PENITENCE.

CONGREGATION DE LA SAINTE TRINITE ; voyez TRINITE.

CONGREGATION DE L'IMMACULEE CONCEPTION, voyez IMMACULEE CONCEPTION.

CONGREGATION DE LATRAN, voyez l'article LATRAN.