S. m. en Architecture, c'est une pente peu sensible sur la cimaise d'une corniche, pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie.

C'est encore une pente de terre ordinairement revêtue de gason, et beaucoup plus douce que le talud ; sa proportion étant au-dessous de la diagonale du carré. Il y a des glacis dégauchis, qui sont talud dans leur commencement et glacis assez bas en leur extrémité, pour raccorder les différents niveaux de pente de deux allées parallèles. Il se voit de ces taluds et glacis pratiqués avec beaucoup d'art dans le jardin du château de Marly ; ce qu'on appelle comme revers d'eau, talud, etc. Voyez l'article suivant. (P)

GLACIS, (Art milit. et Fortification.) En terme de Fortification, le glacis est le parapet du chemin-couvert, dont la hauteur de six à sept pieds se perd dans la campagne par une pente insensible d'environ vingt ou vingt-cinq taises. Voyez Pl. I. de Fortification, les lettres a a, dans les fig. 1 et 5. Voyez aussi CHEMIN-COUVERT. Chambers.

Le glacis sert à empêcher que dans les environs ou les lieux qui touchent immédiatement à la place, il ne se trouve aucun endroit qui puisse servir de couvert à l'ennemi. La pente du glacis doit être dirigée de manière qu'étant prolongée vers la place, elle rencontre le revêtement au cordon ou un peu au-dessus.

Lorsqu'elle est ainsi disposée, l'ennemi ne peut battre le revêtement ou faire breche à la place, qu'après qu'il s'est emparé du chemin-couvert : alors il établit ses batteries sur le haut du glacis ; mais leur proximité des ouvrages de la place en rend la construction périlleuse et difficile. Les places dont le glacis encouvre ainsi tous les ouvrages par son prolongement, et que par conséquent l'on ne peut découvrir de la campagne, sont appelées places rasantes. En temps de siège, l'on pratique des galeries sous le glacis d'où partent des rameaux qui s'étendent dans la campagne. Voyez DEFENSE DU CHEMIN-COUVERT. (Q)

GLACIS, signifie, en terme de Peinture, l'effet que produit une couleur transparente qu'on applique sur une autre qui est déjà seche ; de manière que celle qui sert de glacis laisse apercevoir la première, à laquelle elle donne seulement un ton ou plus brillant, ou plus leger, ou plus harmonieux.

On ne glace ordinairement qu'avec des couleurs transparentes, telles que les laques, les stils de grain, etc. La façon de glacer est de frotter avec une brosse un peu ferme, la couleur dont on glace sur celle qui doit en recevoir l'empreinte : en conséquence il reste sur la toîle fort peu de cette couleur dont on glace ; ce qui, joint à la qualité des couleurs qui sont les plus propres à glacer, doit faire craindre avec raison aux peintres qui se servent de ce moyen, que l'effet brillant qu'ils cherchent ne soit que passager et ne s'évanouisse avec la laque et le stil de grain qui s'évaporent ou se noircissent en fort peu de temps. Au reste, cette pratique a cependant été adoptée par de grands peintres ; Rubens en a souvent fait usage. Les glacis sont très-propres pour accorder un tableau et pour parvenir à une harmonie rigoureuse : mais le danger est encore plus grand que l'avantage qu'on en peut retirer, puisque l'effet en est ordinairement passager, et que d'ailleurs rien ne peut égaler le mérite durable d'un tableau peint à pleine couleur, &, comme disent les Peintres, dans la pâte. C'est aux artistes à faire des épreuves qui les éclaircissent sur les effets différents des glacis, dont il serait peut-être injuste de blâmer indistinctement la pratique. On ne connait pas encore assez les qualités physiques des couleurs dont on se sert ; on n'a pas fait assez de recherches sur cette partie, pour être en droit de prononcer absolument sur ce moyen, que je crois à la vérité devoir plutôt la naissance au défaut de facilité qu'au talent. Article de M. WATELET.

* GLACIS, (Rubanier) ce sont des soies de long ou de chaînes, qui n'ont d'autre usage que de lier la trame, lorsque la trainée se trouverait trop longue et exposée par conséquent à lever. Chaque rame de glacis est passée dans les hautes lisses, ainsi qu'il est dit au mot PASSAGE DES RAMES. Chaque branche est mise à part sur un petit roquetin séparé avec son contre-poids et son freluquet, et est levée par ses rames propres, lorsqu'elle travaille en glacis ; voyez encore l'article PASSAGE DES RAMES : mais pour plus de clarté, nous allons dire un mot du passage propre des rames de glacis. Lorsqu'il y a du glacis dans un ouvrage, les six rames de neuf par lesquelles on passe pour occuper les neuf rouleaux de porte-rames de devant, sont de figure ; et les trois autres sont de glacis, et passées suivant le translatage du glacis qui ne change jamais. On entend par translatage, l'emprunt que l'on fait, lorsqu'il est possible ; et cela pour épargner les bouclettes des hautes-lisses : cet emprunt n'est autre chose que l'usage multiplié de la même bouclette, quand il est pratiquable ; et pour jouir du privilège de l'emprunt, la seconde rame doit faire, conjointement avec la première, les pris que la première fait, et ainsi des autres jusqu'à neuf, qui toutes peuvent emprunter sur la première des neuf, et toujours dans le cas de la possibilité. Ceci compris, lorsque la rame de glacis ne travaille point en glacis, on la passe conformément à celle de figure avec laquelle elle doit aller suivant l'ordre dont nous allons parler. Mais lorsqu'elle travaillera en glacis, elle sera passée conformément à son propre translatage ; pouvant néanmoins jouir de l'emprunt, lorsqu'il aura lieu. Les trois rames de glacis qui font partie des neuf que l'on passe, ont le même passage et le même avantage quant à l'ordre : voici ce que c'est que cet ordre. La première rame des trois de glacis, sera portée par la première des six de figure ; la seconde rame de figure ira seule ; la seconde rame de glacis sera portée par la troisième de figure ; la quatrième de figure ira seule ; et la troisième de glacis sera portée par la cinquième rame de figure ; par conséquent la sixième rame de figure ira seule : et voilà les neuf rames par lesquelles nous avons dit qu'on passait.