S. f. (Belles Lettres) c'est le défaut d'un discours qui entre dans des détails minutieux, ou qui est long et circonstancié jusqu'à l'ennui. Voyez STYLE.

La prolixité est un vice du style opposé à la briéveté et au laconisme ; on la reproche communément à Guichardin et à Gassendi. Ces harangues directes des généraux à leurs soldats, qu'on trouve si fréquemment dans les anciens historiens, et qui ennuient par leur prolixité, sont aujourd'hui proscrites dans les meilleures histoires modernes.

Si la prolixité rend la prose trainante, elle doit encore être bannie des vers avec plus de sévérité. Là, selon M. Despreaux,

Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant,

L'esprit rassasié le rejette à l'instant. Art poèt. c. j.

En effet, il est une sorte de bienséance pour les paroles comme il en est une pour les habits. Une robe surchargée de pompons et de fleurs serait ridicule. Il en est de même en Poésie d'une description trop fleurie, et dans laquelle parmi de grands traits, on rencontre des circonstances inutiles. Tel est le récit de la mort d'Hippolite dans Racine, qui n'oublie ni le triste maintien des coursiers de ce héros, ni la peinture détaillée de toutes les parties du dragon. Ce défaut est encore moins pardonnable aux grands auteurs qu'aux écrivains médiocres.