S. f. (Belles Lettres) Ce mot, dans le discours oratoire et la Poésie, signifie la marche harmonieuse de la prose et des vers, qu'on appelle autrement nombre, et que les anciens nommaient . Voyez
NOMBRE,
RYTHME,
RMONIEONIE.
Quant à la prose,
Aristote veut que sans être mesurée comme les vers, elle soit cependant nombreuse ; et
Cicéron exige que l'orateur prenne soin de contenter l'oreille, dont le jugement, dit-il, est si facîle à révolter, superbissimum aurium judicium. En effet, la plus belle pensée a bien de la peine à plaire, lorsqu'elle est énoncée en termes durs et mal arrangés. Si l'oreille est agréablement flattée d'un discours doux et coulant, elle est choquée quand le nombre est trop court, mal soutenu, la chute trop rapide ; ce qui fait que le style haché, si fort à la mode aujourd'hui, ne parait pas être le style convenable aux orateurs : au contraire, s'il est trainant et languissant, il lasse l'oreille et la dégoute. C'est donc en gardant un juste milieu entre ces deux défauts, qu'on donnera au discours cette harmonie toujours nécessaire pour plaire, et quelquefois pour persuader ; et tel est l'avantage du style périodique et soutenu, comme on peut s'en convaincre par la lecture de
Cicéron.
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