S. f. (Grammaire, Belles Lettres) partitio, partage, division, ou distribution de quelque chose Voyez DIVISION, DISTRIBUTION.

Partitions oratoires, est le nom qu'on donne aux dialogues de Ciceron sur l'éloquence, entre cet orateur et son fils, parce que le discours y est pour ainsi dire, partagé ou divisé entr'eux.

PARTITION DU BAROMETRE (Physique) on appelle ainsi la division que l'on a faite en sept parties des deux pouces de différence qu'il peut y avoir entre le plus haut et le plus bas du mercure, il ne monte jamais plus haut que vingt-neuf pouces, et ne descend jamais plus bas que vingt-sept. Ces deux pouces de différence sont divisés en vingt-quatre lignes ; mais en outre on les partage encore en sept partitions, dont chacune dénote le temps qu'il doit faire, lorsque le mercure y est monté ou descendu. La partition du milieu est inscrite du nom de variable, parce qu'ordinairement le temps est changeant et variable, lorsque le mercure s'arrête en cet endroit. Cette partition du milieu en a trois au-dessous ; les trois supérieures en montant sont inscrites du beau temps, du beau fixe et du très-sec ; et les trois inférieures en descendant sont inscrites de pluie ou vent, de beaucoup de pluie et de tempête. Traité du Baromètre (D.J.)

PARTITION, en Musique, est la collection de toutes les parties d'une pièce, par laquelle on voit l'harmonie qu'elles forment entr'elles. On écrit toutes ces parties l'une au-dessous de l'autre, chacune sur sa portée avec la clé qui lui convient, commençant par les parties les plus aiguës, et mettant la basse au-dessous du tout ; et on les arrange de manière que chaque mesure d'une partie soit placée perpendiculairement au-dessus et au-dessous de la mesure correspondante dans les autres parties, et enfermée entre les mêmes barres prolongées, afin qu'on puisse voir d'un coup d'oeil le rapport de tout ce qui doit s'entendre à-la-fais, comme dans cette disposition, une seule ligne de musique comprend autant de portées qu'il y a de parties, on embrasse toute cette ligne par un trait de plume qu'on appelle accolade, et qui se tire à la marge au commencement de la ligne ; ainsi, quand on veut suivre une seule partie, après avoir parcouru la ligne jusqu'au bout, on ne passe pas à celle qui est immédiatement au-dessous, mais on regarde quel rang cette partie occupe dans son accollade : on Ve dans l'accollade qui suit chercher la portée correspondante ; et l'on y trouve la suite de la même partie.

L'usage des partitions est indispensable pour composer. Il faut aussi que celui qui conduit un concert ait la partition sous les yeux pour voir si chacun suit régulièrement sa partie, et remettre ceux qui peuvent manquer. Elle est même utîle à l'accompagnateur pour bien suivre l'harmonie ; mais quant aux Musiciens concertants, on donne ordinairement à chacun sa partie séparée, étant inutîle pour lui de voir celle qu'il n'éxécute pas.

Partition est encore parmi les facteurs d'orgue et de clavecin, une règle pour accorder l'instrument, en commençant par une corde ou un tuyau de chaque son dans l'étendue d'un octave ou un peu plus, prise vers le milieu du clavier, et qui serve de terme de comparaison à l'accord de tout le reste.

Voici comment on s'y prend pour former sa partition.

On prend d'abord sur l'instrument dont je parlerai au mot TON, un son pour servir de base ou de terme à tous les autres ; et à l'unisson ou à l'octave de ce son ; on accorde le c sol ut qui appartient à la clé du même nom, et qui se trouve à-peu-près dans le milieu du clavier ; on accorde ensuite le sol quinte de cet ut, puis le ré quinte de ce sol ; ensuite on redescend à l'octave ré, à côté du premier ut ; on remonte à la quinte la, puis encore à la quinte mi ; on redescend à l'octave de mi, et l'on continue de même montant de quinte en quinte et redescendant à l'octave, aussi-tôt qu'on s'éloigne trop ; on s'arrête quand on est parvenu au sol dièse.

Alors, on reprend le premier ut, et l'on accorde son octave aiguë ; puis la quinte fa de cette octave en descendant ; l'octave aiguë de ce fa ; le si bémol quinte de cette octave ; enfin à la quinte de ce si, le mi bémol dont l'octave aiguë doit faire la quinte avec le la bémol ou sol dièse accordé précédemment. Quand cela arrive, la partition est juste ; elle est fausse quand ces deux sons ne se trouvent pas d'accord, à peu de chose près, ce qui arrive infailliblement, quand on ne suit pas les règles dont je donne le principe, et que j'explique au mot TEMPERAMENT.

La partition bien faite, le reste est très aisé à accorder, puisqu'il n'est plus question que des octaves et des unissons de tout ce qui y est contenu. (S)

PARTITION, (Orgue) c'est le fondement de l'accord ; elle a été ainsi nommée, parce qu'elle partage l'octave en tons et en demi-tons, la partition de l'orgue se fait sur le prestant, elle comprend l'étendue d'une douzième depuis la clé d' f ut fa, jusqu'à l'ut à l'octave de celui de la clé de c sol ut. Toute la partition se fait au moyen des octaves que l'on accorde juste, et des quintes que l'on accorde juste et que l'on diminue ensuite ; en sorte que le battement soit en-dessous.

Le fondement de la partition est le ton rendu par un tuyau d'un pied, à l'unisson duquel on accorde l'ut de la clé ou du milieu du clavier ; ce ton est à la double octave du ton fixe des musiciens, qui est le son rendu par un tuyau de quatre pieds ouvert. Après avoir accordé le ton ut de la clé de c sol ut, on accorde tous les tons compris dans la partition, en cette manière, et comme ils sont marqués dans la fig. 68 Pl. d'Orgue. Les notes rondes de cette figure marquent les tons sur lesquels on accorde, et les noires ceux que l'on accorde, ainsi sur le ton ut de la clé de c sol ut, on accorde son octave au-dessus ut, laquelle doit être juste ; on reprend ensuite l'ut de la clé sur lequel on accorde le sol de la clé de g ré sol. Cet accord est une quinte que l'on doit baisser peu après l'avoir accordé juste : toutes les quintes que l'on accorde en-dessus, c'est-à-dire, lorsque la note que l'on accorde en quinte est au-dessus de celle sur laquelle on accorde, comme dans cet exemple ; on doit baisser la note sol un peu au-dessous de la vraie quinte, ce qui produit un battement assez sensible dans les dessus et peu marqué dans les basses. Lorsque les quintes que l'on accorde vont en descendant ou sont en-dessous, elles ont leur battement en-dessus ; comme par exemple la quinte fa ut, on doit hausser la note fa qui est celle que l'on accorde un peu au-dessus du ton où elle fait sa quinte juste avec l'ut, et cela afin dans les deux cas de diminuer l'intervalle d'une note à l'autre, ce qui est un tempérament que les quintes exigent dans le système diatonique tempéré, selon lequel on accorde les orgues et les clavecins. Après que le sol de la clé de g ré sol est accordé et tempéré, comme il convient, on accorde son octave en-dessous sol ; sur ce sol, on accorde la quinte ré en-dessus, le battement de cette quinte doit être en-dessous sur le ré ; on accorde la quinte la dont le battement doit de même être en-dessous.