S. f. (Mécanique) La Phoronomie est la science des lois de l'équilibre, du mouvement des solides et des fluides. Ce mot est composé de , mouvement, et de , loi. Nous avons un excellent ouvrage sur cette matière, de Jacques Herman, célèbre mathématicien de ce siècle. Cet ouvrage intitulé Phoronomia, sive de viribus et motibus corporum solidorum et fluidorum, a paru à Amsterdam, en 1715, in-4°. Il est partagé en deux livres, dont voici le précis.

Le premier livre où il s'agit des forces et des mouvements des solides, est divisé en deux sections. La première roule sur les lois de l'équilibre des puissances mécaniques qui s'entrepoussent, et leurs directions moyennes, soit que ces puissances soient appliquées à des corps inflexibles et roides, soit à des corps flexibles. Ces deux cas lui fournissent des théorèmes généraux fort ingénieux, par lesquels on peut fixer les lois de l'équilibre des fluides et des solides, et trouver les solutions de divers problèmes ; d'où l'on tire, par forme de corollaire, les figures d'une voile, d'un linge, etc. La seconde section contient la doctrine du mouvement, en tant qu'il provient de l'impulsion que l'auteur nomme sollicitation continuelle de la pesanteur, ou en tant qu'il résulte du choc des corps entr'eux. Cette section renferme donc les principales choses qu'on peut démontrer touchant les mouvements accélérés ou retardés, par la pesanteur uniforme ou diversifiée. Elle donne aussi la ligne isochrone, ou que les corps décrivent en des temps égaux, quelque système que l'on suive touchant la pesanteur, et cela en cas que les directions des corps pesans tendent à un seul et même point. Mais parce que les courbes des corps mus, en quelque hypothèse que ce sait, d'un mouvement diversifié, ne peuvent pas être algébriques, on donne une règle générale selon laquelle la pesanteur doit varier, afin que les corps mus décrivent des courbes algébriques.

Pour les ordres mobiles et presque circulaires, on donne aussi une règle facile, selon les forces centripetes requises dans la courbe mobîle ; et l'on montre ensuite comment cette force centripete étant donnée, on peut trouver le mouvement d'une courbe circulaire.

On trouve dans cet ouvrage une nouvelle théorie du centre d'oscillation, qui plait par sa simplicité ; elle est toute fondée sur ce que certaines sollicitations supposées qui agissent sur les particules qui ont un mouvement oscillatoire dans les directions perpendiculaires, sont d'une égale force aux pressions de la pesanteur selon les distances des particules à l'axe de l'oscillation. Par ce principe, et par la comparaison d'un pendule composé avec un simple qui lui soit isochrone, on trouve la longueur du pendule, et cela par une seule et simple analogie.

Le second livre de la Phoronomie, destiné aux corps fluides, traite 1°. de la gravitation des liqueurs sur les plans qui les supportent, et sur les côtés des vases dans lesquels elles sont contenues ; d'où l'on tire des règles sur la force dont ces vases doivent être pour pouvoir contenir ces liqueurs sans se rompre ; 2°. de l'équilibre des liqueurs entr'elles et avec les corps solides qu'on y jette ; 3°. des figures que les fluides donnent aux corps flexibles qu'ils renferment ; 3°. de la pesanteur et de l'élasticité de l'air et des densités de l'atmosphère dans toutes les distances de la terre, et selon quelque loi de l'élasticité que ce soit ; 5°. du mouvement et de la mesure des eaux qui s'écoulent de quelque vase que ce sait, ou qui coulent dans les canaux ; 6°. des effets du choc dans les fluides, à quoi appartiennent la résistance que les figures des corps souffrent dans les fluides, les directions moyennes de ces résistances, et le problème de la courbe des voiles, etc. 7°. des mouvements tant rectilignes que courbes, dans des milieux qui résistent aux corps qui s'y meuvent ; 8°. du mouvement des vaisseaux poussés par le vent ; 9°. du mouvement circulaire des fluides ; 10°. du mouvement de l'air dans la production du son ; 11°. du mouvement interne des fluides, duquel nait la chaleur. Chaufepié, Dictionnaire (D.J.)