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Catégorie : Littérature
S. m. (Littérature) pièce d'or frappée au nom de Darius Medus, que l'Ecriture appelle Cyaxare II. roi des Medes.

Ce fut vers l'an 538 avant J. C. que furent frappés les dariques, qui pour leur beauté et leur titre, ont été préférés pendant plusieurs siècles à toutes les autres monnaies de l'Asie. Lorsque Cyrus était occupé à son expédition de Syrie, d'Egypte, et des pays circonvoisins, Darius le Mede fit battre ces fameuses pièces d'or, de l'immense quantité de ce métal accumulée dans son trésor, du butin qu'il avait fait avec Cyrus pendant le cours de la longue guerre où ils s'engagèrent. On les frappa pour la première fois à Babylone, d'où elles se répandirent dans tout l'Orient et jusques dans la Grèce.

Suivant le docteur Bernard, de ponder. et mensur. antiq. le darique pesait deux grains plus qu'une guinée ; mais comme il était de pur or, n'ayant point ou presque point d'alliage, cette monnaie, selon la proportion qui se trouve aujourd'hui entre l'or et l'argent, pouvait valoir environ 25 schelins d'Angleterre.

Il est fait mention des dariques dans le I. liv. des chron. xxjx. 7. comme aussi dans Esdras, VIIIe 27. sous le nom d'adarkonim, et dans le Talmud sous celui de darkonoth ; voyez Buxtorf, lexic. Rabbinnic. Ces deux mots paraissent venir l'un et l'autre du grec , dariques ; voyez encore Suidas au mot . Au reste toutes les pièces d'or du même poids et à-peu-près du même titre, qui furent frappées sous les successeurs de Darius Medus, tant Perses que Macédoniens d'origine, portèrent le nom de dariques, et c'est pour cela que cette monnaie a eu si longtemps cours dans le monde. Il y avait des dariques et des demi-dariques, comme nous avons des louis et des demi-louis. Je tire tout ce détail de M. Prideaux, et je ne pouvais mieux puiser que dans un ouvrage si plein de vérité, d'exactitude et d'érudition. Presque tous nos écrivains n'ont fait que des erreurs dans leur manière d'évaluer le darique. De-là vient que M. Rollin en fixe la valeur à une pistole ; M. le Pelletier de Rouen à 11 liv. 11 s. 9 d. 1/4 ; d'autres à 19 liv. 3 s. 1 d. 1/2, chacun conformément à la méthode fautive qu'il a suivie pour règle.

Les dariques, dit le dictionnaire de Trévoux, étaient marqués d'un archer ou tireur d'arc ; car Plutarque dans les apophtegmes ou bons mots d'Agésilas, rapporte que ce Grec se plaignait d'avoir été chassé d'Asie par trente mille archers du roi de Perse, entendant par-là des dariques marqués d'un archer. Article de M. le Chevalier DE JAUCOURT.




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