S. m. (Musique ancienne) lyre ou cythare à sept cordes. Ce fut longtemps la plus en usage et la plus célèbre de toutes : néanmoins quoiqu'on y trouvât les sept voix de la Musique, l'octave y manquait encore : Simonide l'y mit, selon Pline, en y ajoutant une huitième corde, c'est-à-dire en laissant un ton entier d'intervalle entre les deux tétracordes. Ainsi, dans le système de l'octacorde ou de l'octave chez les anciens, les sons se trouvèrent dans la situation la plus favorable à une harmonie mâle, pleine de noblesse et de dignité, étant également éloignés du trop grave qui les rend sourds, et du trop aigu qui les rend glapissants, plus faibles et moins perceptibles à l'oreille. Cependant cette noble musique n'eut pas le bonheur de se soutenir, on vint à multiplier les sons à l'aigu ; car dans l'endécacorde ou la onzième, et dans le dodécacorde ou la douzième, on rendit le système harmonique plus mou, plus efféminé, plus allongé ; et c'est Mélanippide que Plutarque accuse d'avoir énervé la Musique par son invention des douze cordes. Mais le caractère de la poésie dithyrambique chanté sur les sons et les modes les plus aigus, s'accordant merveilleusement avec cette nouvelle musique, concourut avec elle à décréditer et à faire mépriser l'ancienne. (D.J.)