S. f. (Littérature) trope ou figure de Rhétorique, par laquelle on substitue le nom appelatif au nom propre, ou celui-ci au nom appelatif. Voyez FIGURE et NOM.

Par exemple, Sardanapale était un roi voluptueux, Néron un empereur cruel ; on donne à un debauché le nom de Sardanapale ; à un prince barbare le nom de Néron.

Les noms d'orateur, de poète, de philosophe, d'apôtre, sont des noms communs, et qui se donnent à tous ceux d'une même profession ; cependant on applique ces mots à des particuliers comme s'ils leur étaient propres. Par l'orateur, on entend Ciceron ; par le poète, Virgile ; par le philosophe, on entendait autrefois dans les écoles, Aristote ; et en matière de religion, l'apôtre, sans addition, signifie S. Paul. La liaison que l'habitude a mise entre le nom de Ciceron, et l'idée du prince des orateurs ; entre celui de Virgile, et d'un excellent poète ; de S. Paul, et d'un grand apôtre, font qu'on ne s'y méprend point, et qu'on ne balance pas sur l'attribution de ces titres à ces personnages, préférablement à d'autres. (G)