S. f. terme de Lapidaire, manière dont une pierre est sertie ou montée. On a été très-longtemps à produire la sertissure d'une pierre dans le métal. On pouvait fondre, forger un anneau, le réparer même à la lime, sans savoir cependant établir les pierres dans les métaux, rabattre des parties fines et déliées qu'il fallait détacher, et réserver sur la place, pour fixer et assurer solidement une pierre, en un mot, ce qu'on appelle la sertir. On évitait tous ces détails, qui paraissent de peu de conséquence à nos artistes éclairés par l'habitude et la réflexion, et qui étaient très-difficiles alors, parce qu'on perçait la pierre avec le même instrument qui servait à la graver, et qu'on la passait ensuite dans une ganse. Telle était la méthode des anciens, qui ne connaissaient, ou ne pratiquaient pas notre façon légère de sertir. (D.J.)

SERTISSURE A GRIFFES, (Metteur - en - œuvre) on peut distinguer deux sortes de sertissures à griffe, celle des ouvrages à griffe, où la pierre enchâssée repose sur une bâte à laquelle on a soudé des pointes qui se rabattent sur la pierre, et forment tout son lieu ; ces sortes d'ouvrages sont peu solides, le moindre effort peut rompre ces pointes ; et la pierre n'étant retenue que par elle, s'échappe et se perd ; aussi ne monte-t-on de cette façon, que des pierres fausses et de peu de valeur. Les sertissures ordinaires sont celles auxquelles, outre la sertissure qui enveloppe la pierre de toutes parts, on a réservé sur l'épaisseur même de la sertissure de petites épaisseurs qui se terminent en pointe d'un côté, en courbe de l'autre, et servent à assurer de plus en plus la solidité du serti des pierres : cette façon de sertir est la plus usitée, s'emploie pour les pierres du plus grand prix et est la plus solide.

SERTISSURE A BISEAU CREUX, (Metteur en œuvre) c'est la façon la plus ordinaire de sertir et monter en bagues ou cachets, les cornalines, jaspes, agathes, etc.

Pour former cette sertissure, on coupe avec l'onglette tranchante, sur le milieu du plat de la sertissure un filet ; on frappe avec le poinçon entre les deux épaisseurs séparées par ce filet pour rabattre l'épaisseur intérieure sur la pierre, et serrer la matière contre la pierre, quand elle est suffisamment serrée, avec une onglette ronde ; et en la penchant du côté de la pierre, on enlève toutes les inégalités formées par le poinçon sur cette épaisseur qui forme la sertissure de la pierre, le biseau se découvre à la hauteur du feuillet, et l'on forme un creux tout-à-l'entour, qui lui a fait donner le nom de biseau creux ; quelquefois on forme sur le dehors de l'épaisseur extérieure des ornements contournés, qui lui ont fait donner le nom de biseau creux à contour.

SERTISSURE A FEUILLES, on appelle de ce nom les sertissures sur l'épaisseur extérieure desquelles, en place de griffes, on forme des feuillages, qui n'ont de forme décidée que le goût de l'artiste.

SERTISSURE A FILET, (Metteur en œuvre) c'est une sorte de sertissure que l'on emploie volontiers dans la monture des boucles à pierre, et quelquefois dans d'autres ouvrages ; on opere, pour former cette sertissure, comme dans celle à biseau creux ; elle consiste en ce qu'on réserve à l'entour de l'ouvrage un bord uni et élevé ; la sertissure de la pierre, comme dans la sertissure à biseau creux, est prise sur le plat de l'épaisseur, et rabattue en-dedans ; cette espèce de sertissure a l'avantage, quand elle est bien faite, d'être plus solide, surtout pour les boucles, dont l'extérieur est souvent exposé à être heurté, en ce qu'elle garantit la sertissure qui se trouve à côté par le bord réservé, et la pierre elle-même, dont les vivarêtes se trouvent plus éloignées du bord, et à couvert par une espèce de petit mur.