S. m. (Belles Lettres) ce mot qu'il est bon d'entendre, se trouve dans Horace, Ovide, Properce, Séneque, et Quintilien. Il signifiait deux choses : premièrement, il désignait une espèce de revendeur à gages, à qui des lingers ou des tailleurs donnaient du linge et des habits à vendre dans les rues ou dans les maisons, et Séneque le prend dans ce sens ; mais institor signifiait aussi un commis, un facteur aisé, soit qu'il eut la direction d'un magasin, soit qu'il voyageât en divers pays pour le commerce ; les Poètes prennent ordinairement ce mot dans ce dernier sens. Comme il y avait à Rome de ces facteurs très riches, très-bien mis, très-bien nippés, on les appelait autrement pretiosi emptores, et les courtisannes s'en accommodaient souvent mieux que des grands seigneurs. Enfin, Quintilien emploie ingénieusement le mot institor au figuré, et l'applique à l'éloquence, eloquentiae institor. (D.J.)