S. m. (Coupe des pierres) par analogie au sommet ; c'est la première pierre d'une plate-bande, laquelle porte à plein au sommet du pied droit, où elle forme le premier lit en joint, et l'appui de la butée des claveaux pour les tenir suspendus sur le vide de la baie, d'où ils ne peuvent s'échapper qu'en écartant les sommiers ou coussinets. La coupe ou inclinaison de leur lit enjoint sur l'horizon, est ordinairement de 60 degrés ; parce qu'on a coutume de la tirer du sommet d'un triangle équilatéral.

SOMMIER, (Finance) gros registre où le commis des aydes, les receveurs des tailles, et autres commis des bureaux des fermes du roi, écrivent les sommes à quoi montent les droits qu'ils reçoivent journellement. Quelques marchands, négociants, et banquiers, donnent aussi le nom de sommiers, à celui de leurs registres, qu'on appelle le grand livre. Dictionnaire du Commerce. (D.J.)

SOMMIER, (Commerce) se dit des bêtes de somme dont les voituriers et messagers se servent pour le transport des marchandises. Le messager de Lyon a dix sommiers, c'est-à-dire, dix chevaux de charge. Dictionnaire de Commerce.

SOMMIER, (Commerce de bois) pièce de bois ordinairement de brin qui tient le milieu pour la grosseur, entre la poutre et la solive. Trévoux. (D.J.)

SOMMIERS, (Brass.) ce sont les pièces de bois sur lesquelles sont placées les cuves, les bacs, et les tringles de la touraille.

SOMMIER, (Coffretier - Malletier) autrement dit coffre de charge, grand coffre fait pour être porté à la guerre ou en voyage sur des mulets ou des chevaux. Trévoux. (D.J.)

SOMMIER, (Pièce d'une presse d'Imprimerie) est un morceau de bois à-peu-près carré, de deux pieds de long, sur deux pieds de diamètre, et dont chacune des extrémités se termine par deux tenons : il y a à une presse deux sortes de sommiers, savoir celui d'enhaut et celui d'en-bas.

Le sommier d'en-haut (voyez les Planches et les fig. d'Imprimerie), est celui où est enchâssé l'écrou de la vis de la presse ; et sur celui d'en-bas, est posé le berceau dans lequel roule, Ve et vient tout le train de la presse : ils sont posés l'un et l'autre entre les deux jumelles, et maintenus au moyen de leurs doubles tenons qui entrent dans les doubles mortaises faites au-dedans des jumelles. Voyez aussi les explications des Planches.

SOMMIER de clavecin, (Lutherie) est la pièce de bois dans laquelle entrent les fiches qui servent à tendre les cordes de cet instrument. C'est une forte pièce de hêtre ou autre bois à-peu-près de même qualité, assemblée dans les côtés du clavecin par des tenons en queue d'hironde. Sur le sommier sont collés deux chevalets 1, 2, F F ; le premier porte les cordes de la petite octave, lesquelles vont s'attacher aux fiches du rang 2 3, qui doivent passer entre les cordes de l'unisson, qui sont les deux grandes cordes à l'unisson du clavessin. Ces deux rangs de cordes qui passent sur le grand chevalet E F, vont s'attacher aux chevilles des deux rangs 4 5, 6 7. Chacun de ces rangs a autant de chevilles qu'il y a de touches au clavier ; les chevilles sont rangées sur deux lignes près l'une de l'autre en cette sorte : celles du rang inférieur sont celles du rang antérieur du clavessin, et répondent aux touches diatoniques, et celles du rang supérieur ou postérieur du clavessin, répondent aux touches cromatiques ou aux feintes en cette manière.

SOMMIER de positif, représenté Planche d'Orgue, fig. 12. ne diffère de celui du grand orgue qu'en ce que la laie E F est en-dessus, et que les soupapes n s'ouvrent en poussant par le petit bâton o n qui traverse une boursette. Voyez BOURSETTE. Ce petit bâton est poussé en-haut par la bascule du positif, voyez à ce mot ; le derrière de la laie est assemblé par une languette dans une rainure faite à la table du sommier du côté de la queue des soupapes, qui sont de même que celles du sommier de grand orgue, voyez SOMMIER de grand orgue ; le dessus E F de la laie est assemblé d'un côté à rainure et languette avec le derrière de la laie, et par-devant à tenons et mortaises avec trois morceaux de bois assemblés de même avec le châssis. Ces morceaux de bois, le châssis du sommier et le dessus de laie qui forment deux cadres, sont entaillés en drageoir à mi-bois, pour recevoir deux devants de laie A E : à la partie opposée au-dessus E F de la laie, et en-dessous du sommier est une planche r S collée et clouée sur les barres du châssis. C'est par des trous faits à cette planche que passent les petits bâtons o n qui lèvent les soupapes ; ces trous sont fermés par des boursettes qui laissent mouvoir les petits bâtons, et retiennent l'air ou le vent renfermé dans la laie. Voyez BOURSETTE. Le côté S de cette planche porte sur la moitié des morceaux Xe décrits au mot SOMMIER de grand orgue, sur l'autre moitié desquels la peau de mouton, qui ferme le dessous des gravures, est aussi collée. Les jeux que l'on met dans le positif sont les mêmes que ceux du grand orgue, avec cette différence, qu'ils sont de plus menue taille s'ils sonnent l'unisson des premiers, ou des dessus s'ils sont plus courts. Voyez JEUX.

SOMMIER de grand orgue, et en général tout sommier d'orgue est la partie de l'orgue sur laquelle les tuyaux sont rangés, et qui leur distribue le vent.

Un sommier est composé de plusieurs parties. Pour faire un sommier, il faut prendre du bois d'Hollande, ou de Vauge (le plus sec est le meilleur), le refendre et le corroyer, c'est-à-dire le blanchir avec le rabot. On le laisse ensuite trois semaines ou un mois dans quelque endroit ; comme, par exemple, un grenier exposé aux variétés de la température de l'air, pour lui laisser faire son effet.

Après que le bois est parvenu à son état de repos, on le dresse bien de tous côtés, et on en fait un châssis, A B, C D, fig. 2. Orgue, dont les côtés A C, B D, s'appellent la largeur ou la profondeur du châssis, et les côtés A B, C D, la longueur du même châssis ; ces derniers côtés sont entaillés à leur partie intérieure, comme H F ; les entailles aussi-bien par les denticules k qui les séparent suivent le diapason. Voyez DIAPASON. Après que les deux longs côtés du châssis, qui est assemblé à queue d'hironde, ou à tenons et mortaises, sont entaillés, on fait des barres G H, F E, aussi longues que la largeur du châssis, et d'un équarrissage égal à celui de l'entaille qu'elles doivent remplir exactement pour faire tenir ces barres dans leurs entailles ; on les colle et on les cloue avec des clous d'épingles ; les barres et les intervalles qu'elles laissent entr'elles, qui s'appellent gravures, doivent suivre le diapason ; les entailles, comme on a dit, ont la même largeur que les barres qui doivent les remplir exactement, et les denticules la même largeur que les gravures auxquelles elles correspondent.

Après que le châssis et les barres sont assemblés, on dresse le dessus et le dessous, et on applique sur le dessus une table a b c d, fig. 3. Orgue. Cette table est aussi faite de bois d'Hollande, que l'on colle et l'on cloue sur le châssis et les barres. Lorsque la table est collée et séchée, on retourne le sommier ; en sorte que les gravures soient en-dessus, et l'on verse dedans un plein chauderon de colle, pour enduire et fermer tous les joints et pores des bois ; on réïtère jusqu'à trois fois la même opération, observant que pour le premier enduit la colle soit très-claire, pour le second un peu plus forte, et pour le troisième assez épaisse.

Lorsque les enduits de colle forte sont séchés, on ajuste des morceaux de bois x Xe fig. 2. épais seulement d'une ligne et demie ou deux entre les barres H G, E F, du sommier : ces morceaux de bois qui sont à l'affleurement des barres, doivent être éloignés de la barre de devant du châssis d'une distance H Xe F Xe B Xe moins grande de quatre lignes que les soupapes n'ont de longueur.

Après que ces morceaux de bois sont collés, on colle des bandes de vélin (voyez VELIN) sur la partie du châssis A B x Xe fig. 2. Orgue. Ces bandes de vélin couvrent la barre antérieure A B, les parties H Xe F Xe B Xe des traverses H G, F E, et les épaulements x x qui bornent le plan des soupapes. Lorsque les bandes de vélin sont collées et séchées, on colle de la peau de mouton sur toute l'étendue x x D C ; ce qui acheve avec le parchemin des soupapes de couvrir tout le dessous du sommier. Pour faire étendre la peau et rechauffer la colle, on se sert d'un linge trempé dans de l'eau bouillante que l'on exprime avant de l'appliquer sur la peau ; ce qui donne le moyen de la pouvoir étendre à son gré, voyez la fig. 4. N L M K.

Pour faire les soupapes, on prend du bois d'Hollande très-sec, on le dresse, et on le dégauchit de tous côtés ; les soupapes doivent avoir de longueur quatre lignes de plus que l'ouverture k Xe fig. 2. et aussi quatre lignes de plus de largeur que la gravure sur laquelle elle doit être appliquée ; on abat ensuite les faces latérales en talud ou en glacis, en sorte que les deux longues faces latérales D C, fig. 8. et son opposée ne soient éloignées que d'une ligne ou une ligne et demie du trait de scie a o de la soupape ; on donne à la face E o D une inclinaison semblable, et à son opposé qui est la queue, celle de quarante-cinq d ; ensuite on met des anneaux de fil-de-fer sur la partie de devant. Ces anneaux doivent être placés à l'extrémité antérieure o du trait de scie o a, voyez f, fig. 9. et la soupape est achevée ; on colle ensuite dessous un morceau de peau de mouton A, fig. 8. par le côté glabre, en sorte que le côté du duvet soit tourné au-dehors ; ce morceau de peau doit être d'un pouce ou un et demi plus long que la soupape, et excéder de cette quantité du côté de la queue ; ces morceaux de peau que l'on colle sur les pièces x x de la fig. 2. servent de charnière aux soupapes, sur la queue ou face postérieure desquelles on colle un morceau de la même peau, qui couvre cette face et la charnière C B, fig. 8. Ce morceau empêche que la soupape ne se décolle de la peau qui couvre toute la face inférieure. Avant d'appliquer les soupapes sur les places qui leur conviennent, on perce et découpe avec un couteau le vélin qui ferme les gravures en ces endroits, ainsi qu'on peut voir aux ouvertures a a a a et de la fig. 4. Après que les soupapes sont ainsi collées, comme on peut voir en b b b ; on met à chacun de leur côté une pointe de laiton ou de fil-de-fer c c c vers la partie antérieure : ces pointes servent à guider la soupape dans ses mouvements, en sorte qu'elle retombe toujours sur l'ouverture a de la gravure.

Lorsque les soupapes sont faites et montées sur le sommier, on fait la boite F E, fig. 4. 6. 7. 9. 10. appelée laie, qui les enferme, laquelle n'a que trois côtés : le côté F, fig. 6. et 9. est une planche de bois de chêne de trois ou quatre pouces de large, et aussi longue que le sommier. Cette barre est appliquée et collée sur les pièces Xe sur une partie desquelles les peaux des soupapes sont aussi collées. Le côté F, opposé à cette barre, s'appelle devant de laie : il est composé de deux planches entaillées à mi-bois dans tout leur circuit. Cette entaille du drageoir est faite avec un guillaume, aussi-bien que celui du châssis qui reçoit ces deux devants de laie, voyez la fig. 6. qui est le profil, et les fig. 7. et 10. les devants de la laie sont revêtus de peau collée par son côté glabre sur toute la surface qui regarde l'intérieur de la laie pour la fermer exactement ; chaque pièce du devant a deux anneaux G G, fig. 7. 10. 14. qui servent à la pouvoir retirer, quand on veut rétablir quelque soupape. Les devants de la laie sont retenus dans leur cadre par des tourniquets de fer p p, fig. 7. le dessous de la laie, qui est le côté opposé aux soupapes, est assemblé à rainure et languettes, avec le fond E de la laie, et à tenons et à mortaises, avec les trois morceaux de bois E F E, qui forment avec le sommier les deux cadres entaillés en drageoir dans tout leur pourtour, qui reçoivent les deux devants de laie. A la partie intérieure du dessous de la laie est collée une barre de bois m, fig. 6. aussi longue que l'intérieur de la laie : cette barre est traversée par des traits de scie m m, fig. 7, parallèles et directement placés vis-à-vis ceux des soupapes qui doivent les regarder ; ces traits de scie, tant ceux des soupapes que de la barre de bois m, qu'on appelle guide, servent à loger un ressort f g e, fig. 6 et 9. Ces ressorts qui sont de laiton le plus élastique que l'on puisse trouver, ont la forme d'un U d'Hollande majuscule : les deux extrémités de ces ressorts font le crochet vers la partie extérieure ; ces crochets entrent dans des trous f e percés, l'un dans le trait de scie de la soupape, et l'autre vis-à-vis dans le trait de scie du guide. Ces ressorts auxquels le guide sert de point d'appui servent à renvoyer la soupape vers le sommier, et à l'y tenir appliquée ; entre le guide m et le devant de la laie, il doit y avoir des trous d e ; ces trous servent à passer les boursettes d e, qui communiquent aux soupapes par le moyen des S, e f, qui tiennent par une de leurs extrémités aux anneaux f des soupapes, et par l'autre aux anneaux supérieurs e des boursettes. Voyez BOURSETTE. Les soupapes sont tirées par les touches du clavier par le moyen des targettes qui vont des boursettes à l'abrégé, et de celles qui vont de l'abrégé aux touches du clavier. Voyez ABREGE. Un des bouts de la laie est bouché, et l'autre bout a une ouverture carrée E D, fig. 14. entaillée en drageoir, comme les cadres qui reçoivent les devants de laie : cette ouverture sert à recevoir le porte-vent qui vient des soufflets. Voyez SOUFFLETS et PORTE-VENT DE BOIS.

Le dessus de la table du sommier est garni d'autant de tringles H H, fig. 7. et une de plus qu'il doit y avoir de jeu sur le sommier. Ces tringles qui sont de feuillet sont collées et clouées sur la table, et doivent croiser les gravures ; on les appelle registres dormants, à cause des registres qui sont placés entr'eux. Voyez REGISTRES DORMANS. Les registres, ainsi nommés de regère, rego, gouverner, parce qu'en effet ils gouvernent le vent qui anime l'orgue, sont des règles M N, fig. 10. et 11. de bois de feuillet très-sec : ces règles doivent occuper toute la largeur que laissent entr'eux les registres dormants, entre deux desquels elles doivent couler facilement ; on colle sous le registre de la peau de mouton par le côté glabre : le duvet doit être tourné du côté de la table du sommier, sur laquelle le registre doit poser. Les facteurs de Flandre ordinairement ne mettent point de peau sous les registres, mais ils dressent si bien la table du sommier et le registre, que l'air ne saurait trouver entre deux aucun passage ; cependant la méthode de les garnir de peau est préférable, car pour peu que le bois travaille ou gauchisse, le vent s'introduit d'une gravure dans une autre, ce qui produit un cornement insupportable.

Après que les registres sont placés sur le sommier entre les tringles H H, appelés registres dormants, on les égalise à la hauteur de ces tringles, et on met des épaulements : les épaulements N O, M O sont des morceaux de bois aussi larges que le registre que l'on colle sur ses extrémités, qui doivent excéder la longueur du sommier d'un demi-pié de chaque côté : les épaulements doivent laisser entr'eux une longueur o o, fig. 11. égale à toute la longueur A B du sommier, et à la moitié de la distance qui se trouve entre le milieu d'une gravure et le milieu de celle qui est à côté. Par-dessus les registres et leurs guides, les registres dormants, on met une table a b c d, fig. 9. et 10. de bois d'Hollande ou de Vauge, qu'on appelle chape ; les chapes qui sont épaisses au-moins d'un pouce, servent à recevoir les tuyaux par leurs pieds qui entrent dans des cavités hémisphériques. Voyez PIE de tuyaux d'orgue. Pour trouver sur la chape, qui doit être arrêtée sur le sommier par les quatre coins avec des chevilles, les places des tuyaux, il faut tracer des lignes u Xe fig. 10. ces lignes doivent répondre sur le milieu des gravures et des lignes z y, qui doivent répondre sur le milieu des registres. Pour tracer les premières, il faut, avant d'avoir collé la table du sommier sur les barres, avoir tracé sur les longs côtés du châssis les points s t, qui répondent à la gravure, diviser ensuite l'espace s t en deux parties égales au point r, mener avec l'équerre des menuisiers la ligne droite r u perpendiculaire au plan de la chape, faire la même opération à l'autre extrémité Xe et à toutes les gravures, tirer ensuite les lignes u Xe u Xe qui répondront sur le milieu des gravures. Pour tracer les autres lignes z y, il faut prolonger sur les côtés de la chape les têtes des registres dormants, et diviser l'espace qu'elles laisseront entr'elles en deux parties égales, mener par les points de division les lignes z y, z y, qui répondront directement sur le milieu des registres : les intersections des lignes u Xe z y, sont les endroits où il faut percer avec un vilbrequin les trous, lesquels se rencontreront perpendiculairement sur les gravures dans lesquelles ils doivent déboucher : la chape, le registre et la table du sommier doivent tous trois être percés. Il faut observer qu'un des épaulements doit porter contre la table du sommier, l'autre épaulement qui est celui où la bascule du mouvement prend, voyez MOUVEMENT, doit en être éloigné de l'autre côté de la moitié de l'intervalle u u ou x Xe que nous avons dit être l'excès de la longueur o o du registre, fig. 11. sur celle de la table du sommier. Après avoir percé les trous, on les agrandit, et on les brule avec des fers chauds pour les approprier ; les trous des basses qui doivent avoir une certaine grandeur, se font carrés par-dessous les chapes, et on les équarrit jusqu'à la moitié de l'épaisseur de la chape ; dans l'autre moitié de la chape, on les arrondit pour recevoir le pied des tuyaux. Ceux des registres et de la table sont carrés dans toute l'épaisseur de ces pièces ; on fait ces trous des basses avec un ciseau de menuisier, c'est même à cause qu'on les fait avec un ciseau qu'ils sont carrés ; leur figure au reste est assez indifférente ; on les fait avec un ciseau, à cause de l'inconvénient qu'il y aurait de les bruler avec un fer chaud assez gros pour les creuser, la chaleur considérable d'un gros morceau de fer étant capable de faire éclater le bois. Un registre est ouvert lorsque ses trous répondent vis-à-vis ceux de la table du sommier et ceux de la chape, ce qui établit la communication de ces derniers à la gravure. Voyez D D, fig. 12. Orgue. Il est fermé lorsque le registre est enfoncé, en sorte que les intervalles de ses trous a b c d e f, fig. 11. répondent entre les trous correspondants de la table et de la chape. Voyez e c, fig. 12 ; ce qui empêche la communication du vent de la gravure aux trous de la chape. Quant à l'arrangement des jeux, il faut savoir qu'un jeu est posé sur un seul registre, selon la largeur du sommier : le premier jeu que l'on pose est sur le devant du sommier, qui est le côté de la laie marqué I, fig. 9. on met la montre de 16 pieds ensuite sur le registre marqué II, le bourdon de 16 ou 8 pieds bouché sonnant le 16. Pour entendre ce que c'est qu'un 16 pieds, un 8 pieds bouché sonnant le 16, voyez l'article JEUX, et leurs articles particuliers, ensuite le grand cornet, et selon l'ordre de la table suivante.

Pour éviter la confusion parmi tant de jeux, on fait le sommier du grand orgue en deux parties, et on place les basses aux côtés extérieurs de chaque partie vers les bascules des mouvements, en sorte que les plus grands tuyaux sont vers les côtés de l'orgue, et les petits au-dessus dans le milieu où l'on fait un pont sur lequel on pose les sommiers de cornet et de la trompette du récit, et quelquefois aussi les chapes de la fourniture et de la cimbale, lorsqu'on ne les met pas sur le sommier. Voyez l'article de ces jeux.

Pour faire tenir tous ces jeux debout sur les chapes des sommiers dans les trous desquels ils ne font que poser, on met des faux sommiers a b c d, fig. 14, qui sont des planches de feuillet d'Hollande que l'on perce avec les tarières pointues des charrons d'autant de trous e e qu'il y en a à la chape du sommier : ces trous qui doivent être assez grands pour que le tuyau H K puisse y entrer, doivent avoir leur centre perpendiculairement au-dessus de celui des trous de la chape, vis-à-vis desquels ils se rencontrent. Pour trouver la place du centre de ces trous, on trace sur le faux sommier les mêmes lignes u x z y qu'on a tracées sur la chape ; et aux intersections de ces lignes on perce des trous avec un vilebrequin que l'on accrait avec un autre dont la meche est plus grosse, et avec les tarières pointues, jusqu'à ce que les tuyaux puissent y entrer ; après on place le faux sommier sur le sommier à environ un demi-pié de distance ; on le fait tenir par quatre piliers fixés aux quatre coins avec des vis ; on place ensuite les pieds des tuyaux dans les trous du faux sommier, et on les fait entrer dans les trous des chapes, comme les tuyaux K H. On doit remarquer que la bouche des tuyaux doit toujours être en-dessus du faux sommier, et que par conséquent il faut que les pieds des tuyaux soient quelques pouces plus longs que la distance de la chape A B C D au faux sommier a b c d.

Il suit de cette construction qu'après que la laie est remplie du vent des soufflets, si l'organiste abaisse une touche du clavier (qui par le moyen de sa targette fera tourner un rouleau de l'abrégé, lequel par le moyen d'une autre targette tirera une soupape, et la fera ouvrir), que l'air condensé contenu dans la laie entrera dans la gravure dont la soupape est ouverte, et passera de-là par le trou de la table et du registre qui sera ouvert dans le trou correspondant de la chape, d'où il entrera dans le tuyau par le trou de son pied : ce qui le fera parler. Voyez l'explication de la manière dont le vent fait parler les tuyaux, à l'article BOURDON DE SEIZE et au mot JEUX.

Le sommier du positif diffère peu de celui du grand orgue ; toute la différence est que la laie E F, fig. 12, est en-dessus du côté de la table, et que les soupapes s'ouvrent en foulant en-dessous par le moyen des petits bâtons o n, qui portent sur le haut des bascules du positif. Voyez BASCULE DU POSITIF et POSITIF.

SOMMIER, (Maréchalerie) on appelle ainsi un cheval de somme.

SOMMIER, terme de Parcheminier, c'est une peau de veau, qui couvre la herse, ou métier des parcheminiers, et qui soutient la peau qu'on travaille, dans le temps qu'on la rature.

Contre-sommier, est une peau de parchemin en cosse, qu'on pose entre le sommier et la peau qu'on rature, afin que le fer trouve plus de facilité à mordre. Voyez PARCHEMIN.

SOMMIER, terme de Tonnelier, c'est ainsi qu'on nomme les cerceaux doubles, qui se placent aux deux extrémités d'une futaille, et immédiatement sur le jable, afin de lui donner plus de force.