S. f. (Mécanique) machine de fer, de bois, ou de quelqu'autre matière, qui sert à serrer étroitement quelque chose.

Les presses ordinaires sont composées de six pièces ; savoir de deux ais ou planches plates et unies, entre lesquelles on met les choses qu'on veut presser ; de deux vis qui sont attachées à la planche de dessous, et passent par deux trous dont la planche de dessus est percée, et de deux écrous taillés en forme d'S qui servent à presser la planche de dessus qui est mobile, contre celle de dessous, qui est stable et sans mouvement. (D.J.)

PRESSE POUR LES LIQUEURS, (Outil de divers artisans) Les presses pour exprimer les liqueurs sont de plusieurs sortes : les unes ont presque les mêmes parties des presses communes, à la réserve que la planche de dessous est percée de quantité de trous, pour faciliter l'écoulement des sucs qu'on exprime, et qu'il y a au-dessous une espèce de cuvette pour les recevoir ; d'autres n'ont qu'une vis ou arbre au milieu duquel est attachée la planche mobile, qui descend dans une espèce de boite ou vaisseau de bois carré percé de tous côtés, par où s'écoulent les sucs et les liqueurs à mesure qu'on tourne l'arbre par le moyen d'un petit levier ou de fer ou de bois, suivant la matière de la presse. (D.J.)

PRESSE, en terme de Batteur d'or, c'est un instrument de fer ayant pour base une plaque immobîle au-dessus de laquelle en est une autre qui coule le long de deux branches arrêtées l'une à l'autre par une traverse au milieu de laquelle passe une vis perpendiculaire à la plaque mouvante. Cette vis est couronnée par deux espèces de bras de croix qui servent de poignées à l'ouvrier. Cette presse sert à sécher les chaudrais, les cochers et les moules, ce qui se fait à chaque fois qu'on se sert de ces outils. Voyez ces mots à leur article.

La plaque supérieure est bordée d'une bande de fer pour retenir les charbons ; l'autre s'appuie sur une sorte de trépié au-dessus d'une poêle pleine de feu. Il est important de ne point mettre trop de feu, on perdrait par-là des outils qui sont chers.

PRESSE, (Cartier) est une machine dans laquelle on pose des paquets de cartes en sortant de la main des colleurs, et après les avoir fait sécher ; et dans cet état on les presse en faisant descendre la vis de la presse sur la planche qui est posée sur ces cartes. Voyez PRESSE ORDINAIRE.

PRESSE, (Cartonnier) Les Cartonniers se servent d'une presse assez semblable à celle dont on fait usage dans les papeteries. Elle est composée de deux jumelles ou montants, d'un écrou qui sert de traverse en-haut pour assujettir les deux jumelles ; d'une vis terminée par une lanterne ; d'une pièce de bois qui glisse entre les jumelles, et qu'on appelle le sommier pendant ; et d'un entablement ou traverse d'en-bas. Quand on veut presser le carton, on pose sur l'entablement un tiroir sur lequel on pose les feuilles de carton les unes sur les autres en piles : on met pardessus des ais et des billots, après quoi on fait descendre la vis par le moyen d'un levier que l'on pousse à bras, ou par le moyen d'un câble avec un moulinet garni d'un arbre tournant et de deux leviers. Voyez nos Pl. du Cartonnier.

PRESSE, en terme de Cirier, c'est une machine dont on peut voir le mécanisme ailleurs. Nous n'en parlerons ici que par rapport à l'usage que les Ciriers en font. Ils l'emploient particulièrement pour exprimer la cire des meches des vieux cierges et des flambeaux recouverts. Elle est garnie d'un seau à claire voie, à travers lequel la cire passe et tombe dans un récipient placé au-dessous.

PRESSE D'EBENISTE, outil de menuisier en marqueterie. La presse des Ebénistes ou ouvriers en marqueterie, est presque semblable à celle des Menuisiers, à la réserve que les bois en sont plus épais, et qu'il n'y en a qu'un de mobîle ; l'autre est fait en forme de chevalet, étant soutenu par deux jambes ou piliers emboités à tenons dans chacune de ses extrémités, qui sont fortement scellées dans le plancher. Cette presse sert à refendre et scier de bout les bois propres à ces sortes d'ouvrages ; quand les pièces sont trop longues, on leur donne de l'échappée dans un trou qui est fait au-dessous dans la terre, ou dans le plancher. (D.J.)

PRESSE, outils dont les facteurs d'instruments de musique se servent pour tenir appliquées les unes contre les autres les pièces qu'ils sont obligés de coller. Ces presses, dont ils ont de différentes grandeurs pour servir au besoin, sont composées de deux pièces de bois A D B E, assemblées dans des traverses D E, d e, en sorte que cette machine a la figure d'un U. L'extrémité de l'une des branches est taraudée pour recevoir la vis de bois C m, entre l'extrémité m de laquelle et l'autre branche A on met les pièces que l'on veut serrer, que l'on comprime autant que l'on veut par le moyen de la vis C m. Voyez la fig. 11. Pl. XVII. de Lutherie.

PRESSE DE FONDEURS, outil de Fondeurs ; cette presse, autrement dite presse à coins, est composée de forts châssis de quatre pièces de bois carrées, bien emboitées les unes dans les autres par des tenons et des chevilles ; elles sont en diverses largeurs, suivant l'épaisseur des châssis à moule, qu'on y doit mettre. Il en faut deux pour chaque moule, aux deux bouts desquels on les place ; en sorte qu'en chassant avec des maillets des coins de bois entre le moule et les côtés de la presse, on puisse fortement unir les deux châssis, dans lesquels on doit couler le métal : quand les châssis des moules sont peu épais, on se sert de la presse commune. (D.J.)

PRESSE A RIVER, outil d'Horlogerie, voyez nos Pl. de l'Horlogerie, est un instrument sur lequel on rive certaines roues, dont les pignons devant passer par les trous d'un banc à river, avant que les assiettes puissent porter dessus, les empêcheraient absolument de pouvoir y être rivées. Pour se servir de cet instrument, on met les parties A A dans l'étau ; on place la tige de la roue dans une des coches C C de la presse ; on serre l'étau de façon que cette tige se trouve prise entre les coches comme dans un trou, et que l'assiette porte sur les parties C C ; on ride ensuite la roue comme on l'a vu, art. BANC A RIVER.

PRESSE DES ESTAMPES, outil des Imprimeurs en taille-douce ; cette machine avec laquelle les Imprimeurs en taille-douce impriment ou tirent leurs estampes et images, est moins composée que celle des Imprimeurs de livres. Voyez IMPRIMERIE EN TAILLE DOUCE.

PRESSE D'IMPRIMERIE, qui sert à imprimer les caractères : c'est une machine très-composée ; ses pièces principales de menuiserie sont, les deux jumelles, les deux sommiers, la tablette, le berceau, les petites poutres ou bandes, le rouleau, le coffre, la table, le chevalet, les patins, le train de derrière et les étançons : les principales pièces de serrurerie sont la vis, l'arbre de la vis, le pivot, la platine, la grenouille, le barreau, les cantonnières ou cornières, les pattes ou crampons, la broche du rouleau, la clé de la vis, les clavettes et les pitons. Pour connaître chaque pièce dont est construite une presse, et l'usage et les proportions de chaque pièce, voyez chaque article à l'ordre alphabétique, ainsi que toutes les autres pièces qui ont rapport à la presse.

Les presses ne sont pas également construites dans toutes les imprimeries, ou de France, ou des pays étrangers ; mais les parties, quoique de configuration un peu différente, ont toutes le même objet et le même effet. Voyez nos Pl. d'Imprimerie, et l'article IMPRIMERIE.

PRESSE, (Droit politique) on demande si la liberté de la presse est avantageuse ou préjudiciable à un état. La réponse n'est pas difficile. Il est de la plus grande importance de conserver cet usage dans tous les états fondés sur la liberté : je dis plus ; les inconvénients de cette liberté sont si peu considérables vis-à-vis de ses avantages, que ce devrait être le droit commun de l'univers, et qu'il est à-propos de l'autoriser dans tous les gouvernements.

Nous ne devons point appréhender de la liberté de la presse, les facheuses conséquences qui suivaient les discours des harangues d'Athènes et des tribuns de Rome. Un homme dans son cabinet lit un livre ou une satyre tout seul et très-froidement. Il n'est pas à craindre qu'il contracte les passions et l'enthousiasme d'autrui, ni qu'il soit entrainé hors de lui par la véhémence d'une déclamation. Quand même il y prendrait une disposition à la révolte, il n'a jamais sous la main d'occasions de faire éclater ses sentiments. La liberté de la presse ne peut donc, quelque abus qu'on en fasse, exciter des tumultes populaires. Quant aux murmures, et aux secrets mécontentements qu'elle peut faire naître, n'est-il pas avantageux que, n'éclatant qu'en paroles, elle avertisse à temps les magistrats d'y remédier ? Il faut convenir que, partout, le public a une très-grande disposition à croire ce qui lui est rapporté au désavantage de ceux qui le gouvernent ; mais cette disposition est la même dans les pays de liberté et dans ceux de servitude. Un avis à l'oreille peut courir aussi vite, et produire d'aussi grands effets qu'une brochure. Cet avis même peut être également pernicieux dans les pays où les gens ne sont pas accoutumés à penser tout haut, et à discerner le vrai du faux, et cependant on ne doit pas s'embarrasser de pareils discours.

Enfin, rien ne peut tant multiplier les séditions et les libelles dans un pays où le gouvernement subsiste dans un état d'indépendance, que de défendre cette impression non autorisée, ou de donner à quelqu'un des pouvoirs illimités de punir tout ce qui lui déplait ; de telles concessions de pouvoirs dans un pays libre, deviendraient un attentat contre la liberté, de sorte qu'on peut assurer que cette liberté serait perdue dans la Grande-Bretagne, par exemple, au moment que les tentatives de la gêne de la presse réussiraient ; aussi n'a-t-on garde d'établir cette espèce d'inquisition. (D.J.)

PRESSE, (Manufact. de lainage) dans les manufactures de lainage, c'est une grande machine de bois qui sert à presser les draps, les ratines, les serges, etc. pour les rendre plus unies, et leur donner le cati, qui est cet oeil luisant que l'on remarque à la plupart des étoffes de laine.

Cette machine est composée de plusieurs pièces, dont les principales sont les jumelles, l'écrou et la vis, accompagnée de sa barre, qui sert à la faire tourner, et descendre perpendiculairement à force de bras sur le milieu d'un épais plateau ou planche de bois carré, sous laquelle on place les pièces d'étoffes que l'on veut presser ou catir.

Il y a une autre sorte de presse plus petite que la précédente, à laquelle l'on donne le nom de guindo, dont on se sert aussi à presser les étoffes de laine. La calandre est encore une espèce de presse, qui sert à presser ou calandrer certaines étoffes et toiles.

Il y a quantité de marchands qui ont chez eux de petites presses portatives qui leur servent à presser les étoffes qui ont pris de faux plis, ou qui se sont frippées, en les dépliant pour les faire voir ; cette dernière espèce de presse est la presse ordinaire dont on a donné la description au commencement de l'article. (D.J.)

PRESSE des Menuisiers, (Outil de Menuiserie) la presse des Menuisiers, qui leur sert à serrer les bois qu'ils ont collés, et surtout les panneaux de lambris, est très-simple ; elle n'a que quatre pièces, deux vis, et deux morceaux de bois de 4 ou 5 pouces en carré, et de deux ou trois pieds de longueur, dont les trous qui sont aux deux bouts servent d'écrous aux vis.

PRESSE, à la monnaie ; instrument dont on se servait dans la marque des monnaies, auquel on a substitué le balancier ; cependant il y a des hôtels de monnoye où le graveur s'en sert pour l'impression de carrés ou matrices.

Voici la construction d'une presse. Consultez la figure. L'arbre de fer soutient pour recevoir son mouvement un demi-fleau, au bout duquel est un anneau pour recevoir des cordages ; l'arbre ensuite est séparé par des platines, au-dessus de la première était le jacquemart, ensuite la vis à retenir les carrés, le ressort à détacher les espèces, le tout appuyé sur un fort billot avec l'escale et la fosse. Voyez JACQUEMART, ESCALE, FOSSE.

PRESSE A MOULE, à la monnaie ; est un quadre de bois entre lequel on met les deux moitiés du moule, que l'on serre ensuite avec des coins pour empêcher qu'elles ne se désunissent.

PRESSE A SARDINES, terme de Pêche ; machine qui consiste en un long levier, avec lequel on comprime les sardines dans les barrils. Voyez SARDINE. On donne aussi ce nom à l'attelier dans lequel on fait cette opération.

PRESSE, (Reliure) les Relieurs usent de quatre presses ; savoir, la grande presse, la presse à endosser, la presse à rogner, la presse à tranchefiler : outre ces quatre presses, les doreurs ont encore la presse à dorer sur tranche, et celle à tirer les armes.

La grande presse sert à mettre les livres en presse, soit lorsqu'ils sont en train d'être reliés, soit lorsqu'ils sont reliés. Elle est composée de deux jumelles de 6 pieds de haut sur 6 pouces et demi d'épaisseur ; d'un sommier de 14 pouces en carré, attaché aux trois quarts de la hauteur aux deux jumelles avec deux boulons de fer, qui passent au-travers du bout du sommier et de la jumelle. Le sommier est percé dans le milieu d'un trou vissé où passe une vis renversée, de trois pieds et demi de hauteur compris la tête ; la tête de la vis est percée de part en part de deux trous carrés, où l'on passe un barreau de fer pour serrer ou desserrer la presse. La tête de la vis entre dans un plateau d'un pied en carré, sur deux pouces et demi d'épaisseur. Ce plateau tient à une pièce de bois, qu'on appelle un mouton, qui a 26 pouces de long sur 14 de large : à ce mouton il y a de chaque côté un tenon qui entre dans les rainures des jumelles. Le dessous de la presse est une plate-forme de 34 pouces de long sur 16 pouces de largeur, pour porter ce que l'on veut mettre dans la presse, et soutenir l'effort de la vis qui fait descendre le mouton dessus. Cette plate-forme est fermement attachée à chaque jumelle avec deux boulons de fer, comme le sommier. Les jumelles sont tenues sur le plancher par deux patins où elles s'emboitent. Le tout est fortement arrêté contre un mur. Voyez les Pl. de la Reliure.

La presse à endosser est composée de deux pièces, l'une de devant, et l'autre de derrière ; l'une et l'autre de 3 pieds et demi de long, 7 pouces de large, sur 5 pouces d'épaisseur ; de deux vis de 3 pieds de long qui les traversent par les deux extrémités. Chacune des vis a une tête de 6 pouces, percée de deux trous de part-en-part, de deux grosses clés de 2 pieds et demi de long, sur un pouce en carré. Ces clés sont attachées à la pièce de devant solidement, et traversent entièrement celle de derrière, de deux petites clés de l'épaisseur de la pièce de devant, qui entrent dans la rainure du collet de la vis. En tournant les deux vis, on fait rapprocher et serrer très-fortement les pièces de devant et celle de derrière l'une contre l'autre. Voyez les Pl. Voyez ENDOSSER.

Presse à rogner. Elle est toute semblable à celle à endosser, excepté que sur la pièce de derrière il y a une tringle à queue d'aronde, où entre la rainure de la pièce de derrière du fust, voyez FUST ; et à la pièce de devant une autre tringle en-dedans plus épaisse en-haut qu'en-bas, afin que les livres qu'on met dans la presse soyent plus serrés et mieux en état d'être bien rognés. Voyez les Pl. voyez aussi l'article ROGNER.

La presse à tranchefiler sert à tenir les livres qu'on tranchefîle par un bout, pour que l'ouvrière qui travaille soit plus assurée. Elle est composée des mêmes pièces que celle à dorer, mais plus petite, n'ayant que 18 pouces de long. Voyez les Pl. et l'article TRANCHEFILER.

La presse à dorer sur tranche doit avoir deux pièces, l'une de devant, l'autre de derrière, ayant l'une et l'autre trois pieds de long, sur quatre pouces en carré ; ces pièces sont percées comme celles de la presse à endosser, et l'usage en est tout semblable. Voyez les Pl. et l'article DORER.

La presse à tirer les armes ; elle est assez ordinairement grande et assez semblable à la grande presse, mais moins haute et moins forte. Il y a cela de différence, que la vis doit être à trois rangs, et qu'à la moitié des jumelles il y a un billot, tenu par deux boulons de fer. Voyez les Pl. et l'article ARMES. Au-dessous du billot on place ordinairement une petite armoire pour y serrer les armes qu'on y met en dépot.

PRESSE A COINS, en terme de Cornetier, se dit d'une presse dans laquelle on aplatit les galins par le moyen de deux coins qu'on place à chaque bout entre deux plaques de fer, et qu'on enfonce entr'elles à grands coups de maillet. Cette presse passe pour la meilleure, parce qu'on y comprime les galins plus exactement, et que les coins occupent presque toute l'étendue de la plaque, ce qui l'empêche de céder en aucune manière à la force de la pression. Voyez les Pl.

PRESSE A VIS des Cornetiers, est une espèce d'auge placée à rez-de-chaussée, à une des extrémités de laquelle est une vis à clé qui s'engraine dans un écrou qui traverse cette extrémité de la presse. Cette vis atteint les plaques entre lesquelles sont les galins, et les resserrent les unes près des autres, à proportion qu'on la tourne plus ou moins. Voyez les Pl.