S. m. (Littérature et Mythologie) c'était un dieu que les Grecs invoquaient pour la santé, ainsi qu'Esculape et la déesse Hygéia, qui répond à la déesse Salus des Romains. Les figures de ces trois divinités se trouvent ensemble sur un grand nombre de médailles ; sur d'autres, on voit Télesphore accompagner tantôt Esculape, tantôt Hygéia ; enfin il est représenté seul au revers de plusieurs autres médailles ; mais dans toutes, sa figure est la même : c'est celle d'un enfant vêtu d'une sorte de manteau sans manches, qui lui enveloppant les bras, descend au-dessous des genoux, et auquel tient une espèce de capuchon qui lui couvre la tête.

Pausanias, dans la description qu'il fait des principaux monuments qu'il a vus près de Sicyone, parle d'un temple d'Esculape où l'on adorait la divinité Evamérion, qu'il croyait être la même que l'Acésius des Epidauriens, et le Télesphore adoré par ceux de Pergame.

M. le Clerc autorisé par la double signification du mot Télesphore, prend la figure de ce dieu qui est sur les médailles, pour celle d'un devin ; M. Spon pour l'emblême de la maladie ; et M. d'Egly pour celui du premier jour de la convalescence. Il ne me parait pas qu'aucune de ces conjectures soit satisfaisante, parce qu'aucune ne donne la raison de ce qu'on cherche ici ; je veux dire 1°. d'un enfant représenté tantôt seul, tantôt joint à deux autres divinités ; 2°. de la robe singulière dont cet enfant est vêtu ; et 3°. de l'espèce de capuchon qui lui couvre la tête. Mais il est vraisemblable que le culte de Télesphore passa d'Epidaure à Rome avec celui d'Esculape.

On le supposa son fils, et il fut dieu de la convalescence. Le manteau, le capuchon, la petite taille sont les attributs de cette divinité. Les auteurs anciens en ont laissé plusieurs descriptions ; et le P. de Montfaucon a rassemblé bien des choses savantes sur cette divinité, à l'occasion du Télesphore de marbre blanc qui est au cabinet des antiques du roi. (D.J.)