S. f. étui de plusieurs instruments en acier ou autre métal ; il se dit de presque toutes les pièces de coutellerie : on le disait même autrefois des épées, et de-là sont venus les termes de dégainer, de rengainer, et quelques autres qui sont en usage parmi les gens d'épée.

Le mot de gaine a donné son nom à une des communautés de Paris. Voyez GAINIER.

La gaine se fait avec des mandrins, de la forme de l'instrument auquel on destine la gaine. On ajuste à la lime et à la rape des éclisses sur ces mandrins, de la figure, longueur, largeur, épaisseur, concavité, convexité convenables ; on double ces éclisses en-dedans de papier ou de parchemin colorés et quelquefois d'étoffe ; on les fixe ensemble avec de la bonne colle-forte ; on les couvre en-dessus d'un parchemin sur lequel on colle de la peau, du chagrin, de la roussette, du chien-de-mer, etc. Pendant tout ce travail, on tient le mandrin entre les éclisses, et les éclisses fixées sur l'une contre l'autre et sur le mandrin, par des cordes bien serrées, qu'on ne détache que quand on est assuré que les éclisses tiennent fortement ensemble ; c'est alors qu'on applique la couverture à la gaine ou à l'étui. Cet art qui ne parait rien et qui est assez peu de chose en lui-même, demande une propreté, une habileté, une main-d'œuvre, et une habitude particulière. Avec ces talents, on fait des ouvrages très-agréables ; et l'on en a beaucoup à faire. Il y a peu de commerce plus étendu que la Gainerie.

GAINE DE TERME, en Architecture, c'est la partie inférieure d'un terme, qui Ve diminuant du haut en-bas, et porte sur une base.

GAINE DE SCABELLON, en Architecture, c'est la partie ralongée qui est entre la base et le chapiteau d'un scabellon, et qui se fait de diverses manières, et avec différents ornements. Voyez SCABELLON. (P)

GAINE DE FLAMME, (Marine) c'est une manière de fourreau de toile, dans lequel on fait passer le bâton de la flamme.

De pavillon, c'est une bande de toîle cousue dans toute la grandeur du pavillon : les rubans y sont passés.

De girouette, ce sont des bandes de toîle par où l'on coud les girouettes au fût. (Z)

* GAINE ou GAIGNE, terme de Potier d'étain, c'est un trou carré qui traverse les empreintes ou calibres qui servent à tourner ; on pratique à ces outils de bois un trou rond avec une tarière ou un gros vilbrequin, qui les traverse d'un bout à l'autre ; on y place le mandrin de l'arbre du tour ; et après avoir fait plusieurs autres petits trous autour du gros, qui y communiquent, et placé le mandrin, on jette de l'étain fondu sous la forme d'un trou carré, juste au mandrin ; on a soin de marquer un côté du mandrin sur la gaine avant de le retirer, afin de remettre l'empreinte dans la même situation où était le mandrin lorsque la gaine a été faite, et que toutes les fois qu'on aura besoin de remonter l'empreinte sur le tour, elle se trouve toujours ronde. Lorsque la gaine est jetée, on met l'empreinte ou calibre sur le tour, et avec des crochets on lui donne telle forme qu'il lui faut. Voyez TOURNER L'ETAIN.