Manufacture

AIGUILLER la soie, en terme de Manufacture, c’est se servir de poinçons d’aiguilles, et autres instruments de cette nature, pour nettoyer la soie fur l’asple ou hors de l’asple. Cette manœuvre est expressément défendue par l’article 17 du règlement de Piémont, sous peine de dix livres d’amende ; &c c’est avec juste raison : la soie fur l’asple s’éraillerait et fe détordrait par le poinçon ; hors de l’asple ce serait encore pis, parce qu’elle est sèche. D’ailleurs, ce besoin d’aiguiller la soie marque qu’on n’a pas pris les précautions nécessaires, soit dans la séparation des cocons, soit dans leur séjour dans la bassine, pour en tirer une soie pure et nette.
S. m. (Manufacture et Commerce) mousseline très-fine, ou toîle de coton claire, qui vient particulièrement de Bengale. Voyez l'article MOUSSELINE.
S. m. (Manufacture et Commerce) toiles de coton à carreaux. Elles viennent particulièrement de Surate. Il y en a de différentes couleurs.
S. m. pl. (Manufacture et Commerce) toiles peintes qui se fabriquent dans le Mogol. Voyez TOILES PEINTES.
ou LAINER, (Manufacture) c'est tirer l'étoffe au chardon. Cette opération n'a lieu qu'aux ouvrages en laine. Voyez en quoi elle consiste à l'article DRAP.
S. m. (Manufacture et Commerce) sorte de papier, dont le trait, les desseins, et les personnages sont imprimés avec des planches de bois grossièrement faites, puis les couleurs mises dessus avec le patron, comme on le pratique pour les cartes à jouer. Le domino se fabrique particulièrement à Rouen et en d'autres villes de province. Il ne peut servir qu'aux paysans, qui en achetent pour garnir le haut de leurs cheminées. Tous les dominos sont sans gout, sans correction de desseins, encore plus mal enluminés, et patronnés de couleurs dures. Article de M. PAPILLON.
S. m. terme de Manufacture ; les laineurs ou emplaigneurs appellent ainsi une espèce de grand gril de bois, soutenu de quatre petits pieds de bois, qui est placé sous la perche à lainer, pour recevoir l'étoffe à mesure qu'elle se laine. Les Tondeurs de draps se servent aussi d'une espèce de faudet, pour mettre sous la table à tondre, dans lequel ils font tomber l'étoffe lorsque la tablée est entièrement tondue. Ce faudet est composé de deux pièces, qui jointes ensemble par le milieu, ressemblent à une espèce de manne qui n'aurait point de bordure aux deux bouts. Richelet, Savary, &c.
S. f. (Manufacture) tissu leger ou tout de fil, ou tout de soie, ou fil et soie, travaillé à claire voie, et percé de trous comme le tissu de crin dont on fait les cribles : la fabrication de cette espèce d'étoffe ou de toîle est très-ingénieuse ; ceux qui en ont parlé n'ont pas considéré le métier d'assez près ; et à juger de la gaze par ce qu'on en lit dans le dictionnaire du Commerce, il est bien difficîle de la distinguer de la toîle ou du satin.

Pour fabriquer la gaze, il faut commencer par disposer la chaîne comme si on avait à fabriquer une autre étoffe de soie ; je veux dire la devider sur l'ourdissoir (Voyez l'article OURDISSOIR) ; la porter de l'ourdissoir sur le plioir (Voyez l'article PLIOIR) ; et du plioir sur les ensuples ; l'encraiser, et achever le montage du métier.

ou ERÈS, s. f. (Manufacture) sorte de toiles qui se fabriquent en Bretagne, et qu'on envoye aux îles Canaries.
S. m. (Manufacture) toiles de coton, fines, blanches et serrées, dont la fabrique revient à celle des toiles de Hollande. On les apporte des Indes orientales. Les meilleures sont de Bengale. La pièce porte sur une aune et un sixième de large, neuf aunes et demie de longueur.