(Histoire, Littérature française) titre d'un ouvrage qui fit beaucoup de bruit du temps de la ligue sur la fin du seizième siècle, et qui est toujours fort recherché par les curieux ; c'est ce qui m'engage d'en dire un mot à cause de la singularité.

L'ouvrage qui porte ce titre est composé de celui qu'on nomma plaisamment Catholicon d'Espagne, qui parut en 1593, et de l'abrégé des états de la ligue, qui fut imprimé l'année suivante ; le tout fut appelé satire ménippée.

L'auteur de l'abrégé chronol. de l'histoire de France nous apprend que M. le Roi, aumônier du jeune cardinal de Bourbon, et depuis chanoine de Rouen, fut seul l'auteur du catholicon. Pour l'abrégé des états, plusieurs y travaillèrent ; Passerat et Rapin, deux bons poètes, en composèrent les vers ; M. Gillot, conseiller au parlement de Paris, dont nous avons un éloge en latin de Calvin, fit la harangue du cardinal légat. Florent Chrétien, homme d'esprit, composa la harangue du cardinal Pellevé. On est redevable au savant Pierre Pithou de la harangue de M. Aubrai, qui est la meilleure de toutes ; et l'on doit encore à Rapin la harangue de l'archevêque de Lyon ; et celle du docteur Rose, grand-maître du collège de Navarre, et évêque de Senlis. Peut-être que la satire ménippée ne fut guère moins utîle à Henri IV. que la bataille d'Ivri, ou que l'Hudibras de Butler le fut à Charles II. roi d'Angleterre. Le ridicule a tant d'empire sur les hommes. Risus rerum saepe maximarum momenta vertit, dit Quintilien. (D.J.)