S. f. (Belles Lettres) ce mot est relatif au nombre de fois que l'on a imprimé un ouvrage, ou à la manière dont il est imprimé. On dit dans le premier sens, la première, la seconde édition ; et dans le second, une belle édition, une édition fautive. Les gens de Lettres doivent rechercher les éditions correctes. La recherche des belles éditions n'est qu'une espèce de luxe ; et quand elle est poussée à l'excès, elle n'est plus qu'une branche de la bibliomanie. Voyez BIBLIOMANIE.

Souvent on a la fureur d'insérer, dans les éditions qu'on publie des ouvrages d'un auteur après sa mort, quantité de productions qu'il avait jugées indignes de lui, et qui lui ôtent une partie de sa réputation. Ceux qui sont à la tête de la Librairie, ne peuvent apporter trop de soin pour prévenir cet abus ; ils montreront par leur vigilance dans cette occasion, qu'ils ont à cœur l'honneur de la nation, et la memoire de ses grands hommes. (O)

* EDITION, (Histoire ancienne) L'édition des Latins se disait de ces spectacles que le peuple avait imposés à certains magistrats, qu'ils donnaient à leurs frais, qu'on désignait par munus editum, edere munus, dont ils étaient appelés les éditeurs, editores, et qui en ruinèrent un si grand nombre. Les questeurs, les préteurs, etc. étaient particulièrement obligés à cette dépense. S'il arrivait à un magistrat de s'absenter, le fisc la faisait pour lui, et en poursuivait le remboursement à son retour. Ceux qui s'y soumettaient de bonne grâce, indiquaient le jour par des affiches, le nombre et l'espèce des gladiateurs, le détail des autres jeux, et cela s'appelait munus ostendere, praenuntiare. Cette largesse donnait le droit de porter ce jour la prétexte, de se faire précéder de licteurs, de traverser le cirque sur un char à deux chevaux, et quelquefois l'honneur de manger à la table de l'empereur. Si les spectacles étaient poussés fort avant dans la nuit, on était obligé de faire éclairer le peuple avec des flambeaux.