v. neut. terme de Chapelier. C'est se servir de l'arçon décrit à l'article précédent : cette opération est représentée (figure première, Planche de Chapellerie.) L L L L sont deux treteaux sur lesquels est posée une claie d'osier W qui en a deux autres H K, H K, à ses extrémités qui sont courbées en-dedans, et qu'on appelle dossiers. Elles servent à retenir les matières que l'on arçonne sur la première, dont le côté antérieur doit être appliqué contre le mur qui a été supprimé dans la figure, parce qu'il l'aurait caché entièrement. Ces mêmes matières sont aussi retenues du côté de l'ouvrier par deux pièces de peau M M, qui ferment les angles que la claie et les dossiers laissent entr'eux.

L'arçonneur A tient de la main gauche, et le bras étendu, la perche de l'arçon qui est suspendu horizontalement par la corde D E qui tient au plancher ; en sorte que la corde de boyau de l'arçon soit presque dans le même plan horizontal que la perche. De la main droite il tient la coche F représentée séparément (figure 10, Planche du Chapelier.) avec le bouton de laquelle il tire à lui la corde de boyau qui échappe en glissant sur la rondeur du bouton, et Ve frapper avec la force élastique que la tension lui donne, sur le poil ou la laine précédemment cardée, placée en G ; ce qui la divise et la fait passer par petites parties de la gauche de l'ouvrier à sa droite ; ce qu'on appelle faire voguer. On répète cette opération jusqu'à ce que le poil ou la laine soient suffisamment arçonnés ; pour cela on la rassemble sur la claie avec le clayon. Voyez CLAYON, et la figure 7 qui le représente. On conçoit bien comment la corde de boyau venant à échapper du bouton de la coche, doit pousser l'étoffe que l'on veut arçonner de droite à gauche : mais on n'entend pas de même pourquoi au contraire elle passe de la gauche à la droite de l'ouvrier : c'est ce qu'on Ve expliquer. Sait la ligne droite A B (Pl. I. de Chapel.) la corde dans son état naturel, c'est-à-dire en repos, D la coche, C le poil ou laine qu'il faut arçonner ; si on conçoit que la corde tirée par la coche au point b parvient en D, où elle cesse d'être retenue par le bouton de la coche, elle retournera contrainte par la force élastique au point de repos b, où elle ne s'arrêtera pas ; la vitesse acquise la fera aller au-delà comme en C, où elle frappera contre l'étoffe C, qui est en quantité considérable de ce côté ; elle s'y enfoncera jusqu'à ce que sa vitesse soit anéantie ; elle reviendra ensuite de C en b avec la même vitesse que celle qui la fait aller de b en C ; elle entraînera à son retour la petite quantité de poil ou de laine m, que le mouvement communiqué à la masse totale de poils par le premier choc, a fait élever sur son passage. Ainsi ces poils passeront de la gauche à la droite de l'ouvrier, ainsi qu'on l'observe.