v. n. (Musique) c'est chanter ou jouer quelque morceau de fantaisie irrégulier et assez court, pour donner le ton, ou bien pour poser sa main sur un instrument.
Mais sur l'orgue et le clavecin, l'art de préluder est quelque chose de plus considérable : c'est composer et jouer sur le champ des pièces chargées de tout ce que la composition a de plus savant en desseins, en fugues, en imitations et en harmonie. Pour y réussir, il ne suffit pas d'être bon compositeur, il ne suffit pas même de bien posséder son clavier et d'avoir la main bonne et bien exercée, il faut encore abonder de ce feu de génie et de cette présence d'esprit, qui font trouver sur le champ les sujets les plus favorables à l'harmonie, et les chants les plus flatteurs à l'oreille. C'est par le prélude que brillent les excellents organistes, tels que les sieurs Daquin et Calvière ; et c'est par toute la profondeur de cet art, que M. le prince d'Ardore, aussi célèbre parmi les plus fameux musiciens, qu'illustre et respectable parmi les plus grands seigneurs et les plus sages ministres, a fait longtemps à Paris l'admiration de tous les connaisseurs. (S)