v. act. (Dessein et Gravure) c'est fortifier des ombres formées par des lignes parallèles, en traçant sur ces parallèles d'autres parallèles qui les coupent selon l'obliquitté convenable aux formes qu'on veut représenter.
v. act. (Dessein, ou dessiner aux petits carreaux) Pour cet effet on divise les bords de l'image qu'on veut copier ou de grand en petit, ou de petit en grand, en parties égales ; par tous les points de divisions on fiche des pointes sur lesquelles on fait passer des fils très-delicats ; ces fils partagent, en s'entre-coupant, toute la surface de l'original en petits quarreaux. On divise la surface sur laquelle on veut en avoir la copie, en un égal nombre de petits quarreaux, dont les côtés soient aux côtés des quarreaux de l'image, en tel rapport qu'on voudra : cela fait, on transporte à la vue ce qui est contenu dans chaque quarreau de l'original, dans l'espace de chaque quarreau correspondant de la surface où l'on veut en avoir copie. On peut avoir une toîle ou papier divisé en autant de quarreaux qu'il y en a dans un châssis, et se servir de ce châssis placé au-devant du visage d'une personne dont on fait le portrait, pour en prendre au moins les proportions les plus considérables. Il est inutîle de s'étendre davantage sur cette pratique, qui se conçoit avec beaucoup de facilité. Voyez ANAMORPHOSE.
S. m. (Dessein et Peinture) est en Peinture une esquisse moins finie qu'elles ne le sont ordinairement. On dit j'ai fait un croquis de cette idée, c'est-à-dire j'ai jeté sur le papier une première pensée de cette composition. (R)
ESTOUSPER : on écrit plus souvent, et on prononce toujours estrumber. Estomber, terme de Dessinateur, c'est frotter le crayon qu'on a mis sur son dessein, avec de petits rouleaux de papier barbus par le bout, ou avec du chamois roulé sur un petit bâton en forme de pinceau. Le chamois et le papier ainsi roulés, s'appellent estompes. On prend quelquefois du crayon en poudre avec l'estompe, et on le frotte sur le dessein. (R)
S. f. (Littérature moderne) c'est-à-dire changement de nom. Les savants des derniers siècles se sont portés avec tant d'ardeur à changer leur nom, que ce changement dans des personnes de cette capacité méritait qu'on fit un mot nouveau pour l'exprimer. Ce mot même devait être au-dessus des termes vulgaires ; aussi l'a-t-on puisé chez les Grecs, en donnant à ce changement de nom celui de métonomasie. M. Baillet dit que cette mode se répandit en peu de temps dans toutes les écoles, et qu'elle est devenue un des phénomènes des plus communs de la république des Lettres. Jean-Victor de Rossi abandonna son nom, pour prendre celui de Janus Nicius Erythrœus ; Matthias Francowitz prit celui de Flaccus Illiricus ; Philippe Scharzerd prit celui de Mélancthon ; André Hozen prit celui d'Osiander, etc. enfin, un allemand a fait un gros livre de la liste des métonomasiens, ou des Pseudonymes. (D.J.)