S. m. (Danse) c'est un pas qui ne fait que partie d'un autre. Voyez COUPE DU MOUVEMENT et TOMBE. Un jeté seul ne peut remplir une mesure ; il en faut faire deux de suite pour faire l'équivalent d'un autre pas. Il se lie aisément avec d'autres. Comme ce n'est que par le plus ou le moins de force du coup de pied que l'on s'éleve, ce pas en dépend pour le faire avec légèreté.

Est-il question de le faire en avant ? je suppose que l'on ait le pied gauche devant, et le corps posé dessus, la jambe droite étant prête à partir dans le moment que l'on plie sur la jambe gauche, la droite s'en approche en se relevant ; ce qui se fait par la force du pied gauche, qui en s'étendant vigoureusement, vous rejette sur la droite ; et lorsque vous vous relevez en tombant sur la pointe du pied droit, vous finissez le pas en posant le talon. On en peut faire plusieurs de suite d'un pied comme de l'autre, en observant la même règle.

JETTES EN CHASSE, terme de Danse ; il se dit des pas formés de la manière qui suit.

Le corps étant posé sur le pied gauche, on plie dessus ; on passe par-devant la jambe droite qui est en l'air en l'étendant ; et lorsque l'on se releve, elle se croise en se jetant dessus à la troisième position ; ainsi le pied droit tombant devant le gauche, en prend la place, et l'obligeant de se lever derrière, le genou droit se plie aussi-tôt ; en se relevant on se jette sur le gauche, qui tombe derrière à la troisième position ; on chasse le droit en le faisant lever ; on plie sur le pied gauche, et l'on se rejette sur le droit, comme on a fait au premier pas ; ces trois mouvements doivent se succéder l'un à l'autre sans aucune interruption ; car dans le moment que l'on plie sur une jambe, son mouvement fait relever l'autre, et en se relevant le corps retombe dessus le pied droit en devant ; et en se rejetant dessus le gauche, le corps tombe sur ce pied. On voit par là l'équilibre qu'il faut observer dans ce pas, et la perfection qui en résulte.

JETTEE, s. f. (Architecture maritim.) digue ou muraille qu'on fait dans la mer à force d'y jeter une grande quantité de quartiers de pierres, pour servir d'entrée, de mole, d'abri, de couverture à un port, et pour le resserrer à son entrée.

Les jetées sont utiles à plusieurs usages ; 1°. à arrêter le gros galet, ou le sable, ou la vase qui pourrait entrer dans le port, et le combler peu-à-peu ; 2°. à haller les vaisseaux, qui en entrant ne peuvent se servir de leurs voiles, à cause des vents contraires ; 3°. à rompre les vagues, et à procurer la tranquillité aux vaisseaux qui sont dans le port ; 4°. souvent aussi à resserrer le lit de la rivière dont l'embouchure forme le port, et à lui ménager une profondeur d'eau suffisante pour tenir les vaisseaux à flot. La tête des jetées est souvent fortifiée d'une batterie de canon, pour protéger et la jetée, et les vaisseaux qui entrent dans le port. (D.J.)

JETTEES, en terme de Fortification, sont des espèces de digues, ou larges chaussées qui avancent dans la mer, à l'extrémité desquelles on construit des forts qui défendent l'entrée du port. Voyez l'article CITADELLE.