ou SCEPTIQUE PHILOSOPHIE, (Histoire, Philosophie) les Grecs étaient fatigués de tant de disputes sur le vrai et le faux, sur le bien et le mal, sur le beau et sur le laid, lorsqu'il s'éleva parmi eux une secte qui fit en peu de temps beaucoup de prosélytes. Ce fut la pyrrhonienne ou sceptique. Dans les autres écoles, on avait un système reçu, des principes avoués, on prouvait tout, on ne doutait de rien : dans celle-ci, on suivit une méthode de philosopher toute opposée, on prétendit qu'il n'y avait rien de démontré ni de démontrable ; que la science réelle n'était qu'un vain nom ; que ceux qui se l'arrogeaient n'étaient que des hommes ignorants, vains ou menteurs ; que toutes les choses dont un philosophe pouvait disputer, restaient malgré ses efforts couvertes des ténébres les plus épaisses ; que plus on étudiait, moins on savait, et que nous étions condamnés à flotter éternellement d'incertitudes en incertitudes, d'opinions en opinions, sans jamais trouver un point fixe d'où nous pussions partir et où nous pussions revenir et nous arrêter. D'où les sceptiques concluaient qu'il était ridicule de définir ; qu'il ne fallait rien assurer ; que le sage suspendait en tout son jugement ; qu'il ne se laisserait point leurrer par la chimère de la vérité ; qu'il réglerait sa vie sur la vraisemblance, montrant par sa circonspection que si la nature des choses ne lui était pas plus claire qu'aux dogmatiques les plus décidés, du-moins l'imbecillité de la raison humaine lui était mieux connue. Le sceptique était donc un ennemi commun. Lire la suite...