adj. (Littérature) dans la poésie grecque et latine, est un nom commun à plusieurs sortes de vers, ainsi appelés du nom d'Alcée, à qui on en attribue l'invention.

La première espèce d'alcaïques est de vers de cinq pieds, dont le premier est un spondée ou un ïambe ; le second un ïambe, le troisième une syllabe longue, le quatrième un dactyle, et le cinquième un dactyle ou un amphimacre, tels que sont ces vers d'Horace :

Omnes | eo | dem | cogimur, | omnium |

Versa | tur ur | na | serius | ocyus |

Sors exitura,

La seconde espèce consiste en deux dactyles et deux trochées, tel que celui-ci :

Exili | um imposi | tura | cymbae.

Outre ces deux premières sortes qu'on appelle alcaïques dactyliques, il y en a une troisième qui s'appelle simplement alcaïques, dont le premier pied est un épitrite, le second et le troisième deux choriambes, et le quatrième un bacche, comme celui-ci :

Cur timet fla | vum tiberim | tangère, cur | olivum ?

L'ode alcaïque consiste en quatre strophes, de quatre vers chacune, dont les deux premiers sont des vers alcaïques de la première espèce ; le troisième un ïambe dimètre hypercatalectique, c'est-à-dire de quatre pieds et une syllabe longue, tel que celui-ci :

Trants mu | tat in | cer | tos ho | nores |

& le quatrième est un alcaïque de la seconde espèce, tel que le dernier de la strophe suivante :

Non possidentem multa vocaveris

Recte beatum : rectius occupat

Nomen beati, qui deorum

Muneribus sapienter uti, etc. Horat.

Pour peu qu'on ait l'oreille délicate, on sent combien les vers alcaïques, mais surtout ceux dont est formée cette strophe, sont harmonieux. Aussi Horace les appele-t-il les sons mâles et nerveux d'Alcée, minaces Alcaei camaenae. (G)