S. m. pl. (Musique et Lutherie) instrument de percussion en usage chez les Maures, les Espagnols, et les Bohémiens. Il est composé de deux petites pièces de bois, rondes, seches, concaves, et de la grandeur à peine d'un écu de six livres. On s'en sert pour accompagner des airs de danse ; les concavités s'appliquent l'une contre l'autre quand on en joue. C'est pour cet effet que les deux pièces sont attachées ensemble par un cordon passé dans un trou percé à une petite éminence laissée au bord de la castagnette, et qui en est comme le manche. Le cordon se tourne ou sur le pouce ou sur le doigt du milieu ; s'il est tourné sur le pouce, c'est le doigt du milieu qui fait résonner les concavités l'une sur l'autre ; s'il est tourné sur le doigt du milieu, ce sont les doigts libres de part et d'autre qui font la même fonction. Les castagnettes marquent le mouvement, et doivent au moins battre autant de fois qu'il y a de notes dans la mesure. Ceux qui en jouent habilement, peuvent doubler, tripler. Voyez la figure de cet instrument Planche XI. de Luth. fig. 21.
S. m. (Musique et Lutherie) cet instrument passe pour le premier instrument à vent dont on ait fait usage. C'était un roseau percé à différentes distances. On en attribue l'invention aux Phrygiens, aux Lybiens, aux Egyptiens, aux Arcadiens, et aux Siciliens : ces origines différentes viennent de ce que celui qui perfectionnait, passait à la longue pour celui qui avait inventé. C'est en conséquence qu'on lit dans Pline, que le chalumeau fut trouvé par Pan, la flute courbe par Midas, et la flute double par Marsias.
S. f. pl. (Musique et Lutherie) ce sont des morceaux de bois secs et durcis au feu, qui composent une espèce d'instrument de percussion. Ces morceaux de bois ont été tournés au tour ; ils sont de même grosseur, mais de longueurs inégales : on les a percés de deux trous, un à chaque bout : un cordon qui passe à droite et à gauche par ces trous, tient ces bâtons enfilés et suspendus parallèlement au-dessus les uns des autres ; celui d'en-haut est le plus court : on empêche qu'ils ne portent les uns sur les autres, soit en faisant deux nœuds au cordon pour chaque bâton, un nœud à chaque bout ; soit en y enfilant deux grains de chapelet. Il y a douze bâtons, le plus bas et le plus long a communément dix pouces de longueur ; le plus court et le plus haut, trois pouces et un tiers, c'est-à-dire qu'ils sont entr'eux comme 30 à 10, ou 3 à 1, ou qu'ils resonnent l'intervalle de douzième. On peut faire le bâton le plus court seulement la moitié du plus long ; mais alors il faut compenser les longueurs par les grosseurs, pour conserver entr'eux le même intervalle de son. Ces bâtons, au-lieu d'être cylindriques, pourraient être ronds, parallèlepipedes, prismatiques, etc. comme on voudra ; pourvu qu'on connaisse le rapport de leurs longueurs et de leurs solidités, on les accordera comme on voudra.
S. f. (Belles Lettres) recueil formé de morceaux pris çà et là dans le même ou dans divers auteurs. Plusieurs ouvrages des modernes ne sont que des compilations de ceux des anciens. Il y a des compilations estimables : celles, par exemple, où les textes de divers auteurs dont le style n'est pas uniforme, sont si bien fondus qu'ils paraissent être sortis de la même plume ; telle est l'histoire ancienne de M. Rollin : d'autres ne sont que des copies seches ou informes de lambeaux mal cousus ; on peut les comparer à un amas de matériaux bruts, et les autres à un édifice : celles-ci demandent du goût ; les autres ne supposent que du temps, des recherches, et la patience infatigable de copier mot à mot. Voyez ABREGE. (G)