S. f. (Ouvrage de Cordonnier) espèce de soulier sans quartier, qui n'a ni garniture ni autre enrichissement ; car lorsqu'il y en a, ou qu'au-lieu d'empeigne de cuir ou de peau il y a du velours, du galon, et que le dessus est d'étoffe, on ne l'appelle plus pantoufle, mais mule. (D.J.)

PANTOUFLE, en Chirurgie, instrument ou bandage, de l'invention de M. Petit, pour contenir le tendon d'Achille lorsqu'il est cassé. Voyez rupture du tendon d'Achille, au mot RUPTURE.

Cette pantoufle est de maroquin, fig. première, Pl. XXXII. le quartier en est coupé à l'exception d'une bande de deux pouces de largeur au milieu de la partie postérieure. A ce bout de quartier est cousue une courroie de cuir de roussi d'environ 15 lignes de largeur, et de longueur convenable pour s'attacher à la jarretière.

La jarretière, fig. 2. est d'une seule pièce, mais elle forme deux circulaires de quatre travers de doigt chacun. L'un est pour entourer la partie inférieure de la cuisse ; et l'autre la partie supérieure de la jambe. Chaque circulaire porte extérieurement à une de ses extrémités deux boucles, et est terminé à l'autre par deux petites courroies. Cette jarretière est de cuir de roussi, et est garnie intérieurement de chamois.

Au milieu de la partie extérieure du circulaire inférieur de la jarretière, il y a un passant de cuir pour contenir la courroie attachée par un bout au talon de la pantoufle.

Sur le milieu de la partie extérieure du circulaire supérieur de cette jarretière, est attachée fixement une platine de cuivre, de laquelle s'élèvent parallèlement deux montants, terminés par deux plaques circulaires, percées pour laisser passer l'essieu d'un treuil. Il y a sur le milieu de ce treuil deux crochets ou boutons, pour retenir l'extrémité libre de la courroie cousue au talon de la pantoufle. Ce treuil a une roue à rochet, dont les dents sont arrêtées par un petit ressort à cri ou à clapette, fig. 3 et 4. On peut, au moyen d'un petit mentonnet, dégager le ressort d'avec les dents de la roue, lorsqu'il est nécessaire de relâcher le pied. Le treuil est percé carrément dans toute son étendue. En conséquence la manivelle, fig. 5. qui le fait mouvoir, est une tige d'acier carrée, terminée par une plaque ou tête aplatie ; c'est en quelque sorte la clé de l'instrument. Cette clé est mobîle et ne reste point à l'instrument.

La fig. 1. Pl. XXXIII. montre cette machine en situation. Son usage est de tenir le pied en extension et la jambe en flexion au degré qu'on le juge convenable. Le circulaire inférieur de la jarretière, en comprimant les têtes des muscles auxquels le tendon d'Achille appartient, empêche la retraction de ces muscles ; ce qui est important pour la cure. De plus, ce bandage en contenant de la manière la plus efficace la jambe fléchie et le pied étendu pour les raisons que nous avons déduites en parlant de la rupture du tendon ; ce bandage, dis-je, a l'avantage de laisser la jambe et le talon libres, en sorte qu'on peut appliquer les compresses et autres pièces d'appareil convenables aux accidents et complications de cette rupture, et panser journellement le malade, si le cas le requiert, sans causer le moindre dérangement à la machine contentive : ce qu'on ne peut obtenir dans l'usage du bandage décrit au mot RUPTURE, quoique quelques personnes s'obstinent à le préférer à la pantoufle ; on peut consulter à ce sujet le Traité des maladies des os de feu M. Petit, et le Discours préliminaire de la dernière édition, publiée en 1758, chez Cavelier. (Y)

PANTOUFLE, fer à pantoufle, (Maréchallerie) espèce de fer à cheval, forgé de façon qu'il est beaucoup plus épais en-dedans des éponges qu'en-dehors, et qu'il Ve en talus du côté qu'il s'applique contre la corne, afin que son épaisseur en-dedans chasse le talon et le pousse en-dehors. Il sert à rétablir les talons serrés et encastelés. La ferrure à pantoufle est bonne aussi pour les chevaux qui ont les seimes. Voyez SEIME.