S. f. (Mécanique) est une pièce de bois qui monte, descend, se hausse, et se baisse par le moyen d'un essieu qui la traverse dans sa longueur pour être plus ou moins en équilibre. Ce peut être encore le contre-poids d'un pont levis, ou d'un moulin à vent, pour en abattre le frein : elle a son axe ou oeil par où passe un boulon qui la soutient sur un bâti de charpente. En général, bascule est proprement un levier de la première espèce, où le point d'appui se trouve entre la puissance et la résistance. (K)

BASCULE, sub. f. terme de Fortification, sont deux poutres ou solives, dont une partie s'avance en dehors de la porte, et soutient des chaînes attachées au pont-levis ; et l'autre est en-dedans de la porte et soutient des contre-poids qui mettent la bascule en équilibre, en sorte qu'en appuyant sur l'un des bouts, l'autre hausse. Voyez PONT-LEVIS. (Q)

BASCULE, c'est dans une grosse horloge, un levier dont un bout donne sur la roue de cheville d'une sonnerie, et l'autre tire un fil de fer ou de cuivre, pour faire lever le marteau. Voyez l'article HORLOGE DE CLOCHER : voyez aussi la figure 5. Planche II. de l'Horlogerie. (T)

BASCULE, partie du-bas-au métier, voyez BAS-AU-METIER.

BASCULE, terme de Rivière, voyez BANNETON.

BASCULE DU POSITIF, ou PETIT ORGUE, représentées dans les Planches n°. 22. sont des règles A B de bois de chêne, de cinq ou six pieds de long, plus larges dans leur milieu qu'à leurs extrémités ; ces règles sont posées de champ et par le milieu sur un dos d'âne F, qui est garni de pointes G. Ces pointes entrent dans un trou percé au milieu de la bascule. Ce trou doit être un peu plus ouvert par le haut que par le bas qui porte sur le dos d'âne ; et cela seulement dans le sens de la longueur de la bascule. A l'extrémité B de la bascule est un petit trou percé verticalement, destiné à recevoir une pointe ou épingle, qui est emmanchée à l'extrémité inférieure de la pilote E C ; les pilotes sont des baguettes de bois de chêne, de quatre ou cinq lignes de diamètre : leur partie supérieure traverse une planche D, D, D, figure 20 percée d'autant de trous qu'il y a de pilotes, dont le nombre est égal à celui des touches du clavier, au-dessous desquelles elles doivent répondre ; en sorte que lorsque les pilotes sont passées dans les trous du guide, leurs extrémités supérieures portent contre le dessous des touches à un demi-pié près ou environ de l'extrémité antérieure des touches. L'extrémité A des bascules répond sous le sommier du positif qui est garni en-dessous de pointes de fer, entre deux desquelles les bascules se meuvent. Ces pointes s'appellent le guide des bascules. Elles servent en effet à les guider dans leurs mouvements.

Lorsque l'organiste baisse une touche du clavier, elle comprime la pilote E C, qui fait baisser l'extrémité B de la bascule, et par conséquent hausser l'extrémité A, qui foule en-haut le petit bâton qui traverse la boursette ; ce qui fait ouvrir la soupape, la soupape étant ouverte, laisse aller le vent dans la gravure du sommier. Voyez SOMMIER, POSITIF, BOURSETTE, etc.

Ces bascules qui, du côté des pilotes, n'occupent que la même étendue que le clavier, sont divergentes du côté du sommier du positif, où elles occupent la même étendue que les soupapes de ce sommier. La place de ces bascules dans l'orgue, est sous le pont qui est entre le grand orgue et le positif, sur lequel le siege de l'organiste est placé. L'extrémité qui porte les pilotes, entre dans le pied du grand orgue, et l'autre extrémité dans le positif au-dessous du sommier.

BASCULES BRISEES de l'orgue, représentées fig. 26, Pl. de l'Orgue, sont composées de deux bascules C H, H D, articulées ensemble par des entailles à moitié bois, comme on voit en H ; elles sont montées sur un châssis A B, dans lequel sont assemblées à queue d'aronde deux barres de bois E, garnies de pointes, qui entrent dans le milieu des bascules, et qui leur servent avec le dos d'âne des barres E E, de point d'appui. Au milieu du châssis, qui est l'endroit où les deux bascules se réunissent, sont deux règles ou barres H G ; l'inférieure H est garnie de chevilles de fer, entre deux desquelles les bascules peuvent se mouvoir. Cette barre avec les pointes s'appelle le guide : vis-à-vis du guide et au-dessus, est une autre barre G, dont l'usage est d'empêcher les bascules de sortir d'entre les chevilles du guide. Le contre-dos d'âne K fait la même fonction ; il sert à empêcher les bascules H D de sortir des pointes de la barre E, vis-à-vis de laquelle il est placé. Aux deux extrémités C D des bascules, on met des anneaux de fil de fer : ceux de la partie C doivent être en-dessous, pour recevoir la targette C L, qui descend de la bascule au clavier ; et ceux de la partie D doivent être en-dessus, pour recevoir la targette D M, qui monte de la bascule au sommier.

Les bascules brisées sont une manière d'abrégé (voyez ABREGE) ; car elles sont convergentes du côté des targettes du clavier, où elles n'occupent pas plus d'étendue que les touches du clavier auxquelles elles répondent perpendiculairement ; et du côté de celles du sommier elles sont divergentes, et occupent la même étendue que les soupapes auxquelles elles communiquent par le moyen des targettes D M, et des boursettes. Voyez BOURSETTES et SOMMIER.

Lorsqu'on abaisse une touche du clavier, la targette C L qui y est attachée tire en en-bas l'extrémité C de la bascule C H, qui a son point d'appui au point E. L'extrémité C ne saurait baisser que l'autre extrémité H ne lève : mais cette partie reçoit l'extrémité de l'autre bascule D H ; par conséquent elle doit l'élever avec elle vers la barre G ; ce qui ne se peut faire sans que la bascule H D ne descende et n'entraîne avec elle la targette D M, qui communique par le moyen d'une boursette à la soupape correspondante du sommier qui sera ainsi ouverte. Lorsqu'on lâchera le doigt, le ressort qui renvoye la soupape contre la gravure, tirera en-haut la targette M D, qui relevera l'extrémité D de la bascule, et fera par conséquent baisser l'autre extrémité H, qui parce qu'elle appuie sur l'extrémité de l'autre bascule, la fera baisser avec elle, et par conséquent lever par l'autre extrémité C, qui tirera en en-haut la targette C L, et la touche du clavier qui y est attachée.

Les bascules ont différents noms, suivant l'usage qu'on en fait.

La bascule d'un loquet est une pièce de fer d'environ deux pouces de long, percée d'un trou carré long, et posée au bout de la tige du bouton ou du lasseret de la boucle d'un loquet à bascule : cette tige excède l'épaisseur de la porte du côté où le battant doit être posé, de l'épaisseur de la bascule qui est arrêtée sur la tige par une goupille ou un écrou : on place ensuite le battant du loquet de façon que la bascule ait le plus gros de sa queue du côté où la vis arrête le battant sur la porte ; et cela afin que la tête du battant ait plus de poids pour retomber dans le mentonnet. Il faut par cette même raison poser la bascule à deux pouces de la vis qui tient la queue du battant, de sorte qu'en tournant le bouton soit à droite soit à gauche, on fasse lever le battant. Il faut remarquer qu'en tournant le bouton et la boucle dans le même sens que l'on tourne la clé d'une porte pour l'ouvrir, le battant sera plus doux à lever ; et qu'au contraire on le trouvera plus rude en tournant de l'autre sens ; car la vis qui tient la queue du battant est ici le point d'appui ; et le battant pese d'autant plus que l'action de la bascule se fait sur lui dans un point plus proche de cette vis.

Bascule qui sert de fermeture aux vanteaux de porte ou d'armoire. Cette bascule est composée de deux verroux, l'un pour fermer en entrant dans la traverse du haut, et l'autre pour fermer en entrant dans la traverse d'en-bas : ils sont montés sur platines ; leurs queues viennent se joindre à la traverse du milieu des vanteaux ; elles sont coudées en croissant, l'une d'un sens, et l'autre d'un autre sens, et percées d'un trou à l'extrémité du croissant ; ces extrémités viennent se poser sur les étochios qui sont à chaque bout d'un T ; ce T est sur un étochio rivé sur une platine carrée qui s'attache sur le vanteau de la porte ou armoire avec quatre vis ; le T est percé d'un trou dans son milieu, entre les deux étochios de l'extrémité de ses bras.

Pour ouvrir ou fermer la bascule, on prend un bouton qui est à l'extrémité de la main du T : si on meut ou lève la bascule verticalement, l'on ouvre ; si on la baisse perpendiculairement, on ferme.

Cette bascule est couverte par la gâche encloisonnée de la serrure : lorsque la bascule est posée à une porte où il n'y a point de gâche, la platine est ordinairement à panache et polie ; et l'étochio qui porte la bascule, à grand bouton plat, assez large pour couvrir le T, avec les deux bouts des croissants montés sur les étochios du bout des bras du T.

La sorte de bascule dont nous venons de parler peut être composée de deux verroux à ressort, d'un T avec sa rivure, et d'une platine : mais tout s'exécutera comme à la précédente.

Bascule à pignon ; elle ne diffère de la précédente qu'en ce que les queues des verroux sont droites, et fendues de la quantité de la course des verroux, et que les côtés de ces queues qui se regardent sont à dents ou à cremailleres, et s'engrenent dans un pignon compris entr'eux. Pour ouvrir cette bascule, on prend un bouton rivé sur la queue du verrou d'en-bas, et en le levant il fait tourner le pignon, qui fait descendre le verrou d'en-haut, et monter le verrou d'en-bas.

Voyez Serrurerie, Pl. V. fig. 5. une bascule 5, 6, 7, 8, 9 ; 6 le bouton ; 6, 7, 8, le T ; 9, 9, les verroux : la fig. 1, 2, 3, 4, représente la même bascule, avec sa platine à panache, la bascule couverte.

Même Pl. fig. 1. est une bascule à pignon : H, H, le pignon ; I, K, les verroux à dents ; E D, G F, extrémités des verroux.

Pl. VII. Serrur. fig. A B C D E : A B, battant du loquet ; E, bascule, D, bouton ; C C, crampon : au lieu de bouton on a quelquefois un anneau ou une boucle, comme on voit dans la fig. F G.