S. f. (Peinture) Ce mot se dit d'une figure et de la composition d'un tableau.

En fait de figure, c'est l'égalité du poids de ses parties balancées, et reposées sur un centre qui la soutiennent, soit dans une action de mouvement, soit dans une attitude de repos.

En fait de composition d'un tableau, c'est son ordonnance tellement ménagée, que si quelque corps s'élève dans un endroit, il y en ait quelqu'autre qui le balance, en sorte que la composition présente dans ses différentes parties une juste pondération.

Plus dans un tableau, suivant la remarque de M. de Watelet, les contrastes sont justes et conformes à la pondération nécessaire, plus ils satisfont le spectateur, sans qu'il se rende absolument compte des raisons de cette satisfaction qu'il ressent. C'est, ajoute-t-il, de la proportion de l'ensemble, et de ce qui concerne l'équilibre des figures, et de leur mouvement, que naissent la beauté et la grâce. Or, comme ces mots équilibre et pondération sont tout à fait synonymes en Peinture, on s'instruira complete ment en lisant l'article ÉQUILIBRE, Peinture.

J'ajoute seulement que Léonard de Vinci, et quelques autres peintres qui ont le plus réfléchi sur cette partie essentielle de l'art, ont fait les remarques suivantes, qui passent pour autant d'axiomes reçus dans la Peinture.

Ils ont observé que la tête doit être tournée du côté du pied qui soutient le corps ; qu'en se tournant, elle ne doit jamais passer les épaules ; que les mains ne doivent pas s'élever plus haut que la tête, le poignet plus haut que l'épaule, le pied plus haut que le genou ; qu'un pied ne doit être distant de l'autre que de sa longueur ; que lorsqu'on représente une figure qui élève un bras, toutes les parties de ce côté-là doivent suivre le même mouvement ; que la cuisse, par exemple, doit s'allonger, et le talon du pied s'élever ; que dans les actions violentes et forcées, ces mouvements à la vérité ne sont pas tout à fait si compassés, mais que l'équilibre ne doit jamais se perdre ; qu'enfin, sans cette juste pondération, les corps ne peuvent agir comme il faut, ni même se mouvoir. Les mouvements ne sont jamais naturels, si les membres ne sont également balancés sur leur centre dans une égalité de poids, qu'ils ne se contrastent les uns les autres. (D.J.)