S. f. en Mécanique, est le mouvement régulier et réciproque d'un corps, par exemple d'un pendule, qui étant suspendu en liberté, balance tantôt d'un côté, tantôt d'un autre.

Si on éloigne le poids d'un pendule de son repos, il retombe par sa pesanteur ; et avec la vitesse qu'il a acquise, il monte de l'autre côté jusqu'à la même hauteur, d'où sa pesanteur le fait retomber encore, et ainsi de suite. Voyez PENDULE.

Les auteurs mécaniciens se servent du mot oscillation au-lieu de vibration. Voyez OSCILLATION.

Les vibrations du même pendule sont toutes à-peu-près isochrones, c'est-à-dire se font en des temps égaux, du-moins sous le même climat ; car du côté de l'équateur, on trouve qu'elles sont un peu plus lentes. Voyez PENDULE.

Les vibrations d'un pendule plus long, durent plus de temps que celles d'un plus court, et cette différence est en raison soudoublée de leurs longueurs. Ainsi un pendule de trois pieds de long, fera dix vibrations tandis qu'un autre de neuf pouces de longueur en fera vingt : car les longueurs de ces deux pendules sont entr'elles comme 36 pouces, à 9 pouces, c'est-à-dire comme 4 à 1, et la raison soudoublée de ces longueurs, ou ce qui est la même chose, le rapport des racines carrées est celui de 2 à 1 ; donc les temps des vibrations seront comme 2 est à 1, ainsi le premier pendule mettra une fois plus de temps que le second à faire une vibration ; par conséquent il ne fera que 10 vibrations tandis que l'autre en fera 20.

On exprime la même chose d'une autre manière, en disant que le nombre des vibrations des pendules dans un temps donné, est en raison réciproque soudoublée de leurs longueurs. Ainsi dans l'exemple précédent, le nombre des vibrations du premier pendule, dans un certain temps, est au nombre des vibrations du second pendule dans le même temps, comme 1 est à 2, c'est-à-dire comme la racine de neuf longueur du second pendule, est à la racine de 36 longueur du premier pendule.

M. Mouton, prêtre de Lyon, a fait un traité pour montrer qu'au moyen du nombre connu des vibrations d'un pendule donné dans un certain temps, on pourrait établir par-tout le monde une mesure commune, et fixer les différentes mesures qui sont en usage parmi nous, de manière qu'on pourrait les recouvrer si par hasard il arrivait un temps où elles fussent perdues, comme il est arrivé à la plupart des anciennes mesures, que nous ne connaissons que par conjecture. Voyez MESURE.

On se sert aussi du mot de vibrations pour exprimer en général tout mouvement d'un corps qui Ve alternativement en sens contraires : par exemple, une corde à boyau tendue, étant frappée avec un archet, fait des vibrations ; le ressort spiral des montres fait des vibrations, etc. En général tout corps fait des vibrations, lorsqu'il est éloigné par quelque agent d'un point où il est retenu en repos par quelque autre agent : car quand le corps est éloigné de son point de repos, l'action du premier agent tend à l'y faire revenir ; et quand il est arrivé à ce point de repos, la vitesse qu'il a acquise, le fait passer au-delà, jusqu'à-ce que l'action réiterée du premier agent, lui ait fait perdre toute sa vitesse, après quoi il revient à son point de repos, repasse au-delà de ce même point, en vertu de la vitesse qu'il a acquise pour y revenir ensuite, et ainsi de suite, de manière que sans la résistance de l'air et les frottements, ces vibrations, ou ces allées et venues alternatives dureraient toujours.

Les vibrations d'une corde tendue, ou d'un ressort, viennent de son élasticité. Les vibrations de la même corde également tendue, quoique d'une longueur inégale, sont isochrones, c'est-à-dire se font en des temps égaux, et les carrés des temps des vibrations, sont entr'eux en raison inverse des puissances par lesquelles elles sont également tendues. Voyez CORDE, ELASTICITE, etc.

Les vibrations d'un ressort, sont aussi proportionnelles aux puissances par lesquelles il est bandé ; elles suivent les mêmes lois que celles de la corde et du pendule, et par conséquent sont isochrones. Voyez RESSORT.

VIBRATION, est aussi employé en physique, etc. pour exprimer différents autres mouvements réguliers et alternatifs. On suppose que les sensations se font par le moyen du mouvement de vibration des nerfs, qui part des objets extérieurs, et est continué jusqu'au cerveau. Voyez SENSATION, VISION, NERF, etc. M. Newton suppose que les différents rayons de lumière font des vibrations de différentes vitesses, qui excitent les sensations des différentes couleurs, à-peu-près de la même manière que les vibrations de l'air excitent les sensations de différents sons, à proportion de leurs vitesses. Voyez COULEUR, SON, etc.

Suivant le même auteur, la chaleur n'est qu'un accident de la lumière, occasionné par les rayons qui excitent un mouvement de vibration dans un milieu subtil et éthéré, dont tous les corps sont pénétrés. Voyez MILIEU et CHALEUR.

Au moyen des vibrations de ce même milieu, M. Newton explique les accès alternatifs de facîle réflexion et de facîle transmission des rayons. Voyez LUMIERE, RAYON, REFLEXION, etc.

On a observé dans les Transactions philosophiques, que le papillon dans lequel le ver-à-soie est transformé, fait 130 vibrations ou mouvements de ses ailes, dans l'accouplement. Chambers.