S. m. (Architecture) pierre particulière, cuite et mise en poudre, qu'on emploie gachée aux ouvrages de maçonnerie : on trouve cette pierre aux environs de Paris. Elle est grisâtre, et a de petits grains, dont les surfaces sont polies. C'est une chose difficîle que de bien cuire cette pierre. Du plâtre trop ou trop peu cuit est également mauvais. On connait si la cuisson a été bien faite, lorsque le plâtre a une certaine onctuosité, et une graisse qui colle aux doigts quand on le manie. Par une raison contraire, le plâtre mal cuit est rude, et ne s'attache point aux doigts comme l'autre.

Afin de jouir de sa bonne qualité on doit l'employer immédiatement après sa cuisson, et on ne doit point trop l'écraser.

Lorsqu'on est obligé de faire des provisions de plâtre, parce qu'on n'est pas à portée des fours où on le cuit, on doit l'enfermer dans des tonneaux bien secs.

Une chose qui est en usage dans l'emploi du plâtre, c'est de s'en servir dans toutes les saisons. Cependant les ouvrages faits en hiver et en automne sont toujours de peu de durée, et sujets à tomber par éclats, parce qu'alors le froid saisit tout d'un coup le plâtre, glace l'humidité de l'eau, et amortit par-là l'esprit ou la chaleur du plâtre, qui dans cet état ne peut plus se lier et se durcir. Selon M. Lancelot, le mot plâtre vient du grec platis, propre à être formé. Nous allons considérer le plâtre selon ses qualités et selon son emploi.

Du plâtre selon ses qualités. Plâtre blanc, plâtre qui a été rablé, c'est-à-dire dont on a ôté le charbon dans la plâtrière ; le plâtre gris est celui qui n'a pas été rablé.

Plâtre crud, c'est la pierre de plâtre, propre à cuire, dont on se sert aussi quelquefois, au lieu de moilon, dans les fondations, et dont le meilleur est celui qu'on laisse quelquefois à l'air avant que de l'employer.

Plâtre éventé, plâtre qui ayant été longtemps à l'air, a perdu sa bonne qualité, se pulvérise, s'écaille, et ne prend point.

Plâtre gras, plâtre qui étant cuit à propos, est le plus aisé à manier, et le meilleur à l'emploi, parce qu'il se prend aisément, se durcit de même, et fait bonne liaison.

Plâtre mouillé, plâtre qui ayant été exposé à la pluie, n'est de nulle valeur.

Du plâtre selon son emploi. Plâtre au panier, plâtre qui est passé au manequin et qui sert pour les crépis.

Plâtre au sas, ou plâtre fin, plâtre qui passé au sas sert pour les enduits d'architecture et de sculpture.

Plâtre gras ou gros plâtre, c'est le plâtre qu'on emploie comme il vient du four de la plâtrière, et dont on se sert pour épigeonner, etc.

On appelle aussi gros plâtre, les gravats de plâtre qui ont été criblés, et qu'on rebat pour s'en servir à renformir, hourder, et gobuer.

Plâtre serré, plâtre où il y a peu d'eau, et qui sert pour les soudures des enduits. Au contraire, plâtre clair est un plâtre où il y a beaucoup d'eau, et qui sert pour ragréer les moulures trainées ; et enfin plâtre noyé, est un plâtre qui nage presque dans l'eau, et qui ne sert que de coulis pour ficher les joints. Dict. d'Architecture (D.J.)

PLATRES, s. m. pl. (Maçonnerie) on nomme ainsi généralement tous les menus ouvrages de plâtre d'un bâtiment, comme les lambris, corniches, manteaux de cheminée, etc. On marchande ces ouvrages, séparément des autres, à des compagnons maçons.

Plâtres de couverture, ce sont des plâtres qui servent à arrêter les tuiles, et à les raccorder avec les murs et les lucarnes, comme sont les tuilées, solins, arestiers, crossettes, cacilliers, devantures, parements, filets, etc. Daviler. (D.J.)