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Catégorie parente: Arts & métiers
Catégorie : Vitrerie
S. f. (Vitrerie) verre que l'on met aux croisées, châssis, etc. pour laisser le passage à la lumière. Les vitres, ou le vitrage, sont des panneaux de pièces de verre mises par compartiments, et qui ont différentes formes.

L'usage des vitres est fort postérieur à la découverte du verre. Selon M. Félibien, du temps de Pompée, Marcellus Scaurus fit faire de verre une partie de la scène de ce superbe théâtre qui fut élevé dans Rome pour le divertissement du peuple, et il n'y avait cependant point alors de vitres aux fenêtres des bâtiments. Les personnes les plus riches fermaient les ouvertures par lesquelles elles recevaient le jour, avec des pierres transparentes, comme les agates, l'albâtre, etc. et les pauvres étaient exposés aux incommodités du froid et du vent.

On ne sait pas quel est celui qui fit connaître la manière d'employer le verre au-lieu des pierres transparentes ; mais l'histoire nous apprend que les premières vitres furent de petites pièces rondes, que l'on assemblait avec des morceaux de plomb refendus de deux côtés, afin d'empêcher que le vent ni l'eau ne pussent passer. On employa après cet heureux essai, des verres de différentes couleurs, que les verriers savaient colorier, et on les rangea par compartiments. Le succès donnant de l'essor à l'imagination, on tâcha de représenter sur les vitres toute sorte de figures, et même des histoires entières : ce qui s'exécuta d'abord sur du verre blanc, avec des couleurs à la colle, mais les injures de l'air ayant détruit cet ouvrage, on découvrit d'autres moyens. Voyez PEINTURE sur verre. (D.J.)

VITRE, (Histoire des inventions) les vitres ne furent inventées que vers le siècle de Théodose surnommé le grand ; et c'est S. Jérôme, à ce que pense le père Montfaucon, qui en parle le premier. Avant le règne de ce prince, on ne s'était point encore avisé d'employer le verre au vitrage. Séneque dit que ce fut de son temps qu'on commença de mettre aux fenêtres des pierres transparentes. On en fit venir de différents pays, et l'on taillait celles qui fournissaient un plus grand jour. Pline le jeune s'en servait aussi pour le même usage. Cependant, quoi de plus aisé à des gens qui depuis si longtemps employaient le verre à tant de choses, que de s'en servir aussi pour jouir, à l'abri des injures de l'air, de la clarté du jour, sans perdre la vue des objets même les plus éloignés ? (D.J.)

VITRES, peintures sur des, (Peinture) la peinture sur les vitraux des églises et des palais, ayant été autrefois beaucoup d'usage, cet art produisit plusieurs artistes qui s'y distinguèrent. Cousin (Jean), né à Soucy près de Sens, sur la fin du seizième siècle, est le plus ancien peintre français qui se soit fait quelque réputation en ce genre. C'est lui qui a peint les vitres de la sainte Chapelle de Vincennes sur les desseins de Raphaël ; il a peint aussi sur les vitres du chœur de S. Gervais à Paris, le martyre de S. Laurent, la Samaritaine, et le paralytique. Desangives a encore mieux réussi que Cousin. Mais les peintres flamands et hollandais l'emportent sur ceux de tous les autres pays, et l'on peut dire que l'église de Tergaw en particulier, fournit des morceaux excellents en ce genre. Quant à ce qui regarde l'opération de cette peinture entièrement abandonnée, voyez PEINTURE sur verre. (D.J.)




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