S. m. (Physique) est un faux soleil ou météore, sous la forme d'une clarté brillante, qui parait à côté du soleil, et qui est formé par la réflexion de ses rayons sur un nuage qui lui est opposé d'une certaine manière. Voyez METEORE.

Ce mot est grec, composé de , juxta, proche, et , sol, soleil.

Les parhelies sont ordinairement accompagnés de couronnes ou cercles lumineux : leurs couleurs sont semblables à celles de l'arc-en-ciel ; le rouge et le jaune du côté qui regarde le soleil, le bleu et le violet de l'autre côté. Voyez ARC-EN-CIEL.

Néanmoins on voit quelquefois des cercles entiers sans aucun parhelie, et des parhelies sans cercles.

Leur figure n'est pas aussi parfaitement ronde que celle du soleil ; on leur remarque souvent des angles, ils ne brillent pas non plus tant que le soleil, quoique leur lumière ne laisse pas d'être quelquefois aussi grande que celle de cet astre. Lorsqu'il en parait plusieurs à la fais, quelques-uns ont moins d'éclat, et sont plus pâles que les autres.

Garcaeus, dans son livre des météores, a compilé une histoire exacte des parhelies d'après tous les auteurs qui en parlent ; et on voit par cette histoire que les parhelies sont assez communs.

M. de la Hire observa à Paris en 1689 deux de ces parhelies, et M. Cassini autant en 1693. MM. Gray en 1700, Halley en 1702, et Maraldi en 1721, ont décrit ceux qu'ils ont vus, et l'on pourrait en indiquer plusieurs autres. Les quatre parhelies que Scheiner vit à Rome, sont d'autant plus remarquables, que Descartes et Huygens entreprirent d'en donner l'explication. Les sept soleils qu'Hévelius observa à Dantzick en 1661, doivent être regardés comme un phénomène bien surprenant.

Les parhelies sont quelquefois doubles, triples, etc.

En l'année 1629 on vit à Rome un parhelie de cinq soleils ; et en 1666 on en vit un autre de six soleils à Arles.

Les cercles des parhelies diffèrent tant en nombre qu'en grandeur : ils ont cependant tous le même diamètre, lequel est égal au diamètre apparent du soleil. Il se trouve des cercles qui ont le soleil dans leur centre : ces cercles sont colorés, et leur diamètre est de 45 degrés et même de 90. Plus les couleurs de ces cercles sont vives, plus la lumière du véritable soleil parait faible.

La matière des parhelies se trouve dans notre athmosphère. Les raisons que nous en avons données dans l'article Halo, concluent pour les parhelies, les cercles colorés qui les accompagnent n'étant autre chose que des couronnes. Ajoutons-y 1°. que suivant les observations exactes des plus habiles physiciens, le temps n'est jamais parfaitement serein lorsque les parhelies paraissent ; mais l'air se trouve alors chargé d'un brouillard transparent. 2°. Il est rare de voir ces parhelies de deux endroits en même-temps, quoiqu'ils soient tout proches les uns des autres. 3°. On les voit d'ordinaire en hiver, lorsqu'il fait froid ou qu'il gèleun peu, tant qu'il règne en même temps un petit vent de nord. 4°. Lorsque les parhelies disparaissent, il commence aussi à pleuvoir ou à neiger, et on voit alors tomber une espèce de neige oblongue faite en manière d'aiguilles. Cependant M. Halley croit que la cause des parhelies est plus élevée que les nuées ordinaires, parce qu'elles paraissent couvertes lorsqu'il survient quelques nuées.

Hevélius, fameux astronome, a observé en 1674 une sorte de parhelie différent des précédents ; au lieu d'être à côté du véritable soleil, il se trouvait perpendiculairement au-dessus, et cela un peu avant le coucher de cet astre. Les couleurs n'étaient pas non plus celles qu'on remarque ordinairement. Le parhelie et le soleil étaient séparés par une nuée. Ce phénomène fut suivi d'une forte gelée qui couvrit la mer Baltique d'une glace épaisse. M. Cassini en a Ve de la même nature en 1693. Il y a aussi des paraselenes. Voyez PARASELENE. Article de M. Formey, qui l'a tiré de l'essai de Physique de Musschenbroeck.