S. f. (Littérature) espèce de drame chez les Grecs qui tenait de la comédie et de la tragédie ; aussi l'appelait-on autrement hilaro-tragédie.

On sait que la tragédie exigeait non-seulement, que les personnages fussent des princes ou des héros, mais elle devait encore rouler sur quelque grand malheur ; et soit que la catastrophe en fût funeste, soit qu'elle fût heureuse, elle devait toujours exciter la terreur et la pitié ; c'est ce qui fit qu'Archélaus, roi de Macédoine, dont les idées étaient apparemment très-bornées sur la poésie dramatique, proposant à Euripide de le faire le héros de quelqu'une de ses tragédies, ce poète lui répondit : " que les dieux puissent toujours vous préserver d'un pareil honneur ! "

L'hilarodie amenait bien à la vérité sur la scène des personnages illustres, mais ses sujets devaient être gais ; et quoiqu'elle eut plus de dignité que la première comédie proprement dite des Grecs, qui était l'imitation trop grossière de la vie commune des simples citoyens, c'était pourtant une espèce de comédie, parce qu'elle avait pour but d'amuser, d'égayer, et de faire rire les spectateurs.

On croit que les fables rhintoniques ressemblaient à beaucoup d'égards aux hilarodies ; on les nommait rhintoniques, du nom de leur auteur Rhinton. Athénée cite de ce poète une pièce intitulée Amphitrion, qui pourrait bien avoir été l'original d'après lequel Plaute a composé le sien. Or l'Amphitrion de Plaute a les caractères qu'on assigne à l'hilarodie.

Il semble que les parodies dramatiques avaient aussi beaucoup d'affinité avec les hilarodies ; mais nous ne sommes pas assez instruits des caractères distinctifs de toutes ces sortes de drames anciens, pour en marquer les rapports et les différences. (D.J.)