S. m. (Architecture) disposition de colonnes isolées, ordinairement couronnées d'un fronton, qui forme un lieu couvert devant un temple ou un palais ; on l'appelle tétrastyle, quand il a quatre colonnes de front ; exastyle, lorsqu'il y en a six ; octostyle, huit ; décastyle, dix, etc.

Porche ceintré, porche dont le plan est sur une ligne courbe. Tel est le porche du palais Massinei, du dessein de Baltazar de Sienne, à Rome.

Porche circulaire, porche dont le plan est en rond, c'est-à-dire, a la forme d'un cercle. Il y a un porche de cette espèce devant l'église de notre-Dame de la Paix, restaurée par Pierre de Cortone à Rome.

Porche fermé, espèce de vestibule devant une église avec des grilles de fer. C'est ainsi que sont les porches de saint Pierre de Rome, et de saint Germain l'Auxerrais à Paris.

Porche ou tambour ; c'est en dedans de la porte d'une église, une cage de menuiserie, couverte d'un plafond, qui sert, et pour empêcher la vue des passants, et afin de garantir du vent par une double porte. Dans l'église de la Sorbonne à Paris, pour ne citer que celui-là, est un porche de cette façon.

Il y a de ces porches qui sont ceintrés par leurs encoignures, comme, par exemple, ceux de la sainte-Chapelle, et des pères Chartreux à Paris.

Les porches des temples ont été inventés pour mettre à couvert du soleil ou de la pluie, ceux qui ne pouvaient pas entrer dans l'église ; les Latins l'ont appelé atrium, et l'ont toujours regardé comme faisant une partie du temple, pour laquelle on devait avoir de la vénération. Baronius a remarqué que Constance n'osa pas faire enterrer Constantin son père dans l'église, et qu'il se contenta de le faire inhumer dans le porche, in atrio ; et au rapport de Balzamon, sur le second canon des apôtres, on encensait les porches comme les églises. On plaçait dans les porches des puits, des fontaines, des cuves pleines d'eau, où l'on se lavait avant que d'entrer dans l'église. C'était en cet endroit qu'on mettait les pénitens du premier ordre, qu'on appelait pleureurs : ils étaient-là, dit Tertullien, pour commencer à réparer le scandale qu'ils avaient donné au public, et à demander des prières à ceux qui entraient dans l'église. On y plaidait autrefois les causes : mais les conciles et les pères se récrièrent contre cet usage qui fut aboli. Au reste ceux qui voudraient être instruits de cette matière, peuvent lire le traité que M. Thiers en a composé. (D.J.)