sub. f. (Architecture) du grec , principal, et du latin trabs, une poutre ; on le nomme aussi épistyle, du latin epistylium, fait du grec , sur, et , colonne. Sous ce nom on entend la principale poutre ou poitrail qui porte horizontalement sur des colonnes, et qui fait une des trois parties d'un entablement. Voyez ENTABLEMENT. Comme les anciens donnaient peu d'espace à leur entre-colonne, leur architrave était d'une seule pièce qu'ils nommaient sommier. Nos architectes modernes, qui ont mis en usage les colonnes accouplées, ont donné plus d'espace à leurs grands entre-colonements, et ont fait leur architrave de plusieurs claveaux, tels qu'on le remarque aux grand et petit entre-colonement du péristyle du Louvre, au Val-de-Grace, aux Invalides, etc.

Les architraves sont ornées de moulures nommées plates-bandes, parce qu'elles ont peu de saillie les unes sur les autres. Ces plates-bandes doivent être en plus ou moins grande quantité, selon que ces architraves appartiennent à des ordres rustique, solide, moyen ou délicat. Voyez ORDRE.

Il est des architraves mutilées, c'est-à-dire dont les moulures sont arasées ou retranchées pour recevoir une inscription, tel qu'on le remarque au péristyle de la Sorbonne du côté de la cour. Cette licence est vicieuse, ces inscriptions pouvant être mises dans la frise, qui doit toujours être lice. Voyez FRISE.

Il est aussi des architraves qu'on nomme coupées, parce qu'elles sont interrompues dans l'espace de quelqu'entre-pilastre (voyez PILASTRE), afin de laisser monter les croisées jusque dans la frise, tel qu'on peut le remarquer à la façade des Tuileries, dans les ailes qui sont décorées de pilastres d'ordre composite. Mais cette pratique est tout à fait contraire au principe de la bonne Architecture, et ne doit être suivie par aucun architecte, malgré le nombre prodigieux d'exemples qu'on remarque de cette licence dans la plupart de nos édifices. (P)

ARCHITRAVE, s. f. épistyle ; c'est, en Marine, une pièce de bois mise sur des colonnes au lieu d'arcades, qui est la première et la principale, et qui soutient les autres. Au-dessous de la plus basse frise de l'arcasse qui sert de base aux termes, il y a une architrave qui, dans un vaisseau de 134 pieds de longueur de l'étrave à l'étambord, doit avoir deux pieds de largeur et quatre pouces et demi d'épaisseur. Voyez aux figures, Marine, Pl. V. fig. 1. l'architrave marquée G. G. (Z)