terme de Corderie, endroit où l'on fîle le chanvre pour en faire des cordes.

Il y a des fileries qui sont découvertes, et d'autres qui sont couvertes.

Le long des murailles des villes, à l'abri des vents ; dans les fossés ou sous les arbres des remparts, à couvert du soleil, on voit souvent des fileurs-marchands qui travaillent. Ce sont ces endroits qu'on appelle des fileries découvertes ; ainsi ces fileries ne sont autre chose qu'une allée longue, unie, et qui est un peu à couvert du soleil ou du vent. Les marchands n'en ont pas d'autres ; et il y en a de pareilles dans les ports du Roi, où l'on ne travaille que quand les ouvrages pressent beaucoup.

On conçoit aisément que les ouvriers ne peuvent pas travailler dans les grandes chaleurs, à cause de l'ardeur du soleil ; ni dans les grands froids, ni même dans aucune saison, quand il pleut : c'est pourquoi dans les ports du Roi, où il est important que les ouvrages ne soient pas interrompus, il y a des fileries couvertes.

Les fileries couvertes sont de grandes galeries longues depuis 600 jusqu'à 1000 pieds, larges de 20, 25 ou 28 pieds, et hautes sous les tirants de la charpente de 8 à 9 pieds. Il y a de côté et d'autres des fenêtres garnies de bons contre-vents, que l'on ouvre ou que l'on ferme suivant que l'exige la température de l'air.

Dans une filerie de 20, 25 ou 28 pieds de largeur, il y a ordinairement trois ou quatre rouets à chaque bout, autant de tourets, et des rateliers de distance en distance pour soutenir le fil. Voyez CORDERIE, et les fig. Voyez l'art. de la Corderie de M. Duhamel.