S. f. (Poésie théâtrale, Art oratoire) La récitation, dit M. l'abbé Dubos, est une déclamation simple, qui n'est point accompagnée des mouvements du corps, et que l'industrie des hommes a inventée pour plaire, et pour toucher davantage que ne peut faire la lecture, surtout quand il s'agit de poésie. En effet, la récitation bien faite donne aux vers une force qu'ils n'ont pas, quand on les lit soi-même sur le papier où ils sont écrits. L'harmonie des vers qu'on récite, flatte l'oreille des auditeurs, et augmente le plaisir que le sens des vers est capable de donner ; c'est un plaisir pour nos oreilles, au-lieu que leur lecture est un travail pour nos yeux. L'auditeur est plus indulgent que le lecteur, parce qu'il est plus flatté par les vers qu'il entend, que l'autre par ceux qu'il lit. Aussi voyons-nous que tous les Poètes, ou par instinct, ou par connaissance de leurs intérêts, aiment mieux réciter leurs vers, que de les donner à lire, même aux premiers confidents de leurs productions. Ils ont raison s'ils cherchent des louanges, plutôt que des conseils utiles.
terme de Peinture, couleur brune et un peu jaunâtre dont les Dessinateurs se servent pour faire le lavis, voyez LAVIS. On s'en sert encore pour peindre en mignature. Pour faire le bistre, on prend de la suie de cheminée ; on la broye avec de l'urine d'enfant sur l'écaille de mer, jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement affinée ; on l'ôte de dessus la pierre pour la mettre dans un vaisseau de verre de large encolure, et on remue la matière avec une spatule de bois, après avoir rempli le vaisseau d'eau claire : on la laisse ensuite reposer pendant une demi-heure ; le plus gros tombe au fond du vaisseau, et l'on verse doucement la liqueur par inclinaison dans un autre vaisseau ; ce qui reste au fond est le bistre le plus grossier, que l'on jette : on fait de même de ce qui est dans le second vaisseau ; on remet la liqueur dans un troisième, et on en retire le bistre le plus fin, après l'avoir laissé reposer pendant trois ou quatre jours. On doit procéder de la même manière pour faire toutes les couleurs dont on doit se servir en lavis, afin d'avoir des couleurs qui ne fassent point corps sur le papier ; ce qui ferait un mauvais effet à l'oeil ; car la propreté que demande le dessein ne souffre que les couleurs transparentes. Lire la suite...