GARNITURE

GARNITURE, (Artificier) se dit des petits artifices dont on remplit les pots des fusées volantes, les pots à feu, à aigrettes, et les ballons.

GARNITURE, en terme de Bijoutier, est une tabatière dont l'encadrement seulement est d'or : il y en a de deux sortes. La première se nomme cage : les moulures, fermetures, charnières et revétissement des coins sont d'or ; et les dessus, dessous et bastes sont de cailloux, nacres, écailles, émaux, porcelaines, lacqs, ou autres choses qui ne sont point d'or ; cette sorte de tabatière forme le tableau encadré sur ses six parties. Voyez CAGE. La seconde se nomme simplement garniture ou garniture à cuvette, parce que ce n'est qu'une fermeture garnie de sa charnière, surmontée d'une moulure, et qui encadre deux morceaux de cailloux, porcelaines ou émaux dont le dessous est taillé en cuvette ; quand ces sortes de cuvettes ne sont pas assez hautes pour former une tabatière de hauteur raisonnable, on soude à la fermeture une demi-boite d'or, au bas de laquelle est attachée la sertissure qui doit encadrer la cuvette ; dans le cas où ces cuvettes sont de hauteur désirée, la sertissure se trouve attachée au bas de la fermeture.

GARNITURE, en terme de Bottier, s'entend d'une pièce de cuir ajoutée sur le devant de la tige, pour préserver le corps de la botte du dommage que le frottement continuel de l'étrier pourrait y faire ; il y en a à oreilles, rondes, carrées, etc. Voyez ces mots à leurs articles. Les garnitures à oreilles, en terme de Bottier, c'est une garniture dont les deux extrémités plus longues que dans les garnitures, sont arrondies, et représentent assez bien l'oreille d'un chien.

GARNITURE ou FOURNITURE, (Cuisine) mot dont on se sert communément pour exprimer les assortiments nécessaires à plusieurs choses pour s'en servir, ou pour les orner. Voyez APPAREIL.

La garniture d'un service de viande ou de mets consiste en un certain nombre de choses qui l'accompagnent, ou comme parties, ou comme ingrédiens ; en ce sens les marinades, les mousserons, les huitres, sont des garnitures : quelquefois la garniture est un ornement ou un accompagnement ; comme quand on met autour d'un service, des feuilles, des fleurs, des racines, pour recréer ou pour amuser les yeux,

On se sert aussi du mot fourniture pour signifier les fines herbes, les fruits, etc. que l'on met autour d'une salade, comme citron, pistaches, grenades, jaunes d'œufs durs, culs d'artichaux, capres, truffes, ris de veau, etc.

GARNITURE D'ÉPEE, terme de Fourbisseur, c'est la garde, le pommeau, la branche et la poignée. Voyez ÉPEE.

GARNITURE DE DIAMANS, DE RUBIS, D'émeraudes, etc. (Lapidaire) c'est chez les Jouailliers certains assortiments de quelques-unes de ces pierreries en particulier, ou de toutes ensemble, dont les hommes garnissent leurs just-au-corps, et les femmes leurs robes et leurs têtes. Les garnitures de pierreries pour les habits des hommes ne consistent ordinairement qu'en boutons de just-au-corps, en boucles de chapeaux, de manchons et de souliers, et en poignées de cannes et d'épées ; celles des habits des femmes dépendent de la mode et du goût qui règne.

GARNITURE DE ROBE, terme de Marchand de Modes. L'on a commencé à garnir les robes il y a environ quatorze ou quinze ans, avec de la même étoffe qui était coupée et taillée par bandes plus étroites par en-haut que par en-bas ; cette garniture était posée et cousue sur le collet, et descendait sur le parement de la robe jusqu'à la ceinture : pour la poser, on la fronce par le milieu en la plissant avec du fil ; cette façon de garnir les robes s'appelle bavaroise.

Depuis l'on a garni les robes en plein, c'est-à-dire tout-du-long et dessus les bottes ; ensuite l'on a ajouté plusieurs nœuds de ruban qui se posent sur les bottes, dans les festons de la garniture, etc. l'on a encore découpé tout-autour cette garniture ; et l'on en a posé sur toutes les coutures des côtés de la robe.

L'on garnit aussi les jupons d'un grand morceau de même étoffe découpé et posé en feston tout-autour et au bas du jupon : l'on y a ajouté ensuite plusieurs falbalas qui se posent par rang et au-dessus les uns des autres ; mais ils ne garnissent que le devant : entre ces falbalas, l'on y pose des nœuds de même étoffe et de ruban, des pompons, des franges, des clinquans, etc.

Autrefois au lieu de ces falbalas, l'on mettait au bas des jupons de longues franges de soie de la même couleur ; ensuite l'on en a mis par rang, comme les falbalas d'aujourd'hui.

L'on garnit les robes avec des blondes, des réseaux d'or, d'argent, des gazes, des sourcils d'hanneton, des rubans, des pompons, des dentelles de la même étoffe découpée, et quelquefois de la mousseline.

Il y a environ trente-cinq ou quarante ans que l'on garnissait les robes avec des gances et des boutons, des guipures, etc.

* GARNITURE, (Serrurerie) on comprend sous ce mot les rouet, rateau, pertuis, planches, bouterolles, et en un mot toutes les pièces qui dans une serrure empêchent les différentes clés de pouvoir l'ouvrir, et la rendre propre à la seule clé qu'on lui a faite.

GARNITURE DE CHAMBRE, (Tapisserie) les maîtres Tapissiers et les Fripiers appellent ainsi ce qui meuble une chambre ordinaire, comme la tapisserie, le lit, les chaises, et la table : garniture se dit aussi parmi eux de ce qui compose un lit, comme le matelas, le lit de plume, le traversin, la couverture, la paillasse, et les rideaux. Quelquefois encore par le mot de garniture de lit, on n'entend que les rideaux, pentes, soubassements, bonnes grâces, et courte-pointes, aussi-bien que les doublures de toutes ces pièces.