Sucrerie

S. f. (Sucrerie) c'est ainsi qu'on nomme les cannes, après qu'elles ont passé au moulin. On les conserve dans des hangars qu'on appelle casés, pour être brulées sous les poeles à sucre, quand elles seront seches. C'est l'ouvrage des négresses d'en faire des paquets au sortir des cylindres du moulin : on nourrit les chevaux, les bœufs, les cochons, avec celles qui trop brisées et réduites en trop petits fragments ne peuvent entrer en paquets ; trois jours de soleil suffisent pour les sécher ; au lieu de paille et de feuilles de cannes, on les met sous les premières chaudières dans les endroits où le bois est commun, et sous les dernières chaudières lorsque le bois est rare. Voyez SUCRE, SUCRERIE.
S. f. (Sucrerie) c'est ainsi qu'on appelle des morceaux de bois legers, minces, arrêtés ensemble par le bout d'en-haut : on en couvre les formes cassées, pour les mettre en état de servir encore. L'élévation que forme l'assemblage des morceaux de bois, s'appelle la tête ou le crochet de la cappe.
S. m. (Sucrerie) les sucriers sont des ouvriers qui travaillent dans les sucreries ; il y a deux sortes de principaux ouvriers dans les sucreries des îles françaises de l'Amérique ; les uns que l'on appelle simplement sucriers, les autres que l'on nomme raffineurs : les sucriers sont ceux qui purifient le vesou ou suc de cannes, qui le cuisent, et qui en font le sucre brut : les raffineurs sont ceux qui travaillent sur le sucre blanc, c'est-à-dire, qui le raffinent. On appelle aussi sucriers, ceux qui font le commerce du sucre, et qui ont une sucrerie. (D.J.)

ou EUVAGE, s. m. (Sucrerie) c'est ainsi qu'on appelle dans une sucrerie la partie du glacis garnie en carreaux de terre cuite qui forment l'encaissement de chaque chaudière à sucre, et en augmente considérablement les bords. Voyez SUCRERIE, EDIFICE.

S. m. (Sucrerie) suc provenant des cannes à sucre qui ont été écrasées au moulin ; c'est au moyen de plusieurs opérations et d'une forte cuisson dans les différentes chaudières d'une sucrerie, que le vésoul prend la consistance nécessaire pour former le sucre. Ce suc de cannes après avoir été purifié dans la seconde chaudière, et passé au-travers d'un linge propre dans des tasses de porcelaine, y ajoutant un peu de jus de citron, se prend chaud ; c'est une excellente boisson, délicieuse au goût et très-saine ; elle facilite l'expectoration, aide à la transpiration, et provoque le sommeil ; les dames du pays s'en régalent le soir avant de se coucher ; elles en prennent aussi dans le cours de la journée, y mêlant quelquefois de la farine de manioc, ce qui forme un brouet un peu épais, qu'elles appellent causse-caye ou causse-caille, dont on a parlé en son lieu.