v. act. (Géométrie) Suivant la définition mathématique de ce mot, c'est prendre une certaine quantité, et exprimer les rapports que toutes les autres quantités de même genre ont avec celle-là.

Mais en prenant ce mot dans le sens populaire, c'est se servir d'une certaine mesure connue, et déterminer par-là l'étendue précise, la quantité, ou capacité de quelque chose que ce sait. Voyez MESURE.

L'action de mesurer ou le mesurage en général fait l'objet de la partie pratique de la Géométrie. Voyez GEOMETRIE. Les différentes portions d'étendue qu'on se propose de mesurer, ou auxquelles on applique la Géométrie pratique, font donner à cette science différents noms ; ainsi l'art de mesurer les lignes ou les quantités géométriques d'une seule dimension, s'appelle Longimétrie. Voyez LONGIMETRIE.

Et quand ces lignes ne sont point parallèles à l'horizon, ce même art prend alors le nom d'Altimétrie. Voyez ALTIMETRIE. Et il s'appelle Nivellement, lorsqu'on ne se propose que de connaître la différence de hauteur verticale des deux extrémités de la ligne. Voyez NIVELLEMENT.

L'art de mesurer les surfaces reçoit aussi différents noms, selon les différentes surfaces qu'on se propose de mesurer. Lorsque ce ne sont que des champs, on l'appelle alors Géodésie ou Arpentage. Lorsque ce sont d'autres superficies, il retient alors le nom générique d'art de mesurer. Voyez GEODESIE et ARPENTAGE.

Les instruments dont on se sert dans cet art, sont la perche, la chaîne, le compas, le graphomètre, la planchette, etc. Voyez AIRE, CHAINE, COMPAS, etc.

L'art de mesurer les solides ou les quantités géométriques de trois dimensions, s'appelle Stéréométrie. Voyez STEREOMETRIE. Et il prend le nom de Jaugeage, lorsqu'il a pour objet de mesurer les capacités des vaisseaux, ou les liqueurs que les vaisseaux contiennent. Voyez JAUGE.

Par la définition du mot mesurer, suivant laquelle la mesure doit être homogène à la chose à mesurer, c'est-à-dire de même genre qu'elle ; il est donc évident que dans le premier cas, ou lorsqu'il s'agit de mesurer des quantités d'une dimension, la mesure doit être une ligne, dans le second une surface, et dans le troisième un solide. En effet une ligne, par exemple, ne saurait mesurer une surface, puisque mesurer n'est autre chose qu'appliquer la quantité connue à l'inconnue, jusqu'à ce qu'à force de répétition, s'il en est besoin, l'une soit devenue égale à l'autre. Or les surfaces ont de la largeur et la ligne n'en a point ; &, si une ligne n'en a point, quarante, cinquante, soixante lignes n'en ont pas non plus : on a donc beau appliquer une ligne à une surface, elle ne pourra jamais lui devenir égale ou la mesurer ; et l'on prouvera évidemment de la même manière, que les surfaces qui n'ont point de profondeur ne sauraient mesurer les solides qui en ont.

Nous voyons aussi par-là pourquoi la mesure naturelle de la circonférence d'un cercle est un arc, ou une partie de la circonférence de ce cercle. Voyez ARC. C'est qu'une ligne droite ne pouvant toucher une courbe qu'en un point, il est impossible qu'une droite soit appliquée immédiatement à une portion de cercle quelconque ; ce qui est pourtant nécessaire, afin qu'une grandeur puisse être la mesure d'une autre grandeur. C'est pourquoi les Géomètres ont divisé les cercles en 360 parties ou petits arcs qu'on nomme degrés. Voyez ARC, CERCLE et DEGRE.

L'art de mesurer les triangles ou de parvenir à connaître les angles et les côtés inconnus d'un triangle, lorsqu'on y connait déjà ou les trois côtés, ou bien deux côtés et un angle, ou bien enfin un côté et deux angles, s'appelle Trigonométrie. Voyez TRIGONOMETRIE.

L'art de mesurer l'air, sa pression, son ressort, etc. s'appelle Aérométrie ou Pneumatique. Voyez AEROMETRIE et PNEUMATIQUE. Chambers. (E)

MESURER, (Hydraulique) on dit mesurer le courant d'une rivière, c'est le jauger, voyez JAUGE ; mesurer le contenu d'un bassin, c'est le taiser. Voyez TOISER. (K)

MESURER, c'est se servir d'une mesure certaine et connue pour déterminer et savoir précisément l'étendue, la grandeur, ou la quantité de quelque corps, ou la capacité de quelque vaisseau.

La jauge est l'art ou la manière de mesurer toutes sortes de vaisseaux ou tonneaux à liqueur, pour en connaître la capacité, c'est-à-dire le nombre de setiers ou de pintes qu'ils contiennent. Voyez JAUGE.

Mesurer du blé, de l'avoine, de l'orge, du charbon, etc. c'est remplir plusieurs fois de ces choses une grande ou petite mesure fixée par la police et par les règlements. On mesure comble quand on enfaite le grain ou autre matière seche sur la mesure ; et ras, quand on racle les bords ; en sorte que la chose mesurée n'excède pas les bords de la mesure.

En fait d'étoffes, de rubans, toiles, etc. on se sert plus ordinairement du mot auner, que de celui mesurer. Voyez AUNER.

Dans le même sens, on dit en quelques endroits verger et canner, parce qu'on s'y sert de verges et de cannes. Voyez VERGE et CANNE. Dictionnaire de Commerce.