s. m. (Histoire ancienne et Littérature) comédien, farceur qui divertit le public par ses plaisanteries; qui fait et qui dit des quolibets
pour faire rire les spectateurs, et attraper de l'argent. Voyez MIME, PANTOMIME, BURLESQUE.

Ménage après Saumaise, dérive ce mot de buffo. On nommait ainsi en latin ceux qui paraissaient sur le théâtre avec les joues
enflées pour recevoir des soufflets; afin que le coup fit plus de bruit, et exci tât davantage à rire les spectateurs.
Quelques-uns dérivent ce mot d'une sete qui fut instituée dans l'Attique par le Roi Erechtée, à l'occasion d'un sacrificateur
nommé Buphon, lequel après avoir immolé le premier bœuf sur l'autel de Jupiter Polyen, ou gardien de la ville, s'enfuit sans
aucun sujet si soudainement, qu'on ne put ni l'arrêter, ni le trouver. La hache et les autres ustensiles du sacrifice furent
mis entre les mains des juges, pour leur faire leur proces: les juges déclarèrent la hache criminelle et le reste innocent.
Toutes les autres années suivantes on fit le sacrifice de la même sorte. Le sacrificateur s'enfuyait comme le premier, et la
hache était condamnée par des juges. Comme cette cérémonie et ce jugement étaient tout à fait burlesques, on a appelé depuis
boussons et boussonneries toutes les autres momeries et farces qu'on a trouvées ridicules. Cette histoire est rapportée dans
Caelius Rhodiginus, lib. VIII. c. VIe (G)