S. m. (terme de Mécanique) on nomme ainsi ce sur quoi tourne ordinairement un morceau de métal dont le bout est arrondi en pointe, pour tourner facilement dans une virole. (D.J.)

PIVOT, s. m. (Architecture) morceau de fer ou de bronze, qui étant arrondi à l'extrémité, et attaché au ventail d'une porte, entre par le bas dans une crapaudine, et par le haut dans une semelle, pour le faire tourner verticalement.

C'est la meilleure manière de suspendre les portes, comme on peut le remarquer à celles du Panthéon, à Rome, qui sont de bronze, et dont les ventaux, chacun de vingt-trois pieds de haut sur sept de large, n'ayant pas surplombé depuis le siècle d'Auguste qu'elles subsistent, s'ouvrent et se ferment avec autant de facilité qu'une simple porte cochère.

PIVOTS, (Horlogerie) ce sont les parties des axes qui portent les mobiles ou roues, par le moyen desquels elles sont supportées pour recevoir le mouvement de rotation que la force motrice leur communique.

Force motrice dans l'Horlogerie, est la puissance qui anime les pendules et les montres. Elle est de deux sortes : la pesanteur et l'élasticité. L'on se sert de la première, par le moyen d'un poids qu'on applique aux grandes pendules : de la seconde, par un ressort qui tient lieu de poids, et qu'on applique aux petites pendules et dans toutes les montres. Voyez ARC DE LEVEE, où vous verrez comme se mesure la force motrice dans les pendules et dans les montres.

Il faut donc que les pivots aient une force suffisante pour résister à cette force, et cependant proportionnelle à l'effort qu'ils reçoivent, pour qu'ils ne ploient ni ne rompent, en recevant le mouvement.

Comme les pivots sont pressés par la force qui leur est appliquée, il résulte qu'ils éprouvent la même résistance que le frottement cause dans tous les corps appliqués les uns contre les autres, pour leur communiquer le mouvement, avec cette différence néanmoins, que pour les pivots l'on peut diminuer leur frottement sans rien diminuer de la pression. Mais comme l'on ne connait presque rien de positif sur la nature des frottements (Voyez FROTTEMENT, Horlogerie), nous nous contenterons donc de rapporter dans cet article les expériences que nous avons faites, non pour déterminer une loi sur le frottement primitif, mais seulement relatif ; c'est-à-dire, le rapport des frottements par une même pression sur des pivots de différents diamètres. (Voyez MACHINE, &c.) L'on voit par ces expériences que le frottement des pivots de différents diamètres leur est parfaitement proportionnel ; par exemple, que des pivots doubles ou triples, etc. ont leur frottement double ou triple, etc.

Horlogerie. Première Planche A. Machine à plusieurs usages. 1°. A faire des expériences sur le frottement des pivots, relativement à leurs diamètres.

2°. A faire marcher les montres dans toutes sortes de positions.

3°. A porter une boussole dont l'aiguille est soutenue par deux pivots extrêmement déliés.

Première figure, la machine vue en dessus, le cercle M L est un miroir qui tient au moyen de trois vis V V V. P P P sont trois pitons qui servent à recevoir une main M fig. 2, qui au moyen de trois entailles E E E, s'ajuste avec les trois pitons P P P, fig. 1. Cette main est faite pour tenir un mouvement de montre, ou de répétition, et le miroir M I sert à voir marcher le balancier, lorsqu'il est en dessous.

La fig. 3 est une boussole qui n'a rien d'étranger que son éguille, qui au lieu d'être portée par un seul pivot, l'est par deux extrêmement déliés ; en sorte qu'ils n'ont pour diamètres que la 36e partie d'une ligne. L'avantage de cette suspension par deux pivots, c'est de supprimer tous ces mouvements étrangers au courant magnétique que prennent les aiguilles à un seul pivot, par exemple, ce mouvement oscillatoire qu'elles prennent de haut en bas dans le plan vertical, au lieu que par ces deux pivots l'aiguille ne peut que tourner régulièrement, sans faire des oscillations.

Fig. 1. A B C D E F, mécanique vue ci-dessous, avec laquelle on peut substituer plusieurs balanciers.

D D, plaque divisée.

E E, autre plaque divisée.

S S, spiral. Voyez HORLOGE, II. Planche A fig. 1, où cette même mécanique est vue en face.

C C, balancier concentrique à la plaque D D divisée.

E E, autre plaque divisée portée par le piton A.

S R, lame élastique dont l'extrémité R agit sur un très-petit levier perpendiculaire à l'axe du balancier.

P P est un fil que l'on tire en faisant décrire à la lame élastique un arc quelconque. Si l'on vient à lâcher ce fil, l'extrémité R rencontre en passant un petit bras de levier placé à cet effet sur l'axe du balancier, et par le moyen de ce choc le mouvement se communique au balancier.

Mais comme le balancier porte un spiral S S, il suit qu'il fait prendre à son ressort spiral alternativement un état forcé de contraction, et de dilatation, en faisant faire par son élasticité un certain nombre de vibrations, avant que de s'arrêter. Le nombre et l'étendue de ces vibrations est d'autant plus grand que les pivots de l'arbre du balancier sont plus petits, et que la tension de la petite lame S R est plus grande. C'est pour mesurer ces deux choses, qu'on a placé ces deux plaques divisées D D et E E.

1 2 3 4, différents arbres dont les pivots diffèrent en diamètres, et qui s'ajustent à frottement dans des canons qui sont rivés au balancier, pour les substituer aisément, quand on varie les expériences.

X X, deux ressorts spiraux de différentes forces, qui s'ajustent sur tous les axes.

P P, pitons qui se placent à frottement sur le porte-pivot F, et qui reçoit dans un trou l'extrémité extérieure du ressort spiral S S, et l'autre extrémité intérieure se fixe sur l'axe du balancier.

A l'aspect de la figure, on voit que la machine est supportée par un pied Q Q qui a un mouvement de genou en G, pour donner l'inclinaison qu'on voudra, que le quart de cercle L L sert à mesurer les degrés d'inclinaisons que peut prendre le plan H H, que ce même quart de cercle L L est ajusté sur ce pied à frottement, pour pouvoir le tourner autour du plan H H.

K est une virole sur laquelle est fixé le quart de cercle L L, par le moyen de la vis M ; et la vis N sert à fixer la virole K sur la tige O O qui tient par un écrou Z, sous l'entablement du pied Q Q.

Entre ces trois pieds est placée la boussole B vue de profil.

Horlogerie. III Planche A, la même machine qui, au lieu de présenter les balanciers et les plaques divisées en face, comme dans la précédente Planche, les présente ici de profil.

Fig. 2, balancier plein.

Fig. 3, un globe plein.

Fig. 4, boète séparée qui appartient au genou du pied.

S S, spiral M M, F F porte-pivot de l'axe du balancier.

X, axe du balancier.

D D, C C, plaques divisées.

A A, piton qui porte la lame élastique.

P P P, pitons auxquels s'ajuste la main.

L L, quart de cercle divisé.

Horlogerie, Pl. IV. A, fig. 1. même machine vue avec la main en place qui tient un mouvement de montre, et le balancier qui est réfléchi par la glace M I.

Fig. 2. 3. deux balanciers.

Horlogerie, Pl. Voyez A, fig. 1. même machine vue en-dessous.

Fig. 2. est un compas à mesurer le diamètre des pivots : les branches ou rayons A B, sont au rayon A P comme 12 est à 1 ; en sorte que l'ouverture B C B étant d'un pouce, l'ouverture P C P sera d'une ligne.

K K est une vis pour ouvrir et fermer insensiblement le compas lorsqu'on a de très-petits pivots, par exemple ceux de la boussole, qui sont des plus déliés qu'il soit possible de faire, les ayant fait passer juste par la petite ouverture p c p. J'ai mesuré l'autre ouverture sur un pouce divisé en lignes et parties de ligne, et j'ai trouvé un tiers de ligne d'ouverture ; ce qui m'a fait conclure que mes pivots n'avaient pour diamètre que la trente-sixième partie d'une ligne ; et c'est, je crois, le dernier terme auquel il soit possible de réduire le diamètre des pivots.

Voici les principales expériences qui m'ont servi à déterminer le frottement des pivots en raison de leur diamètre.

Reprenant la II. Pl. A. soit placé le balancier C C, avec son spiral S S, je fais décrire avec la main un certain arc au balancier ; mais comme l'axe du balancier porte un ressort spiral dont l'extrémité intérieure est fixée sur cet axe, et l'autre extrémité extérieure est fixée par un piton sur le porte-pivot, il suit qu'on ne saurait faire décrire un arc au balancier que le spiral ne prenne un état forcé de contraction ou de dilatation. Si l'on vient à abandonner ce balancier à cette force de contraction et de dilatation du spiral, la réaction de son élasticité agissant alors, fera faire alternativement un certain nombre de vibrations avant que d'être épuisés, et les arcs diminueront continuellement jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent.

J'ai compté exactement le nombre des vibrations du balancier de 10 degrés en 10 degrés de tension du ressort spiral jusqu'à 360, et j'ai trouvé que le nombre des vibrations était sensiblement proportionnel aux degrés de tension que je donnais au ressort spiral ; car pour 60 degrés de tension, le balancier faisait 9 vibrations ; pour 70 degrés il en faisait 10 ; pour 80 il en faisait 11 ; pour 90, 12 ; pour 100, 13, etc. J'ai cependant remarqué que le nombre des vibrations augmentait dans une proportion un tant-sait-peu moindre, en rapprochant des 360 degrés de tension.

J'ai répété ces expériences, l'axe du balancier étant horizontal, vertical, et sous différentes inclinaisons.

J'ai substitué différents arbres où les pivots sont de différents diamètres dans un rapport donné.

J'ai aussi substitué différents corps au balancier, comme une plaque pleine, un globe plein, plusieurs balanciers de différents diamètres ; enfin un balancier dont la masse est éloignée des pivots : tous ces différents corps étaient exactement du même poids pour avoir toujours sur les pivots la même pression, que je considère ici comme la cause unique des frottements. Je me suis aussi souvent servi de la lame élastique pour communiquer le mouvement au balancier, en faisant en sorte qu'elle frappât le petit levier placé sur l'axe du balancier, pour voir la différence qu'il y avait de communiquer le mouvement par un choc ou par un effort uniforme.

Enfin dans tous ces différents cas, j'ai toujours trouvé le nombre des vibrations sensiblement proportionnel aux degrés de tension que je donnais à la petite lame.

De ces premières expériences, il résulte que la force exprimée par les différents degrés de tension que je donne au ressort spiral, doit être prise pour une puissance active, qui sert à vaincre non-seulement l'inertie au balancier, mais encore la résistance qu'apporte au mouvement du balancier le frottement de ces pivots. Cela posé, je vais rapporter les expériences qui peuvent enfin déterminer dans quel rapport est cette résistance, sur des pivots de différents diamètres, l'inertie des balanciers étant exactement la même. Ces pivots des arbres qui m'ont servi dans mes expériences ont été mesurés fidélement avec le compas, Pl. V. fig. 1.

1°. Le plus petit est de 1/15 de ligne de diamètre.

2°. Le moyen de 5/15 de ligne de diamètre.

3°. Le plus gros de 9/15 de ligne de diamètre ; en sorte qu'ils sont entr'eux comme 1, 5, et 9.

Première expérience avec le grand balancier, n°. 1. Pivot, 1/15 de ligne.

Le grand balancier de 41 lignes de diamètre, pesant 56 grains, et avec 360 degrés de tension du spiral, a fait cent vibrations avant que de s'arrêter en 220 secondes de temps, l'axe étant horizontal ; car je ne rapporterai pas toutes les expériences que j'ai faites en tenant l'axe vertical incliné. Il suffira de dire que la plus grande différence était du vertical à l'horizontal ; l'axe vertical faisait près d'un quart de vibration de plus que l'horizontal, et ce nombre de vibrations était sensiblement le même par ces différents degrés d'inclinaisons de 10, 20, 30, 40 ; ce n'était qu'après 45 et 50 degrés que le nombre des vibrations augmentait, et toujours de plus en plus jusqu'à 90 degrés.

Je n'ai pas cru devoir rapporter ces expériences, parce que mon objet était de voir le nombre des vibrations par le vrai diamètre des pivots, au lieu que l'axe étant vertical, le diamètre du pivot qui porte, et par conséquent qui frotte, est toujours moindre que le vrai diamètre qui frotte lorsque l'axe est horizontal, et l'on doit en sentir la raison ; c'est qu'il est impossible de terminer le bout des pivots assez bien pour que le vrai diamètre porte entièrement.

Tableau d'expériences suivies avec différents balanciers, mais tous du poids de 56 grains, avec le même ressort spiral, par un même degré de tension de 360 degrés, l'axe étant horizontal, auquel j'ai substitué des pivots de différents diamètres.

Remarque. Il faut savoir que dans toutes les expériences, lorsque l'axe était vertical, supporté par le pivot dont la masse était au-dessous du point d'appui, il faisait un plus grand nombre de vibrations ; et au contraire, il en faisait moins dans la position opposée.

J'ai répété toutes ces expériences avec différents degrés de tension des ressorts spiraux de différentes forces dans toutes les positions horizontales, verticales et inclinées, même par différentes températures, j'ai toujours Ve le nombre des vibrations proportionnel au degré de tension et au diamètre des pivots ; quoique le nombre des vibrations variât suivant les circonstances, dans les mêmes, elles gardaient sensiblement l'uniformité des proportions avec le diamètre des pivots : je dis sensiblement ; car il ne m'a pas été possible de m'assurer de deux expériences parfaitement égales, malgré tous mes soins. On pourrait donc m'objecter que le nombre des vibrations que je rapporte dans cet exemple n'étant pas exactement proportionnel au diamètre des pivots, j'ai peut-être tort d'en conclure.

Je réponds qu'outre que la différence est très-petite, c'est que dans le grand nombre d'expériences que j'ai faites, il s'en est souvent trouvé qui approchaient plus exactement de cette proportion. Ma i s comme j'ai eu dessein de rapporter l'expérience la mieux faite, sans égard si elle ne cadroit pas parfaitement avec la conclusion que j'en tire, j'ai dû préférer celle où j'ai porté toute l'exactitude dont je suis capable, et que j'ai lieu de présumer m'avoir le mieux réussi ; car dans toutes ces expériences, il se trouve des degrés de délicatesse plus aisés à sentir qu'à décrire, et qu'on ne saisit pas quand on veut. Enfin il faut remarquer que sur un grand nombre de vibrations, une de plus ou de moins ne fait rien ; au lieu que dans un petit nombre, une de plus parait être un objet, ce qu'il faut bien distinguer pour n'y pas avoir égard ; parce que dans tous ces cas, lorsque le balancier approche l'instant de s'arrêter, un rien de cause étrangère peut lui faire faire une vibration de plus ou de moins, sans égard à celle qui précède. C'est cet instant de passage du repos au mouvement qu'il faudrait saisir pour apprécier la véritable résistance qu'apporte le frottement dans la communication ou la conservation du mouvement ; mais mon objet n'a pas été de trouver la loi du frottement en lui-même, cela est trop difficile, pour ne pas dire impossible (a), mais seulement le rapport des frottements relativement au diamètre des pivots sur lesquels ils agissent.

Je dis donc que la force active qui communique le mouvement au balancier, en le déterminant à faire un certain nombre de vibrations, n'éprouve d'autre résistance que l'inertie du balancier, plus le frottement de ces pivots. Or si les inerties sont les mêmes, et qu'on vienne à varier le diamètre des pivots, le nombre des vibrations variera aussi, mais en raison inverse proportionnelle au diamètre des pivots, comme il est aisé de le voir dans le tableau des expériences rapportées : donc les frottements des pivots sont entr'eux comme leur diamètre. (Article de M. ROMILLY, Horloger.)

PIVOT d'arbre, (Jardinage) c'est la partie la plus basse du tronc d'un arbre, et dès laquelle la racine commence à se fourcher. On appelle pivot ce qui reste d'un arbre lorsqu'on le scie tout-à-l'entour pour en faire couler pendant quelque temps la seve avant que de l'abattre, selon le conseil de Philibert Delorme.

PIVOT, est dans une fleur les petites parties qui en soutiennent les étamines. Dans un arbre c'est le corps de son pied.

De pivot on a fait pivoter.

PIVOT, les Imprimeurs appellent pivot l'extrémité

(a) Peut-être pourrai-je par la suite découvrir quelque chose de plus particulier sur cet objet ; mais comme cette matière est abondante et exige un très-grand nombre d'expériences, il vaut encore mieux réfléchir plus exactement que de se précipiter.

inférieure de la vis de leur presse, qui terminée en pointe obtuse, tombe perpendiculairement et d'à-plomb dans la grenouille, pour raison de quoi il est armé de même, c'est-à-dire d'acier trempé à propos, sans quoi il ne tarde pas à s'égrener. Voyez GRENOUILLE, ARBRE, VIS. Voyez nos Pl. d'Imprimerie et leur explic.

PIVOT, troisième chaîne du droguet de soie ; le pivot est une chaîne perdue dans le droguet qui s'embait beaucoup plus que les autres chaînes.

PIVOT, Voyez le mot DROGUET, et l'article des ETOFFES A LA PETITE TIRE.