Diamantaire

en terme de Diamantaire, c'est séparer un diamant en deux ou plusieurs parties, en le mettant sur un plomb où il entre à moitié, et frappant avec un marteau sur un couteau fixé sur le point où l'on veut séparer le diamant. Il n'y a que ceux dont on suit le fil qui se clivent de cette manière ; encore pour peu que la pièce soit de conséquence on la scie, plutôt que d'encourir les risques du clivage.
S. m. en terme de Lapidaire, est un morceau de fer sur lequel est creusée la forme de la coquille et de sa queue, qu'on repousse avec un poinçon hors de cette coquille lorsqu'elle est cassée. Voyez COQUILLE, et P, Planc. I. du diamantaire, fig. 7.
en terme de Diamantaire, c'est frotter deux diamants cimentés chacun sur un bâton, pour les ébaucher, et leur faire les pans et les facettes qu'on veut leur donner : c'est la seule manière de les tailler, rien ne mangeant le diamant que lui-même. Voyez Pl. I. du Diamantaire, vig. fig. 1. qui représente un ouvrier qui égrise ; et la fig. 6. du bas de la Planche, qui représente deux égrisoirs et leurs appartenances. Sur l'un des égrisoirs sont les deux mains d'un ouvrier qui tient deux bâtons à égriser appuyés contre les chevilles de l'égrisoir, et qui frotte les deux diamants montés avec du ciment l'un contre l'autre, pour en abattre le superflu. Voyez EGRISOIR.
S. m. en terme de Diamant, est une double boite, au-dessus de l'une desquelles on frotte les diamants montés au bout des bâtons, l'un contre l'autre, pour en abattre le superflu. Voyez la fig. 1. Planche I. du Diamantaire, et la figure 6. de la même Planche.

S. m. (Lapidaire) pierre à demi-transparente, d'un blanc laiteux mêlé de bleu et de jaune. On la met au rang des pierres précieuses, et on croit qu'elle est de la même pâte que l'opale, quoiqu'elle n'ait pas les brillantes couleurs de cette belle pierre. Voyez OPALE. En effet j'ai observé dans un morceau de mine d'opale, qui est au cabinet du roi, quelques parties très-ressemblantes au girasol, placées près des parties d'opale. Cependant on prétend aussi que le vrai girasol est plus dur que l'opale, et d'une pâte plus pure que celle de l'opale qui n'a pas de belles couleurs, et que l'on appelle fausse opale. Je ne doute pas qu'il n'y ait des girasols plus ou moins durs et plus ou moins nets ; mais il me parait que l'on peut donner ce nom à toutes pierres vitrifiables demi-transparentes, de belle pâte, et de couleur mêlée de blanc laiteux et de jaune ; lorsqu'elles sont taillées en globe ou en demi-globe, on y voit un point brillant qui change de place, quand on change la position de la pierre ; c'est pourquoi les Italiens leur ont donné le nom de girasol. Ainsi la fausse opale, c'est-à-dire l'opale qui n'a que des teintes de bleu et de jaune, peut être nommée girasol, et la calcédoine pourrait aussi être prise pour un girasol, lorsqu'elle est nette et teinte de bleu ou de jaune, car elle a tous les caractères du girasol. Voyez CALCEDOINE. (I)
S. f. terme de Lapidaire, manière dont une pierre est sertie ou montée. On a été très-longtemps à produire la sertissure d'une pierre dans le métal. On pouvait fondre, forger un anneau, le réparer même à la lime, sans savoir cependant établir les pierres dans les métaux, rabattre des parties fines et déliées qu'il fallait détacher, et réserver sur la place, pour fixer et assurer solidement une pierre, en un mot, ce qu'on appelle la sertir. On évitait tous ces détails, qui paraissent de peu de conséquence à nos artistes éclairés par l'habitude et la réflexion, et qui étaient très-difficiles alors, parce qu'on perçait la pierre avec le même instrument qui servait à la graver, et qu'on la passait ensuite dans une ganse. Telle était la méthode des anciens, qui ne connaissaient, ou ne pratiquaient pas notre façon légère de sertir. (D.J.)